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FaRem
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2,0
Publiée le 6 octobre 2017
On se perd dans cette histoire comme le personnage principal se perd dans ses mensonges. Le film comprend deux intrigues, la 1re concerne la disparition d'Alex et la 2e se focalise sur le problème de Kristian avec les jeunes qui lui ont volé son vélo. Les deux ne sont pas très passionnantes, il n'y a aucun rythme, pas d'évolution, tout est bien trop prévisible et en plus, le dénouement est terriblement décevant. On dirait que le réalisateur a voulu privilégier l'ambiance seulement, il n'y en a pas et c'est clairement ce qui fait défaut à ce film.
Lorsque Alex, l'ami dominateur de Kristian, disparaît dans une nuit froide, finalement Kristian se libère de son emprise, et ne porte pas aide (une fois de plus) à son ami oppresseur. On imagine aisément ce qui est arrivé à Alex, le réalisateur Jens Östberg n'en fait pas mystère. La mort d'Alex n'est pas le secret du film car tout se passe par rapport à cette mort. C’est le cheminement de Kristian qui est important dans le film. Pourtant débarrassé de son ami tyran domestique, Kristian ne va pas pouvoir refaire sa vie, tant la société où il évolue, est cadenassée avec ses règles d'asservissements des dominants sur les dominés. On pourrait penser que Kristian se désenchaîne enfin de cette servilité qu'il a toujours subie. Une rixe avec des jeunes montrent qu'il est toujours enfermé dans les mêmes schémas d'oppressions. Plus tard on comprend mal pourquoi Kristian ne dénonce pas ses agresseurs à la police ? C'est le seul bémol du film qui m'empêche de lui donner 5 étoiles. Après Kristian cherche absolument à rencontrer le jeune homme qui l'a frappé au visage. Il lui explique la situation, lui fait la morale. Le jeune agresseur, maté et servile à un groupe de jeunes, voulait par son geste violent, être accepté dans le groupe de ces mâles dominants. Kristian veut le sauver pour qu'il ne prenne pas le mauvais chemin, tout comme lui. Pour le jeune, il n'est peut-être pas trop tard. Ce coup à la tête rappelle aussi à Kristian, celui que s'est donné son ami Alex, involontairement. Dans les deux cas le coup à la tête a des répercussions dans la vie de Kristian. Il y a un parallèle entre Kristian et le jeune homme qui subissent l'autorité d'hommes dominateurs et oppresseurs. Kristian se retrouve dans ce jeune homme subordonné au groupe de mâles alpha qui dirigent et abaissent le jeune homme. Kristian a subi la même domination morale et physique avec son ami tyrannique Alex. Pourtant on s'aperçoit que Kristian est un sportif accompli qui a été complètement écrasé par la personnalité pesante d'Alex. "Alex voulait toujours se battre" dit Kristian au père d'Alex. On comprend alors que Alex voulait constamment se battre avec Alex, car il avait toujours le dessus bien sûr. Le sport n'apportera pas une échappatoire à Kristian à cause des luttes hiérarchiques. Le film montre que le sport ne permet pas à Kristian de se soustraire à cet affrontement pour le pouvoir. Triste tableau. D'ailleurs un autre jeune, un sportif, veut remettre à sa place Kristian. Le jeune sportif ne voit pas que Kristian est un grand sportif, meilleur que lui (comme le montre son entraînement assez performant). Au lieu d'être en admiration et de complimenter Kristian, il ne voit en lui qu'un rival, qu'il veut à son tour dominer pour mieux le chasser. Kristian n'aura même pas droit aussi à l'épouse aimée, car il n'est pas l'homme alpha qu'elle recherche. Tout juste au début du film peut-il être la nounou du rejeton, comme ces loups d'une meute qui s'occupent des louveteaux du mâle alpha. Jens Östberg réalise un grand film.