Comme avec son film de 2006 avec Catherine Deneuve, "Après lui", Gaël Morel semble tétanisé devant le talent immense de son actrice, Sandrine Bonnaire qui livre ici une partition d'une infinie délicatesse, d'un sacré courage passant de la dureté sans fard à la beauté solaire. Mais tout cela reste un peu vain tellement ce talent est mis au service d'un scénario sur la mondialisation du marché du travail et la fin de la classe ouvrière en France quelque peu convenu et sans surprise. Hésitant sans arrêt sur la direction qu'il veut donner à son film, Gaël Morel ne livre finalement qu'un portrait attendu (la fin est trop évidente) d'une comédienne caméléon. Avec Bonnaire, cela peut paraître suffisant.....
un film sans concession, avec une Sandrine Bonnaire en grande forme et particulièrement juste, le film est une fiction sociale sur les délocalisations , et une sorte d'essai sur la situation marocaine, notamment la situation économique à Tanger. on est dans des personnages désabusés, mais qui communiquent avec sincérité et avec lesquels on peut créer des liens. le film est touchant, parfois amer, parfois très critique sur l'état économique du Maroc, mais il véhicule des vérités incontournables....cela se suit avec plaisir, avec des paysages agréables, des ensoleillements convaincants, et des personnages qui nous parlent, qui nous touchent et une histoire de famille entre une mère et son fils qui ponctue l'histoire pour nous rappeler ce qui est important dans la vie....Je conseille, en plus c'est très bien filmé.
Sandrine Bonnaire campe ici une ouvrière très seule victime d’un plan social ... un film magnifique sur le rôle essentiel du travail dans le tissu social, le déracinement et la quête du bonheur simple ...
Quel navet! Que de clichés!. Un scénario télégraphié du début à la fin. De plus, le Maroc et les Marocains sont mal traités, montrés bien plus durs qu'ils ne le sont. En fait c'est un film de quelqu'un qui ne connaît rien au Maroc ni à l'Afrique, aux sentiments, aux gens. La trame du film est pour le moins fausse et non crédible, c'est encore le moins grave, car on pourrait rêver. Mais quel cauchemar!. Pauvre Sandrine Bonnaire qui a l'air dure et absente. La fin est pathétique, ouvrir un restaurant à Tanger, comme c'est original. A pleurer!
Édith travaille dans une usine textile en cours de délocalisation au Maroc. À quarante cinq ans, son mari décédé, son fils monté à Paris, seule et sans attaches, elle décide de "prendre le large" : elle renonce à ses indemnités de licenciement et accepte la proposition de reclassement qui lui est faite au Maroc.
Gaël Morel est une réalisateur original. Il a commencé sa carrière comme acteur, devant la caméra d'André Téchiné ("Les Roseaux sauvages", "Loin"), avant de passer derrière.
Sa dernière réalisation se déroule à Tanger, une ville qui a été souvent filmée : par Téchiné lui-même ("Loin", "Les Temps qui changent"), par Bertolucci ("Un thé au Sahara"), par Jarmusch ("Only Lovers Left Alive"). Mais le personnage d’Édith est différent de ces touristes blancs qui déambulent dans la casbah. Elle est une ouvrière comme les autres, qui prend le même minibus chaque matin, où le port du voile est de rigueur, pour aller dans une usine textile de la zone franche où la paie est misérable et les conditions de travail bien loin des standards occidentaux.
Cet angle est intéressant. Il nous capte dans la première moitié du film, le temps qu’Édith s'installe dans sa nouvelle vie, entre l'usine où elle travaille et la pension de famille où elle a trouvé à s'héberger. Mais "Prendre le large" fait ensuite du surplace, jusqu'à un épilogue attendu et convenu. Autre bémol : Sandrine Bonnaire. Il est de bon ton de la tenir pour une star depuis "Sans toi ni loi" qui lui valut le César de la meilleure actrice à dix-huit ans à peine. Je n'ai jamais été convaincu par son joli sourire et son jeu très pauvre. Ici elle manque cruellement de crédibilité : elle a une élégance, une diction, un port de tête beaucoup trop aristocratique pour rendre crédible le personnage d’Édith.
J'étais resté assez mitigé sur le dernier film de Gaël Morel Notre Paradis (2011). Mais c’est sans hésiter que j’ai couru voir ce Prendre le large, la grande Sandrine Bonnaire étant en tête d’affiche. On avait déjà eu cette année le délicieux mais plus léger Crash Test Aglaé sur un thème à peu près similaire (départ de l'héroïne à l’étranger vers l’usine délocalisée...), même si les deux films sont très différents. La mise en scène et l’écriture de Gaël Morel sont aussi délicates que discrètes. Son personnage aussi. Elle s’ouvre et devient de plus en plus belle et solaire au fur et à mesure de l’avancé du récit. Et ce malgré (ou peut être à cause de) tout ce qui lui tombe sur la tête. Il faut dire que l’actrice est formidable (même si elle a sans doute été déjà meilleure). Elle est de chaque scène et porte tout le film sur ses épaules. Elle se fait plus rare aujourd'hui mais si elle choisit toujours aussi bien ses rôles, pas de problème. Le reste du casting est tout aussi convaincant, du très sexy Kamal El Amri à la terrible Farida Ouchani (Présumé coupable). On suit dont le parcours d’Edith avec tendresse, compassion, délicatesse et espoir, mais surtout une très belle émotion (mais sans pathos aucun). Un nouveau magnifique et très touchant portrait de femme (après Jalouse, dans un genre très différent et avant Diane a les épaules) pour un très beau film (aux allures parfois documentaires) sur la solitude et le retour à la vie sur fond de crise sociale. Ce nouveau Gaël Morel est donc une réussite.
Un très beau portrait de femme sur la condition ouvrière. La volonté, la résignation aussi. Celle d’abandonner son fils qu’elle aime par dessus tout. Mais c’est aussi des rencontres émouvantes et des gens chaleureux qui deviennent sa famille. C’est beau et Bonnaire est magnifique.
Sans caricature ni angélisme, un film qui aborde la violence économique et sociale autant ici qu'au large pour reprendre le titre. S'ajoute au scénario une description en filigrane des tensions sociétales au Maroc que le spectateur insuffisamment averti aura peut-être un peu de mal parfois à repérer, bien que d'une scène à l'autre, elles soient omniprésentes. Au final un bien joli film, tout en finesse et sensibilité.
Opus qui va à l'essentiel dans l'enchaînement des scènes..................sans plus dans la durée...............................2 étoiles et demie.................!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
sur fond de drame social où S. Bonnaire excelle aisément, "prendre le large" c'est la découverte d'une nouvelle culture, d'un autre mode de vie. c'est aussi le courage de tirer un trait sur sa vie en prenant conscience de ses liens, de repartir à zéro : choix assumé et forcément discutable! on se laisse porter par le rythme doux du récit, réaliste et certains moments sont vraiment touchants.
N’ayant rien à perdre, Edith décide de larguer les amarres et partir se redécouvrir au Maroc, où elle décide d’être reclassée plutôt que d’être licenciée lorsque son usine est délocalisée.
Le choc culturel est rude, le regard du réalisateur Gaël Morel optimiste néanmoins dans ce drame intime et social dont le pitch n’est pas sans rappeler Crash Test Aglaé, il y a quelques semaines à peine. L’interprétation de Sandrine Bonnaire oscille entre le trouble créé par ce personnage tout en détermination et retenue, et un certain agacement sur sa mono-expression.
N’en reste pas moins un joli petit film français comme on les aime, sans prétention ni superficialité.
Gaël Morel expose avec justesse, même si c'est très édulcoré, le machiavélisme de la mondialisation et l'immoralité perverse des milliers de sociétés €uropéennes se rendant complice d'esclavage et d'atteinte aux droits de l'homme en toute impunité et avec les compliments de leurs pays respectifs... et de Sainte Mère l'€urope bien sûr. C'est admirablement interprété.
Sandrine Bonnaire, actrice trop rare au cinéma porte de sa belle âme ce film sur les épaules, dont le sujet traité à fleur de peau ne peut que nous parler à l'heure des délocalisations en pagaille. Le réalisateur Gaël Morel, grand amoureux du Maroc choisit donc ce pays pour délocaliser l'usine de textiles dans la quelle travaille Edith, et décide d'offrir contre toute attente et toute logique un message à l'arrivée porteur d'espoir. Pourtant, à l'instar de la DRH du début du film qui s'étonne que cette femme refuse les indemnités et choisisse de suivre la délocalisation avec salaire local, le spectateur peine à comprendre également les motivations de cette femme. et c'est là que le film produit ses limites. Même une place de caissière dans un supermarché proche de son fils et de son amie Lubna Azabal semblait plus attractif que le chemin de croix que l'on va suivre tout au long de cette histoire. "Prendre le large" n'est pas un mauvais film mais laissera à l'arrivée l'étrange sentiment d'un choix du personnage d'Edith assez incompréhensible et l'arnaque du droit français obligeant à proposer de suivre l'usine dans des pays comme l'Inde ou la Pologne, payés aux salaires du pays d'accueil, perd ici sa force dans un message tronqué.