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Un visiteur
5,0
Publiée le 12 mars 2016
Un chaman de traverse sur un long serpent qu'est ce fleuve traversant l'amazonie. Une leçon de vie pour nous occidentaux qui nous somme, me semble-t-il, trompé de route ! Un retour aux sources à tel point qu'il est difficile de revenir dans la civilisation après la séance. Le film de l'année 2016, largement devant The Revenant que j'avais déjà énormément apprécié !
Magnifique, à voir au cinéma et non sur petit écran, un film qui remet l'humanité à sa place et fait réfléchir à pas mal de sujets, y compris ceux hors de l'Amazonie...
Un film transcendant qui vous emmène dans un autre monde, qui aborde la compréhension et l'acceptation de la culture d'autrui, et ce cercle éternel qu'est la vie. A voir absolument.
Quel film! difficile d'y entrer mais après on ne lâche plus. La fleur de yakruna comme objectif, un explorateur part en expédition sur les traces d'un autre scientifique dont il a récupéré les "notes" et le même guide indien vieilli et "endurci". La rudesse du milieu et des hommes, le choc des personnalités et des cultures jusqu'au pire issu du métissage culturel qui a fait naitre une secte d'une violence extrême. La découverte de la dernière fleur de yakruna n'a pas l'issue prévue par l'explorateur que nous laissons seul mais"guidé" dans la jungle. Le noir et blanc est parfois frustrant mais parfois sublime.
Film magnifique qui invite à remettre en question beaucoup de nos certitudes d'occidentaux. A voir et à revoir, parce que je pense que l'on peut toujours trouver matière à méditer, même après plusieurs vision du film. On ressort de la séance avec l'envie d'en apprendre plus sur les cultures amazoniennes, sur leur représentation du monde et de la vie. On se sent différent, le doute s'est insinué en nous. Les acteurs sont excellents, le choix du noir et blanc donne plus de réalisme et les images (tout particulièrement à la fin) sont superbes. A voir absolument !
le choc des cultures vu par l'indigène. Des images superbes en noir et blanc qui donnent toute leur vérité à ce film atypique car nous obligeant à se décaler de notre vision d'occidental.
Empruntant énormément à Joseph Conrad et son Heart of Darkness, l'étreinte du serpent manque de la force qu'a pu avoir Aguirre ou apocalypse now. Reste la belle photographie en noir et blanc, et cette promenade à la rencontre des cultures perdues de l'Amazonie, pour nous faire passer somme toute un moment agréable. Il a pour lui l'authenticité, accentuée par le fait de prendre le point de vue de l'indien et non de l'occidental.
Un film d'aventures unique, à la fois philosophique, ethnographique et humaniste. Une expérience unique, réalisée dans un noir et blanc superbe, où le sauvage n'est pas celui que l'on croit. A voir séance tenante !
Avec "L'étreinte du serpent", Ciro Guerra nous convie à une véritable plongée au coeur de la forêt amazonienne, à la rencontre des autochtones et de soi-même. Car, en plus d'avoir des airs de "Road-movie" (ou devrait-on dire "River-movie"), "L'étreinte du serpent" est un voyage spirituel; voyage des personnages principaux mais égakement du spectateur qui vit le film comme une authentique expèrience cinématographique. Dans cette intrigue où se mêle mysticisme et folie, il y a un peu de "Aguirre, la folie de Dieu" de Werner Herzog. Point fort de ce long métrage colombien: la réalisation et une photographie sublime que vient renforcer l'utilisation d'une image en noir et blanc. Il suffit de se laisser porter par la trame narrative et sa poésie, prendre les choses telles qu'elles sont même si on ne les comprend pas toujours. Une oeuvre rare et magnifique.
Étrange et envoûtant film hors du temps, intemporel et d'une beauté époustouflante où le noir et blanc ne nuit absolument pas aux beaux plans de l'Amazonie qui s'offrent ici sans modération. Si je ne l'ai pas donné les 5 étoiles c'est parce que l'histoire, ou plutôt les histoires sont racontés d'une façon un peu confuse, du moins pour moi. Mention à part méritent les interprètes et spécialement les rôles secondaires Nilbio Torres et Antonio Bolibar, le chaman et le guide.
"... D'abord, les deux histoires, passé et présent, se mêlent comme le guide indigène comme seul lien commun. Les belles images en noir et blanc défilent accompagnés avec des bruits d'eau, des grillons et des autres bêtes cachées entre les buissons, mais la narration ici est absente. Guerra joue a embrouiller les images comme si le spectateur se trouvait sous l'influence de l’hallucinogène que Karamakate souffle aux nez des deux hommes. On perd la notion de l'espace et du temps et la seule chose qu'on peut faire s'est de faire confiance au guide qu'on ne sait pas s'il va nous trahir le moment où on baisse la garde, notre seul choix c'est d'accepter le serpent et laisser qu'il nous entoure.
Les lieux se répètent, dans le passée l'extermination des peuples amazoniennes faisait les mêmes ravages qu'au présent les industries des puissances économiques font dans la nature pour extraire du caoutchouc. Comme quoi le scénariste a eu le temps de dénoncer les abus commis sur place sans tomber dans le sentimentalisme à tout prix.
Puis on a la magie de la jongle. Ces fleuves qui sont plusieurs rivières au même temps, comme le protagoniste nous dit, métaphore tout au début du film avec l'anaconda qui dévoile dans son accouchement des serpents qu'à son intérieur ont cassé leurs œufs. La jongle comme scène qui change sans qu'on ne se rend pas compte, un endroit où le même sentier n'est plus le même la deuxième fois qu'on le suit..."
L'histoire de la dérive de deux aventuriers à 40 ans d'écart le long du même fleuve amazonien ; l'histoire de la confrontation du matérialisme du colon et la spiritualité de l'indigène ; l'histoire de la dérive du prosélytisme. Le film débute par une - même deux - quêtes initiatiques, tournées vers le pouvoir du chamanisme, une recherche absolue du message de la nature intacte. Au fil du fleuve, le discours devient de plus en plus politique, de plus en plus critique de l'homme blanc. Le paroxysme est atteint à la découverte d'une mission en totale dérive (on pourrait y voir une critique acerbe de toute dérive extrémiste dans les religions ...) ... et c'est alors que le récit se délite quelque peu dans des arcanes peu maitrisées. Reste une oeuvre attachante grâce à une totale maitrise de la forme, des décors naturels somptueux ... mais sans le souffle épique de Aguirre. Le voyage vers un ésotérisme échevelé reste timide et peu enthousiasmant.
Si vous avez envie de voyager, de changer d'horizon, de rencontrer d'autres humains, d'expérimenter d'autres liens... ce film est superbe! Le noir et blanc évite qu'on se noie dans la verdure amazonienne, et permet de se rapprocher des personnages, de se centrer sur les relations humaines (bonnes ou mauvaises).
Un chef d'oeuvre, qui rappelle des films avec une éthique et une esthétique très assumés des années 70, sans que cela fasse vieux film. Je ne suis pas fan du noir et blanc en règle générale, mais là force est de constater que l'image est superbe, que chaque cadrage ferait un cliché d'exception et que le travail de la lumière et de l'ombre est maîtrisé, avec un contraste presque épique. Clair, obscur, profondeur des noirs, luminosité du blanc à l'image de la complexité et de la profondeur de conception de la vie de Karamakaté, représentant de peuples indiens dont la sagesse mystérieuse nous laisse à la fois désemparé et électrisé. L'acteur indigène donne toute sa majesté à son peuple et acquiert une dimension mythique envoutante. La chronologie du film épouse la conception du temps des peuples indigènes et on ne sait plus si le film est long, si cela va vite, si on est dans le passé, le présent et le futur mais sans que cela devienne un problème : on se laisse porter tranquillement bercé par le fleuve et par la fluidité de la langue indigène. Les corps parlent : décharnement par la maladie, lenteur puissante de Karamakaté, folie du messie espagnol, contrition des corps des "âmes sauvés", décadence des "caboclos". Le film laisse des images marquantes et la dimension mystique prend aux tripes et comme les personnages, on apprend à rêver et la force des dernières images complètement oniriques nous absorbent.