Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Yves G.
1 460 abonnés
3 488 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 11 janvier 2018
Édith travaille dans une usine textile en cours de délocalisation au Maroc. À quarante cinq ans, son mari décédé, son fils monté à Paris, seule et sans attaches, elle décide de "prendre le large" : elle renonce à ses indemnités de licenciement et accepte la proposition de reclassement qui lui est faite au Maroc.
Gaël Morel est une réalisateur original. Il a commencé sa carrière comme acteur, devant la caméra d'André Téchiné ("Les Roseaux sauvages", "Loin"), avant de passer derrière.
Sa dernière réalisation se déroule à Tanger, une ville qui a été souvent filmée : par Téchiné lui-même ("Loin", "Les Temps qui changent"), par Bertolucci ("Un thé au Sahara"), par Jarmusch ("Only Lovers Left Alive"). Mais le personnage d’Édith est différent de ces touristes blancs qui déambulent dans la casbah. Elle est une ouvrière comme les autres, qui prend le même minibus chaque matin, où le port du voile est de rigueur, pour aller dans une usine textile de la zone franche où la paie est misérable et les conditions de travail bien loin des standards occidentaux.
Cet angle est intéressant. Il nous capte dans la première moitié du film, le temps qu’Édith s'installe dans sa nouvelle vie, entre l'usine où elle travaille et la pension de famille où elle a trouvé à s'héberger. Mais "Prendre le large" fait ensuite du surplace, jusqu'à un épilogue attendu et convenu. Autre bémol : Sandrine Bonnaire. Il est de bon ton de la tenir pour une star depuis "Sans toi ni loi" qui lui valut le César de la meilleure actrice à dix-huit ans à peine. Je n'ai jamais été convaincu par son joli sourire et son jeu très pauvre. Ici elle manque cruellement de crédibilité : elle a une élégance, une diction, un port de tête beaucoup trop aristocratique pour rendre crédible le personnage d’Édith.
Leur Morale et la Notre. Le réalisateur a choisit la leur. S'il est sans concession sur les conditions de travail, il laisse pourtant fuir son personnage, qui refuse de dialoguer avec les contestataires. Pas un mot sur les contestations sociales au Maghreb. Nous suivons juste le parcours d'un individu spoiler: mutique, qui ne croit jamais au collectif, concluant le film en créant son entreprise, devenant propriétaire des moyens de production . Par contre, j'ai aimé de voir un Tanger hors carte postale, un film au milieu du peuple, un peu à la Leone.
Après Causette et les malheurs de Sophie, il y a donc ce film où Sandrine Bonnaire, résignée, subit épreuve apres épreuve. Ce qui finit par plonger le spectateur dans un état de sideration où il se dit qu'on aurait pu faire bien autre chose de cette histoire qui ne dit rien à force de vouloir trop en dire, et assez mal.
J'ai été émue, Sandrine Bonnaire est juste, l'histoire ne tombe pas dans le pathos et fait réfléchir sur le sens de la vie, les relations parents/enfants et sa propre capacité à dépasser ses échecs. Un film qui nous suit au delà de la projection...
Edith, ouvrière textile, accepte, plutôt que d’être licenciée, un contrat dans une entreprise du même groupe… au Maroc… et aux conditions de travail et de salaire marocains se privant alors d’une prime de licenciement. Chose qui n’arrive jamais dans la vraie vie ; mais le ton de la fable, de part cette énorme invraisemblance, est donnée. Et comme spectateur, j’accepte le deal de se servir d’une ouvrière française qui voie son emploi délocalisé dans un pays en voie de développement suivre le mouvement. Comme dirait notre président actuel : il faut aller où se trouve les emplois. De ce postulat, Gaël Morel en profite pour montrer l’absurdité et les ravages de la mondialisation. Un message nappé de romanesque. Et Gaël Morel connait ce milieu ouvrier, lui-même fils d’ouvrier textile ; et çà se voie, les ateliers bruyants et grouillants du Maroc ressemblent tellement à ceux dans lesquels j’ai vu travailler ma propre mère. Passons les considérations personnelles destinées à valider le réalisme de la vie d’un atelier marocain d’aujourd’hui et français de deux décennies. Et j’en ai surtout fini avec le seul point positif du film. Tout d’abord le scénario confine au sadisme tant il est construit autour de la punition de ne pas avoir accepté sa prime de licenciement. Et çà commence par la visite qu’elle rend à son fils sur Paris où, de manière caricaturale, elle se prend en pleine gueule l’arrogance de la petite bourgeoisie parisienne et une indifférence scandaleuse d’un fils tant aimé. Une manière bien appuyée de montrer que son avenir n’est plus en France. Et des coïncidences hasardeuses, des résolutions prévisibles, des scènes cousus de fil blanc sont légions dans un film ne mettant pas l’intelligence du spectateur en son sein… jusqu’à un final aux gros sabots que l’on pressent dès le milieu du film tant sa famille d’adoption marocaine contraste avec sa propre relation filiale médiocre. Si on ajoute à cela des scènes un peu gênantes (le racket par ex), on comprendra que le scénario finit par faire un flop complet. De fait, malgré les critiques plutôt positives : à éviter ce cinéma enfonçant avec balourdise des portes ouvertes. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Si le réalisateur ne fait pas toujours dans la dentelle (certains plans rapprochés, répétés, où l'on change de décor) et que le scénario manque parfois de crédibilité ou de profondeur, le récit reste intéressant grâce à Sandrine Bonnaire, parfaite. Celle dont Pialat disait qu'elle était la meilleure actrice française depuis Falconetti, porte le film sur ses épaules et permet même, grâce à son talent, d'entrainer le spectateur vers autre chose, sur un terrain pourtant miné, dans la seconde moitié de "Prendre le large". On peut regretter que Morel ait cédé à la facilité pour la fin de son long métrage, à la fois abrupte et trop attendue.
un film sans concession, avec une Sandrine Bonnaire en grande forme et particulièrement juste, le film est une fiction sociale sur les délocalisations , et une sorte d'essai sur la situation marocaine, notamment la situation économique à Tanger. on est dans des personnages désabusés, mais qui communiquent avec sincérité et avec lesquels on peut créer des liens. le film est touchant, parfois amer, parfois très critique sur l'état économique du Maroc, mais il véhicule des vérités incontournables....cela se suit avec plaisir, avec des paysages agréables, des ensoleillements convaincants, et des personnages qui nous parlent, qui nous touchent et une histoire de famille entre une mère et son fils qui ponctue l'histoire pour nous rappeler ce qui est important dans la vie....Je conseille, en plus c'est très bien filmé.
Sandrine Bonaire est trop rare au cinéma, ce film lui offre un rôle à sa mesure et aborde un sujet lui aussi TROP RARE au cinéma : le travail, la classe ouvrière, le déclassement et le refus de celui-ci. Cette femme force le respect à sa manière si simple et juste et tous les acteurs marocains sont magnifiques. Gael Morel trace avec finesse le portrait du femme écrasée par le système économique mais qui essaye de rester debout et qui finira par trouver sa voie. Loin du prêt à penser, le film propose un vrai regard politique et humain sur le monde actuel.
N’ayant rien à perdre, Edith décide de larguer les amarres et partir se redécouvrir au Maroc, où elle décide d’être reclassée plutôt que d’être licenciée lorsque son usine est délocalisée.
Le choc culturel est rude, le regard du réalisateur Gaël Morel optimiste néanmoins dans ce drame intime et social dont le pitch n’est pas sans rappeler Crash Test Aglaé, il y a quelques semaines à peine. L’interprétation de Sandrine Bonnaire oscille entre le trouble créé par ce personnage tout en détermination et retenue, et un certain agacement sur sa mono-expression.
N’en reste pas moins un joli petit film français comme on les aime, sans prétention ni superficialité.
Une fuite en avant d'un personnage solitaire et une décision improbable. Le film est inquiétant et donne une très mauvaise image du Maroc. Mais c'est poignant et intéressant.
Il semble que pour le réalisateur le milieu ouvrier est incapable de la moindre etincelle de plaisir. Dommage pour Sandrine qui a été réduite à déambuler tristement les bras ballants durant la quasi totalité du film. Le thème est intéressant et les acteurs marocains attachants.
Sandrine Bonnaire reste lumineuse et tout en sobriété dans ce personnage de femme depressive qui cherche à donner du sens à sa vie. Un joli personnage qui prend des risques et reste digne, droite dans l'adversité. Elle fait de belles rencontres et de beaucoup mpins belles.