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ATON2512
58 abonnés
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3,0
Publiée le 15 novembre 2017
De Gaël Morel (2017) - Un film social et sociétal fort , treès bien filmé et documenté voire immersif; Le premier grand intérêt du film est son aspect documentaire brut et immersif décrivant la dureté de la condition ouvrière au Maroc . L'immersion dans l'usine et les à cotés est prenante. Le film mets en parallèle la condition ouvrière difficile en France et au Maroc et le fossé entre les deux. Un film sociétal aussi qui met en évidence l'Islamisme en ambuscade de la misère et la dure condition féminine. Avec Sandrine BONNAIRE qui porte véritablement le film du début à la fin . Notons aussi la bonne interprétation de Mouna FETTOU et Kamal El AMRI. Pour autant à bien des aspects le film est décevant. Sur la crédibilité tout d'abord de la situation.et de l'histoire avec de nombreuses scènes téléphonées. Et sur la dérive du film en mélo qui (pourtant!) va bien se terminer.
Sandrine Bonnaire, belle et solaire, donne toute sa vérité et sa passion dans ce film flamboyant, sous la lumière de Tanger. Les quelques maladresses de mise en scène sont balayées par la conviction er la sincérité du propos.
Un beau film qui montre la réalité de l'immigration dans le sens contraire. En effet, lors d'une délocalisation d'une usine de France vers Casablanca cette jeune ouvrière courageuse dont le rôle est brillamment interprété par Sandrine Bonnaire a refusé l'indemnité de départ en choisissant d'aller travailler dans l'usine marocaine de Casablanca avec le salaire marocain mais aussi de très mauvaises conditions de travail. Ce film donne une jolie leçon de vie, à voir !
Sandrine Bonnaire campe ici une ouvrière très seule victime d’un plan social ... un film magnifique sur le rôle essentiel du travail dans le tissu social, le déracinement et la quête du bonheur simple ...
Gaël Morel a signé un film superbe et a donné un rôle moteur à Sandrine Bonnaire . Il prend comme canevas de départ une ouvrière d'une entreprise de textile dont la production va être délocalisée au Maroc qui va déménager de manière irrationnelle à Tanger . De ce simple postulat de départ , le réalisateur évoque la fin de la classe ouvrière , des relations mère- fils , de la rencontre avec le monde du travail au Maroc . Un sujet qui aurait pu être édifiant devient un film profondément humain , nous interroge sans surlignage , évite le misérabilisme , ne veut donner aucune leçon . Il montre une complexité du monde actuel , sans dénoncer . Il fait s'entrechoquer des personnages , des cultures et ne juge pas . Sandrine Bonnaire , retrouve l'épaisseur d'un rôle magnifique , évite le pathos , illumine d'humanité . Gaël Morel a articulé son scénario de telle sorte que le spectateur accompagne l'héroïne et suit son parcours avec fébrilité. Ce film déborde de générosité , de foi en l'humain , malgré des situations difficiles, voire inextricables . Courez- voir ce film magnifique , émouvant et de son époque.
Baisse de rythme dans la seconde moitié du film. Des rapports intéressants entre Edith, sa logeuse et son fils et ses collègues de travail. « Prendre le large » décrit l'univers de discrimination et de maltraitance des ouvrières marocaines dans lequel Edith s’immerge avec beaucoup de simplicité. J’ai bien aimé sans être transcendée.
Edith a 45 ans. Elle n'a plus rien à perdre puisque justement elle va sans doute perdre ce qui lui reste de plus précieux : son boulot. Alors elle décide de tout quitter pour un poste de couturière au Maroc, mettant de côté son fils parisien, homosexuel et présomptueux, et sa maison isolée d'Auvergne. C'est à peu près tout le nœud de cette intrigue aux accents méridionaux. "Prendre le large" est en quelque sorte un exil forcé, mais à l'inverse des parcours migratoires connus, puisque la femme se retrouve à travailler à Tanger, dans les pires conditions. Gaël Morel présente sans doute là son meilleur film. Il s'intéresse à un portrait féminin, formidablement incarné par Sandrine Bonnaire. L'actrice met beaucoup de volonté, de simplicité et de pudeur pour s'immerger dans l'univers terrifiant des ouvrières marocaines. Le problème vient essentiellement du scénario. Le réalisateur, malgré la plume de Rachid O., a du mal à échapper aux stéréotypes. De plus, Gaël Morel ne peut pas s'empêcher de faire du Gaël Morel, au sens des nécessaires références à l'homosexualité, a fortiori la sensualité des jeunes gens issus du Maghreb. Ce regard de la caméra n'est pas du tout indispensable au récit, voire nuit à la vraisemblance d'un récit où il est surtout question de discrimination, de maltraitance au travail et de conditions d'existence absolument effroyables. On ne peut pas dire qu'on se sera ennuyé, on ne peut pas dire non plus que le film transcendera les mémoires.
Ce film est intéressant à plusieurs points de vue, car il explore plusieurs thèmes, la délocalisation, le chômage, l'exil, la relation mère-fils. Edith, ouvrière dans le textile, licenciée, accepte le travail où son entreprise est délocalisée, à Tanger au Maroc, au lieu de rester en France et de toucher les indemnités de chômage, et par là se heure à l'incompréhension générale. On comprend qu'ayant perdu son emploi, n'ayant plus de relations avec son fils, qu'elle veut tout larguer et recommencer une nouvelle vie. Mais elle se heurte à la dure réalité de la vie marocaine, où elle est "l'étrangère", aux conditions de travail très pénibles, à l'hostilité de sa chef, et trouve un peu de réconfort auprès de Mina, sa logeuse, et de son fils Ali, un garçon très attachant, et ce duo mère-fils qu'elle a devant elle lui fait sentir cruellement le manque de son propre fils...Sandrine Bonnaire est excellente, comme d'habitude. Ce film aurait mérité une plus large diffusion.
Sans caricature ni angélisme, un film qui aborde la violence économique et sociale autant ici qu'au large pour reprendre le titre. S'ajoute au scénario une description en filigrane des tensions sociétales au Maroc que le spectateur insuffisamment averti aura peut-être un peu de mal parfois à repérer, bien que d'une scène à l'autre, elles soient omniprésentes. Au final un bien joli film, tout en finesse et sensibilité.
Très beau film sur la fuite, la solitude, et la séparation. Sandrine Bonaire au naturelle s'enfonce dans son isolement et sa rupture. Au delà d'une fable sociale sur la fermeture de son usine textile dans le beaujolais, cette événement précipite Monique dans une fuite en avant devant la vacuité de sa vie. Elle part comme son fils l'a quitté et quitté cette isolement, sans émotion apparente ! Sandrine Bonaire incarne avec délicatesse la douleur de cette femme pour qui accepter l'impensable remplira sa vie! Le regard cru sur le monde du travail au Maroc donne aussi une dimension inverse à notre regard: une salariée française entraîné volontairement dans des rapports sociaux et des usages qui lui sont étrangers ! D'ailleurs Monique ne s'en préoccupe guère de cette différence! Elle expérimente à son détriment ce monde qui lui est étranger! Beaucoup de violence et de descente au enfer! La beauté de ce film est dans la simplicité des sentiments leurs beautés et son positivisme ! Belle découverte donc!
Cela faisait longtemps que l’on n’avait pas eu de nouvelles de Gaël Morel, réalisateur du très beau « Le Clan » et fer de lance d’un cinéma gay davantage contemplatif et mélancolique que militant. Avec « Prendre le large », il prend une direction que l’on ne qualifiera pas de diamétralement opposée mais en tout cas très différente. En effet, le film narre le changement de vie d’une cinquantenaire qui refuse le licenciement économique proposé par son entreprise de textile et préfère choisir le reclassement dans une usine au Maroc et ainsi tout quitter. Même s’il ne se départit pas des atours romanesques de ses précédents long-métrages et ne peut s’empêcher de mettre des personnages gays dans son scénario, il se confronte ici à un cinéma à tendance sociale forte doublé d’un récit initiatique sur le tard d’une femme qui va se confronter à une autre culture et d’autres mœurs que les siennes.
On le remercie de ne pas utiliser une mise en scène se rapprochant du documentaire comme le font beaucoup trop souvent les réalisateurs investissant le terrain du social. En effet, plutôt que d’utiliser la caméra à l’épaule et une image granuleuse typique de ce genre de cinéma, il préfère de beaux plans larges, des travellings discrets mais évocateurs et filmer son personnage principal et les lieux qu’elle visite de manière ample et fluide. En cela, le magnifique dernier plan est tout à fait représentatif d’une réalisation recherchée. Cela n’empêche pas « Prendre le large » d’être tout à fait réaliste et de ne faire l’impasse sur aucun des tenants et des aboutissants de son sujet. On prend bien conscience du contexte actuel où les grandes entreprises préfèrent délocaliser leurs productions dans des pays où la main d’œuvre est moins onéreuse. A cet arrière-plan économique prégnant, s’ajoute ici une peinture réussie du milieu ouvrier marocain où les conditions de travail n’ont aucune commune mesure avec celles des pays du Maghreb. Que ce soit au niveau de la paye, des mœurs ou de la qualité des équipements, le film se fait l’écho du fossé entre deux manières de travailler dans des usines qui sont bien différentes.
Gaël Morel étonne donc avec un sujet sur lequel on ne l’attendait pas. Il se débrouille parfaitement en traitant avec brio la majorité des aspects d’un reclassement à l’étranger. L’autre versant du film est tout aussi intelligemment traité avec l’arrivée d’une femme française dans un pays où la religion a encore un poids fort sur la vie des femmes. On apprécie aussi les rapports entre Edith et les autres personnages, de sa logeuse et son fils à ses nouvelles collègues. Des rapports dénués de tous clichés et empreints d’un fossé culturel évident. Ces personnages qui vont apprendre à s’apprivoiser donnent une jolie palette d’émotions et de tendresse au film sans pour autant oublier les conflits et les désillusions. Ces personnages sont incarnés par des seconds rôles lumineux et un rôle principal porté à bout de bras par une Sandrine Bonnaire digne et concernée. S’il y a quelques baisses de rythme dans le dernier tiers et un passage un peu trop misérabiliste inutile sur la fin, « Prendre le large » et son final émouvant captivent, instruisent et charment durablement.
Malgré les excès de la critique, je ne trouve pas que ce soit le meilleur film de Morel... Des fois on a l'impression que sa caméra prenne plus de plaisir à filmer le jeune marocain qu'une ouvrière quinqua privée, par parti pris, de toute possibilité de séduction. En effet, pendant tout le film, Bonnaire n'a pas droit à un regard de désir de la part d'un homme (ou d'une femme). Elle est moche, on dirait (???) Or, ce n'est pas du tout le cas. Les scénaristes ont décidé qu'elle était LA mère et que c'était une histoire de Filiation. Du coup, la pauvre Sandrine (toujours si solaire) porte une sorte de burqa - invisible - du début à la fin du film, lui empêchant toute relation sentimentale ou de séduction, en France comme au Maroc. Dommage de cloitrer ainsi un personnage, juste pour un choix de confort scénaristique, sans expliquer les raisons de cet enfermement (on ne sait presque rien de son ex mari)... faudrait abonner cette Mère à un site de rencontres, enfin !
Un très joli film, tout en nuances, que la magnifique Sandrine Bonnaire illumine scène après scène. Malgré leur complexité, les différents thèmes abordés sont toujours traités avec justesse Le réalisateur quant à lui aime ses personnages, et cela se sent à l'écran. Un film à voir !