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    Un Petit Boulot
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    285 critiques spectateurs

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    Flaw 70
    Flaw 70

    260 abonnés 422 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 septembre 2016
    Décédé pendant la post-production d’Un Petit boulot, son dernier film, Pascal Chaumeil a eu une courte mais marquante carrière en tant que réalisateur. Ayant débuté en 2010 avec le très sympathique L’Arnacœur, il avait fait son trou avec succès dans la comédie populaire française, proposant un film accessible mais aussi plus frais et original que la moyenne des comédies françaises. Même si son passage à l’étranger à moins fait parler de lui avec son A Long Way Down, il a su proposer des films à la qualité honnête et ce dernier film s’annonçait sous les meilleurs auspices. Scénarisé par Michel Blanc – l’acteur tient aussi un des rôles principaux – qui n’a plus rien à prouvé en terme de talent comique et accompagné d’un casting prometteur où Chaumeil signe sa deuxième collaboration avec Romain Duris, tout est réuni pour avoir un divertissement plus que convenable. Surtout que l’histoire est adapté d’un roman homonyme de Iain Levison et qui dispose d’un pitch peu banal dans les comédies populaires françaises, celui qui voit un ouvrier désespéré de trouver du travail au point de s’improviser tueur à gages.

    Partant de là, le récit va évoluer dans une tonalité assez étrange qui n’est pas sans rappeler l’humour grinçant et très noir des films des frères Coen. Ici, on tourne au second degré des situations plutôt horribles pour imposer une immoralité de surface car même si le film est très drôle grâce à des péripéties vraiment hilarantes et des dialogues savoureux -Michel Blanc est maître en la matière avec un style old school qui fait encore mouche- il porte un regard très critique sur la société d’aujourd’hui. Il crée un décalage entre la légèreté du ton et la déshumanisation des personnages, ils sont ici presque tous éteins, des âmes errantes qui ne savent plus quoi faire de leurs vies. Et cela est bien retransmis par un casting impliqué notamment par la prestation stoïque et juste de Romain Duris qui est admirablement contrebalancé par l’énergie de Michel Blanc. Leur duo fonctionne à merveille et fait un parallèle judicieux entre la relation que peut avoir un petit patron avec son ouvrier. Le crime est traité comme une affaire presque banale, et même humaine. Là où la société mise sur le profit et l’image, où l’employé n’est qu’une veste d’entreprise pour promouvoir une marque, c’est en marge de celle-ci que l’humain peut enfin trouver sa place. C’est dans le crime que le personnage principal trouve sa noblesse et la solidarité, où les rapports sont respectueux et où les relations ont de la valeur. L’immoralité apparente du film, devient alors une moralité diffuse, elle fait son chemin avec finesse et se montre parfois incroyablement intelligente au détour de certaines séquences. Notamment une qui montre sans détour les ravages que la société fait sur un homme, lorsque celui-ci est prêt à mettre fin à ses jours à cause de la perspective de perdre son emploi. Une scène traitée avec détachement et tendresse, ce qui accentue encore plus toute sa force évocatrice. Qui est le monstre ? Le tueur à gages franc et qui essaye de bien faire et de soutenir ses amis ou la société froide et implacable qui broie les gens pour qu’il soit des outils formatés et malléables ? L’outil de travail trouvant souvent son importance et une place symbolique dans le récit, aidant au portrait du personnage principal, véritable looser magnifique qui a un sens aigu de l’honnêteté et qui se montre minutieux avec ce qu’il entoure. Il comprend la valeur des choses et ne laisse rien au hasard, ce qui par moments le rend vraiment fascinant à suivre car il est le parfait exemple de cet outil crée par la société, c’est ce que la société lui a appris qui fait de lui un tueur aussi « efficace ». La fin trouve en cela un double sens plutôt habile et qui malgré sa légèreté, cache une noirceur assez inquiétante.

    Ce ton léger qui vient accompagner un récit très noir permet vraiment à l’œuvre d’être une satire pertinente et efficace, c’est la grosse réussite de ce film. Mais à trop vouloir jouer sur les paradoxes, l’immoralité cache la morale, l’humour cache le drame, parfois le film se perd un peu dans ses propres mécaniques et à tendance à devenir un brin redondant dans son troisième acte. Surtout qu’il place en cours de route une romance assez accessoire et mal gérée qui vient handicaper la fluidité du récit. De plus le rythme est assez étrange, non seulement la manière dont le premier meurtre s’enchaîne est précipitée mais on a aussi l’impression que le film met un peu de temps à vraiment démarrer, ce qui nous laisse sur un entre-deux déplaisant, celui d’avoir l’impression que tout va trop vite tout en étant trop lent. Mais en dehors de ses vingt premières minutes en forme de faux départ et des vingt dernières un brin trop classique, le film est un vrai régal. De plus, l’ensemble est visuellement assez beau. Même si la réalisation est assez générique notamment avec une photographie fade et un montage qui ne prend pas de risque, la mise en scène est appliquée et à un certain savoir-faire. Le travail de Pascal Chaumeil est purement fonctionnel -pour ne pas dire impersonnel même- mais le tout reste bien emballé. C’est dynamique, simple et surtout Chaumeil soigne ses détails là où une autre comédie du genre n’aurait fait que le strict minimum. On sent qu’il prend son film au sérieux et qu’il entend bien livrer ce qu’il y a de mieux à son spectateur même si il le fait sans génie. On notera par contre l’excellent score musical qui, avec ses partitions minimalistes mais entraînantes, offre une certaine élégance au long métrage.

    Un Petit boulot est une comédie réussie, qui sait se montrer populaire pour plaire à tous mais aussi exigeante par moments s’imposant comme une satire bien menée et pleine de doubles sens. C’est drôle, aussi léger que très noir dans son propos mais fait avec sérieux par un réalisateur consciencieux qui entendait bien livrer une copie appliquée et qui termine sa courte carrière sur une bonne note. C’est bien écrit, avec en prime des dialogues pinçant comme on les aime, et même si le tout s’embourbe dans quelques maladresses ici et là, il peut aussi s’appuyer sur un casting solide pour se sortir des mauvais pas. Une comédie française comme on aimerait en voir plus souvent car elle s’apparente à un vrai coup de fraîcheur dans un genre qui devient terriblement formaté. Comme ce qu’il dénonce, Un Petit boulot est l’humain qui se débat dans une société qui veut le plier à sa volonté.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 4 septembre 2016
    Film très sympa. Une vraie histoire qu'on suit avec plaisi. Des dialogues bien travaillés.
    À voir sans hésiter.
    Ufuk K
    Ufuk K

    520 abonnés 1 479 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 septembre 2016
    "un petit boulot" est une comédie macabre sympathique à regarder. En effet j'ai pris plaisir à suivre les aventures rocambolesques d'un tueur à gage ( romain duris) sous les ordres d'un commanditaire ( Michel blanc) dans ce film qui mélange habillement comédie, satire et genre policier même si c'est pas le chef oeuvre du siècle.
    cylon86
    cylon86

    2 531 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 septembre 2016
    Cela fait maintenant un petit moment que l'usine où travaillait Jacques a fermé. Si certains de ses amis parviennent à s'en sortir en magouillant ou en trouvant des emplois sous-payés, Jacques galère. Aussi quand Gardot, le truand local, lui propose de tuer sa femme, Jacques ne se fait pas prier. Il est même touché qu'on pense encore à lui en cette période de vache maigre. Alors, honnête à sa façon (''J'ai dit que je le ferai alors je le ferai''), Jacques effectue le boulot. Il le fait tellement bien que Gardot lui propose de recommencer... On sera heureux de constater qu'avec "Un petit boulot" (dernière réalisation de Pascal Chaumeil, décédé l'année dernière), la France est toujours capable de livrer des comédies noires et immorales (ici, pas d'ordre rétabli et de morale sauve à la fin) tout en y injectant une dose de thématiques sociales (on pense ainsi à "Buffet Froid" mais en moins noir). Ici, c'est le contexte de la dépression économique qui pousse Jacques à accepter le boulot que lui offre Gardot et le scénario se garnit de quelques seconds rôles illustrant parfaitement la misère sociale sans pour autant verser dans le pathos. L'équilibre du film réside justement dans la juste dose entre humour noir, contexte social déprimant et répliques bien senties. On ne peut alors que se réjouir de constater que Michel Blanc, scénariste du film et interprète de Gardot, n'a rien perdu de sa verve. On retrouve en effet son ton grinçant oscillant entre humour et mélancolie et son goût, partagé avec Bertrand Blier, des répliques qui font mouche. Blanc est sans conteste la grande force du film, adaptant à merveille un roman de Iain Levison dont il parvient à tirer le meilleur. Certes, le film connaît un petit coup de mou dans sa dernière partie mais sait s'arrêter à temps sur une conclusion délicieusement immorale, prouvant qu'on peut encore se permettre de ne pas arrondir les angles dans un cinéma français qui manque sérieusement d'humour noir. Un humour pourtant salvateur dont on a bien besoin et qui trouve dans l'intrigue de ce petit boulot l'impeccable catalyseur, prétexte à une petite radiographie à la fois sociale et morale de tout un pan de la société. En tueur à la fois très bon et très chanceux qui ne se soupçonnait pas, Romain Duris est impeccable, livrant une prestation pleine de subtilité tandis qu'à ses côtés, retrouver Michel Blanc dans un registre de bougon un peu angoissé est un réel plaisir tandis que les seconds rôles sont plutôt réussis (Gustave Kervern, touchant ; Alex Lutz, insupportablement irrésistible), donnant de la cohésion à un univers qui ne manque pas de piquant et que l'on découvre avec une certaine délectation, ravi par le charme joyeusement immoral qui se dégage de l'ensemble.
    ketzaldev
    ketzaldev

    10 abonnés 269 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 janvier 2017
    Un très bon moment, avec Michel Blanc que j'aime beaucoup, et Romain Duris que je n'appréci(ais) pas forcément, bon jeu d'acteur, de la dynamique, un scénario bien écris, ça se regarde bien gentiment.
    jeff21
    jeff21

    65 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 septembre 2016
    Quel bon moment de cinéma ! Excellent travail d'adaptation de Michel Blanc. Beaucoup d'humour dans ce film où tous les acteurs sont remarquables de justesse. Humour noir, décalé, avec un relief social important et vrai. j'ai adoré.
    Elisabeth G.
    Elisabeth G.

    184 abonnés 1 085 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    Une comédie sociale et noire à la fois, amorale, grinçante et décalée. Le réveil de la comédie française intelligente ?
    Une critique plus détaillée et d'autres sur
    nadia22
    nadia22

    15 abonnés 86 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 septembre 2016
    Bon divertissement sur un sujet original. Toujours sympa de retrouver Romain Duris! Personnages de second rôle attachants.
    Olivier l
    Olivier l

    1 abonné 57 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    J ai passe un très bon moment. Très bon rythme, histoire sympa avec de l humour. De tres bons acteurs, Michel Blanc, Romain Duris, Alex Lutz.
    LUBOS
    LUBOS

    2 abonnés 30 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    Je me suis ennuyé. Pas de changement de rythme et des longueurs à ne plus finir. déçu.J'attendais plus et mieux avec de tels acteurs. J'ai failli m'endormir à un moment mais mon voisin m'a aidé à relever la tête.
    bouddha5962
    bouddha5962

    61 abonnés 738 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    Très déçu par ce film qui a pourtant dans son casting deux pointures du cinéma français (Michel Blanc et Romain Duris).

    L'adaptation de ce film, par Michel Blanc, d'un bouquin n'est pas le meilleur film de ce réalisateur Pascal Chaumeil (décédé peu après la fin du tournage) qui a tourné "L'arnacoeur".

    Le film est lent, plat et avec peu d'action. Trop long à démarrer, puis trop long à poursuivre.

    Très passable et d'un ennui assez agaçant.

    On aurait pu espérer grâce aux dialogues, parfois marrants, à du Audiard mais on en est long.
    Freakin  Geek
    Freakin Geek

    249 abonnés 884 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    Il y avait plein de bonnes idées et de scènes drôles dans Un Petit Boulot mais dommage pour les spectateurs, elles ont quasiment toute étés reprises dans la bande annonce. Ceux qui auront réussi à y échapper apprécieront du coup beaucoup plus cette histoire à l’humour noir. Quelques temps morts empêcheront cependant le dernier film de Pascal Chaumeil d’être une complète réussite mais rien que pour le duo Romain Duris et Michel Blanc, il mérite largement d’être vu. [lire la critique complète sur le site]
    vincent v.
    vincent v.

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 septembre 2016
    Contrairement à l'Arnacoeur, très bon film ! Des Dialogues à la Audiard, pas mal de rebondissements et d'excellents Romain Duris et Michel Blanc très humains qui nous font sentir qu'on pourrait bien être à leurs places. Très loin des films de tueurs à l'américaine où le héros est juste parfait, insensible, très honnête et intouchable.
    Acidus
    Acidus

    728 abonnés 3 714 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 septembre 2016
    "Un petit boulot" séduit par son humour noir relativement soft, une brochette d'acteurs convaincants et surtout par une excellente écriture des dialogues. La réalisation aurait cependant mérité d'un peu plus d'audace et de style pour marquer le coup. "Un petit boulot" est drôle et agréable sans être hilarant. On y décèle aussi une influence bienvenue des frères Coen dans son aspect légèrement décalé. Cela nous change des grosses comédies française populaires. De quoi passer un bon moment.
    Daniel C.
    Daniel C.

    147 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2016
    C'est la seconde comédie, que je vais voir à cette rentrée. Après "C'est quoi cette famille?", qui traite des familles recomposées avec subtilité et légèreté, nous sommes ici projetés dans l'univers des licenciements, des fermetures d'usine décidées au nom de la rentabilité, c'est-à-dire du dieu "Argent des actionnaires et des gestionnaires", au nom du capitalisme. Les ravages collatéraux n'ont aucune place dans la tête des licencieurs. L'arrachage de la chemise du cadre constituait un bel avertissement spectaculaire sur la scène sociale. Dans "Un petit boulot", on plonge aux côtés des petites gens contraints à bricoler pour survivre. L'amitié et la solidarité sont de la partie. La police est elle-aussi présentée dans son dénuement de moyens. Ce Romain Duris, qu'est-ce qu'on l'aime ! Dans ce film, il est héroïque, jubilatoire dans ses décisions et dans ses prises de positions. Il est particulièrement remarquable, lorsqu'interrogé par les flics, il leur rétorque : "excusez-moi, je ne peux pas répondre à plusieurs questions en même temps, j'ai des difficultés de concentration". C'est royal de maintenir ainsi son intégrité face aux tentatives de déstabilisations policières ! J'ai passé un bon moment de détente, de distraction et de conscientisation politique. Peut-être est-ce par cette voie-là de l'humour, de la légèreté, qu'on peut amener les électeurs à penser...
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