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    L'étreinte du serpent
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    82 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    1,0
    Publiée le 7 décembre 2017
    Je n'arrive pas à comprendre les critiques sur ce film. Pour moi c'est une romance coloniale, qui porte le poids de sa splendeur visuelle comme une mauvaise conscience, et qui paye pour cette conscience par le packaging idéologique de notre ère. Un film où les indigènes, au lieu d'être naïfs et innocents, deviennent miraculeusement les porte-paroles d'une pensée décoloniale, donnant des discours dérivés de la philosophie et la sociologie des dernier 30 ans, comme si toute cette histoire de réflexion -- si durement acquise -- était déjà simplement "là," comme une espèce de sagesse traditionnelle. Comme si la solution de notre présent entremêlé se trouve dans un passé inaccessible, pur et mythique, séparé de nous par la violence qui nous définie. Un désordre esthétique.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 14 octobre 2017
    Ah ! le film de jungle ! De « Aguirre, la colère de Dieu » à « The Lost City of Z », en passant par « Apocalypse Now », un véritable sous-genre du cinéma d’aventure s’est constitué, avec son lot de clichés : la nature hostile et labyrinthique, les populations locales retorses jouées par des amateurs baragouinant leur dialecte cubeo, ticuna (mentions interchangeables, l’intention étant rarement didactique à cet égard), l’explorateur blanc se révélant à lui-même ou sombrant dans la folie au contact des éléments, les missionnaires sadiques exerçant en toute impunité leur foi nécessairement déviante, les digressions métaphysiques et l’apologie du savoir ancestral des sages de la forêt. Dans une classe enseignant cette matière, Ciro Guerra serait le bon élève du premier rang qui respecte consciencieusement les consignes du devoir pendant deux longues heures. « L’étreinte du serpent » s’avère incontestablement une copie propre et soignée, le plus sérieusement du monde en quête du satisfecit professoral, et toujours bien notée en dépit de son manque évident d’originalité. Certes, il faut rendre grâce aux jeunes réalisateurs colombiens de ne pas cracher sur leurs aînés comme leurs cousins argentins, et de s’inscrire dans une lignée somme toute classique, celle de Victor Gaviria et Luis Ospina par exemple. Mais le classicisme de Guerra est si appuyé et souligné, si contrôlé et corseté qu’il ne serait pas déraisonnable de ne voir en « L’étreinte sur serpent » qu’une tentative de réappropriation du motif amazonien pour servir de figure de proue colombienne dans les divers festivals internationaux. À ce titre, le film rencontrera un franc succès. Quoi ? Une œuvre sans parti pris risqué ? Un discours écolo culpabilisant pour les Occidentaux ? Pittoresque aussi ? Couleur locale ? Avec des indigènes à moitié à poil et un embryon de réflexion pseudo-philosophique ? N’en jetez plus, festival de Sundance, Quinzaine des réalisateurs à Cannes, prix C.I.C.A.E., nomination aux Oscars des meilleurs films étrangers !

    Il n’est cependant pas facile de présenter un avis mitigé sur « L’étreinte du serpent », tant la platitude générale est enrobée sous un emballage splendide. Le choix d’un format CinemaScope en noir et blanc s’avère judicieux et prête une grâce singulière au fleuve Amazone et à sa végétation luxuriante. Mieux encore, les deux couleurs servent la quête sensorielle initiée par le chaman Karamakate : la hiérarchisation simpliste de l’espace occidental (carte, boussole…), qui se contente de relever l’utile dans un tout essentiel, doit exploser dans une myriade de couleurs qui rendra grâce à la souveraine nature. Il ne s’agit donc pas tant de voir que d’apprendre à voir, ce que le film, très bavard, ne cesse d’asséner à nos cervelles d’Occidentaux demeurés. Le parti pris formel de Guerra invite donc bien le spectateur à une vision contemplative (le mot est lâché…), mais celle-ci se trouve sans cesse contrecarrée par une incroyable pesanteur narrative et stylistique.

    Le scénario est ainsi très balisé et nous comprenons dès les premières séquences où le voyage aboutira. À quarante années d’intervalle, le chaman amazonien Karabatake guide bon gré mal gré Theodor Koch-Grünberg, ethnologue et explorateur allemand, puis Richard Evans Schultes, ethnobotaniste américain, vers la yakruna, panacée de l’Amazone. spoiler: Ces deux explorations reposent sur un mensonge et débouchent sur une déconvenue : Theodor cherche à se soigner de la malaria, Richard marche sur les pas de son prédécesseur, mais une fois la yatruna trouvée, Karabatake se rend compte de la fourberie intrinsèque à l’homme blanc, le premier ayant déjà cultivé la plante sacrée (offense suprême !) et le second ne la convoitant que pour alimenter les armées américaines en caoutchouc de bonne qualité. Ayant gagné de la bouteille, Karabatake réagit cependant différemment à ces déceptions. Si, habité par un infini mépris, il abandonne Theodor à son triste sort, le chaman comprend avec Richard que sa mission profonde est d’enseigner à ces autres « bouge-mondes » que sont les explorateurs occidentaux le respect du fleuve et la forêt. Le « chullachaqui », mot quechua répété une dizaine de fois dans le film pour désigner un être sans âme, déjà mort, errant sans but, renvoie donc aussi bien à l’homme blanc, qui ne comprend décidément fichtre rien à la nature, qu’au chaman, dont le devoir de transmission était obscurci par des nuages de rancœur. Surgit alors une crainte légitime dans l’esprit du spectateur. Bon sang ! cette intention didactique et pédagogique nous viserait-elle ? Ciro Guerra, suivant le point de vue de Karabatake, confondrait-il les pouvoirs du cinéma avec les sortilèges de son chaman ? Foin de liberté contemplative, nos pérégrinations sont donc aussi pancartées qu’un GR à la Réunion !


    Dès le titre, les symboles crient leur existence : « l’étreinte du serpent », c’est l’influence oppressante du fleuve sinueux, c’est le mal qui ronge l’homme blanc, c’est une parabole cosmogonique du monde considéré comme un tout cohérent. Et si nous ne l’avons pas compris, Ciro Guerra nous montre à diverses reprises ce serpent, dans l’eau ou dévoré par un jaguar. Disert, le film l’est aussi dans son montage, véritable langage cinématographique qu’il convient d’utiliser avec subtilité et parcimonie. S’adonnant à une mode vieille comme le premier récit de chasse au mammouth, Ciro Guerra enchâsse ses deux récits de manière à créer divers effets d’échos. spoiler: Le parallèle le plus lourd, souligné au crayon gras, est celui des stations successives dans la mission catholique perdue au bord du fleuve. Karabatake et Theodor y rencontrent un capucin sadique tout droit sorti des « 120 Journées de Sodome », adepte du fouet sur les pauvres petits martyrs indigènes. Quarante années plus tard, Karabatake et Richard affrontent une secte apocalyptique menée par un Jésus de pacotille, déclinaison hispanique du Klaus Klinski ou du Marlon Brando des chefs-d’œuvre du film de jungle. Nous concevons bien que cette critique de la religion catholique, subvertie en paganisme dément, cherche davantage à pointer du doigt la fin d’un monde, une apocalypse dans l’ordre ancien et naturel. Mais enfin, pourquoi insister aussi lourdement ? D’autant plus que ces péripéties se concluent à chaque fois par un massacre dans la mission, écornant certes de manière réjouissante le mythe du bon sauvage docile, mais contrevenant sans retour au message naïf proposé par ailleurs dans le film. Toute tension vers un idéal comprend son lot de cadavres, me direz-vous…

    spoiler: Néanmoins, ne moquons pas trop vite la séquence du Jésus dans la jungle, car elle offre une rupture bienvenue dans la monotonie balisée du récit. En fait, il s’agissait même d’une bonne idée de cinéma, mais Ciro Guerra l’expédie comme un passage obligé, obnubilé par son message et sa volonté de tout maîtriser. Je ne suis d’ailleurs pas assuré que l’oppression et parfois l’ennui ressentis à la vision de « L’étreinte du serpent » soit si volontaires, car même lorsque Richard ingurgite enfin la fameuse yakruna, le trip psychédélique tant attendu est expédié en deux minutes, sans grande inventivité. La comparaison avec le final de « 2001, l’odyssée de l’espace » ou plus récemment avec l’épisode 08 de la saison 03 de « Twin Peaks » est cruelle pour le réalisateur colombien, qui ne parvient pas à bousculer d’un iota son classicisme festivalier et à créer une grande séquence de cinéma.

    « L’étreinte du serpent » résume en définitive toute la frustration éprouvée devant le cinéma d’auteur contemporain. Les sujets sont parfois bons, la réalisation très agréable à l’œil, mais le tout souffre d’un manque d’audace criant et d’un enlisement dans des idées convenues encouragés par les prix internationaux qui y voient de l’art et de l’essai. Après trois longs-métrages, nous aimerions voir autre chose en Ciro Guerra qu’un fayot cannois.
    Mathilde Russo
    Mathilde Russo

    27 abonnés 53 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 juin 2017
    Abrazo del Serpente est un film unique, rare, envoutant et perturbant. La photo est sublime ...sur un noir et blanc très très courageux sur un film sur la foret. L'histoire qui nous est contee glace le sang et on a peine à croire que cette zone de la Colombie au bord de l'anéantissement complet existe. Les acteurs sont bouleversant de vérité. Je repense souvent à ce film étrange qui me revient par flash etranges. à voir absolument.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    766 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 mars 2017
    Dans ce film colombien, on suit la vie d'un chaman amazonien qui voit sa vie bousculée par l'arrivée d'un botaniste qui est à la recherche d'une plante sacrée. Et si le déroulement de l'intrigue propose quelques longueurs et n'est pas toujours très appréciable, il faut tout de même découvrir ce long-métrage qui est filmé dans un superbe noir et blanc et aussi parce qu'il possède une mise en scène assez envoûtante et hypnotisante.
    Backpacker
    Backpacker

    82 abonnés 780 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 22 décembre 2016
    Rien à redire sur les splendides images en noir et blanc. Sauf que cela ne suffit pas. Ce film documentaire traîne autant en longueur que le fleuve amazone lui-même... L'ennui s'installe et les bâillements se font sentir dès le début à vrai dire. On préférera de loin visionner un documentaire factuel de 52 minutes sur le chamanisme et les peuples amazoniens et non ce film qui hésite entre réalité et fiction.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 5 octobre 2016
    Un film remarquable, dont la puissance réside en premier lieu dans la qualité du shooting en noir et blanc qui est juste exceptionnel. Sans la couleur, il donne autant à voir que The Revenant, c'est dire en terme de photo. L'interprétation est prenante, et l'histoire nous emmène à travers les mystères de l'Amazonie et ses coutumes si singulières dont l'affiche est certainement le meilleur relais. Se laisser bercer dans cette pagode est une excellente idée.
    Hastur64
    Hastur64

    229 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 septembre 2016
    C’est vraiment par le plus grand des hasards que je suis tombé sur ce film et, ne sachant même pas de quoi il pouvait bien parler, je me suis donc mis à le regarder sans le moindre a priori. Ni déçu, ni conquis, j’ai cependant passé un bon moment devant un long-métrage qui sort un peu de l’ordinaire. D’abord, par son sujet un voyage spirituel et humain dans la partie colombienne de la forêt amazonienne. Ensuite par le traitement de l’image, le réalisateur colombien Ciro Guerra ayant tourné son film en noir et blanc, un peu dommageable à mon avis car cela fait perdre les nuances infinies de vert de cette forêt-monde, mais ce qui intemporalise bien les événements. Enfin par le casting (international : belge, américain et colombien) qui met en avant des inconnus avec beaucoup d’acteurs d’origine indienne, dont le personnage principal Karamakate, joué par Niblio Torres et Antonio Bolivar. (Au fait Allociné ce sont les vraies têtes d’affiche du film et non les deux acteurs européens, merci donc de les faire paraître en premier dans la distribution. À tout seigneur, tout honneur !). Après, l’histoire - qui s’étend sur plus de deux heures - n’est pas, il faut l'admettre des plus passionnantes, mais elle reste quand même intéressante dans la mise en parallèle de ces deux histoires d’explorateurs européens venus chercher une plante rare et qui doivent se laisser guider par Karamakate, un Indien qui ayant vu son peuple massacré par les planteurs de caoutchouc, méprisent les blancs. Il faut accepter les digressions métaphysiques et spirituelles qui parsèment le film et qui mettent en confrontation la vision amazonienne du monde et celle de l’Occident. Un film original qui mérite donc le coup d’oeil, même s’il déconcertera plus d’un spectateur. À voir.
    mollywood
    mollywood

    6 abonnés 66 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juillet 2016
    film tellement en dehors du temps que le réalisateur ne sait pas comment le terminer, une très bonne plongée dans la forêt amozonienne en abordant avec subtilité les différentes thématiques afférentes, colonialisme, caoutchouc, mysticisme
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    56 abonnés 1 166 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 juillet 2016
    Cela se déroule dans l’Amazonie colombienne et raconte 2 histoires à 40 ans d’intervalle et dont le point commun est un indien chaman, Karamakate. En 1909, il rencontre un allemand ethnologue malade, Theodore, qu’il va guérir partiellement car il l’a informé que d’autres personnes de son ethnie sont encore en vie. Plus vieux, il rencontre un ethnobotaniste américain de Boston, Evan, à la recherche d’une plante hallucinogène (une orchidée), la yakruna, permettant de rêver. Ils refont le même parcours qu’il y a 40 ans. La photographie (de David Gallego) en noir et blanc est magnifique et les 2 histoires intriquées sont assez fascinantes : on y retrouve l’esprit et le souffle d’autres films sur des sujets similaires : « Mission » (1986) de Roland Joffé (christianisation et massacre des indiens), « Apocalypse Now » (1979) de Francis Coppola (tel le colonel Kurtz, un européen se fait passer pour Jésus-Christ auprès des indiens qui le vénèrent), « La forêt d’émeraude » (1985) de John Boorman (sur le chamanisme) voire « Fitzcarraldo) (1982) de Werner Herzog (pour la forêt omniprésente). Un réalisateur à suivre. .
    elriad
    elriad

    440 abonnés 1 869 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 juin 2016
    dans les paysages aussi inquiétants que fascinants de l’Amazonie, le jeune réalisateur colombien Ciro Guerra signe un film hypnotique dans un superbe noir et blanc, soignant chaque plan dans un kaléidoscope ou végétation et rivière se confondent et se fondent. Parcours initiatique, parabole poétique parfois abscons, le film entraîne le spectateur dans une réflexion sur la civilisation encore intacte, "l'eden" à à préserver, le savoir contre l'innocence. un film qui fascine et parfois agace, mais toujours honnête dans sa démarche.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 mai 2016
    Ce film c'est une vrai voyage anthropologique, scientifique, historique, mystique et spirituelle.

    spoiler: Ce voyage est conduit par l'animal de pouvoir, le serpent, le symbolisme central de la cosmologie chamanique. Il a descendu de la Voie Lactée, a créé le monde et est présent en chacun de nous, endormi, en attendant qu'il se reproduse quelque chose pour qu'il puisse s'éveiller dans nous et nous façons cesser d'être des instruments de la mort.


    Tel est le thème central du film "el abrazo de la Serpiente" qui était basé sur les journaux de deux scientifiques dont les expéditions dans la région amazonienne contribué à la compréhension des peuples autochtones.

    Sur la direction du jeune colombien Ciro Guerra a traité le thème de la mystique chamanique de la forme directe et crue, mais aussi avec beauté et grandeur, une jungle où l'homme blanc à la recherche de caoutchouc extermine des peuples autochtones, soit par arme à feu ou par le catéchisme religieux.

    Le dernier espoir pour Karamateke, le dernier survivant de son peuple, est de donner à ces scientifiques savants une fleur sacrée qui les permettent "embrasser le serpent", c'est-à-dire la 'gnose' (tout savoir qui se donne comme savoir absolu), par la destruction de l'ego (le Moi) pour qu'ils puissent apporter cette sagesse cosmique à leur civilisation.

    Excellent film! Bonne seance!
    FaRem
    FaRem

    8 792 abonnés 9 636 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 mai 2016
    Je ne suis pas aussi "excité" que la plupart des gens par ce film, mais ce paisible voyage sur l'Amazone et à travers l'Amazonie se laisse regarder sans déplaisir. On suit deux histoires en parallèle qui ont 40 ans d'intervalle et qui sont assez similaires donc pas forcément utile surtout pour la deuxième qui occupe peu l'écran et dont je me serai bien passé hormis pour le passage où ils vont là où il y avait les curés et les enfants, c'est une scène troublante avec une ambiance étrange, c'est comme si on était au royaume des fous, c'est dommage que ça ne dure pas plus longtemps. Pour le reste, c'est plus ou moins toujours la même chose, il y a quelques longueurs sans que ça devienne ennuyeux, la photographie est soignée même si j'ai été troublé par le noir et blanc au début et l'histoire ne m'a pas passionné des masses, mais j'ai regardé ça avec attention et sans déplaisir.
    brunocinoche
    brunocinoche

    96 abonnés 1 107 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2016
    Film sud américain totalement hypnotique, de très belles images de la nature en noir et blanc, un récit initiatique très lent et très beau, mélangeant réflexions philosophiques et impressions surnaturelles et passant habilement d'une époque à une autre. On pense au Charles Laughton de "La nuit du chasseur", au Jim Jarmush de "Dead man", un peu au début aux films de Werner Herzog mais pas trop finalement tant l'hystérie est peu présente dans ce film, on pense même à la fin au Kubrick de "2001" avec des images finales inattendues et surprenantes. Fort de toutes ces références, "L'étreinte du serpent" est finalement un film unique et étonnant, à condition d'accepter la lenteur du récit.
    Ana Naniax B.
    Ana Naniax B.

    3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mai 2016
    Un rêve fait réalité cinématographique. Une histoire qui nous fait voyager à la jungle amazonienne et en plus, nous montre une philosophie de vie totalement différente à notre confort d'occidentaux.
    cylon86
    cylon86

    2 548 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 avril 2016
    Avec ce film Ciro Guerra nous embarque pour un voyage de deux heures en pleine Amazonie, un voyage où les temporalités se confondent et où les repères se heurtent à l'immensité de la forêt vierge. "L'étreinte du serpent" nous conte deux histoires parallèles mettant en scène Karamakate, un chaman amazonien vivant isolé depuis l'extermination de sa tribu. Dans une histoire, se déroulant en 1909, on suit Karamakate aider l'explorateur allemand Theodor Koch-Grünberg à trouver la yakruna, une plante légendaire qui aiderait Theodor à guérir de la malaria. Dans l'autre histoire se déroulant en 1940, on retrouve un Karamakate plus âgé aider Richard Evans Schultes, botaniste américain, à se remettre sur la piste de cette même plante. Koch-Grünberg et Evans Schultes ont bien évidemment existé et c'est d'après les journaux et travaux de ces derniers que le réalisateur Ciro Guerra construit son film. Un film qui se voit aussi bien comme une sorte de documentaire tant il dépeint avec réalisme l'Amazonie de l'époque qu'un film d'aventure, une quête initiatique qui n'est pas sans faire penser aux œuvres de Werner Herzog ou de Joseph Conrad. On se retrouve plongés dans un monde qui semble hors du temps et sans limites, un monde où l'homme blanc ne peut asseoir son emprise et il doit mettre de côté tout son savoir et tous ses préjugés s'il veut survivre. D'emblée ce qui frappe avec "L'étreinte du serpent", c'est qu'il se refuse la couleur. Le choix est d'autant plus étrange que l'on imagine parfaitement combien le vert des forêts luxuriantes est magnifique. Mais Guerra préfère tourner en noir et blanc, utilisant chacun de ses décors pour soigner la profondeur de champ ou mettre en exergue une beauté encore plus fascinante une fois dépouillée de sa couleur. Visuellement c'est magnifique et le film force à l'admiration. Scénaristiquement, c'est plus bancal. Car le film se vit vraiment comme une quête initiatique, celle que les personnages occidentaux vivent auprès de Karamakate. Dès lors, malgré la fascination qui s'impose, on a bien du mal à entrer complètement au sein de cette œuvre, un peu hermétique. A défaut de vivre la grande aventure des personnages, on ne peut pas vraiment la ressentir. Il en résulte un sentiment de frustration, comme si Guerra en personne voulait nous empêcher d'entrer complètement dans le film. Peut-être nous invite-t-il à venir voir l'Amazonie en personne pour en découvrir tous les charmes et mystères dont il se fait le porte-parole. Une chose est sûre, c'est qu'après les images sublimes dont il nous a gâtés, l'envie ne nous en manque pas.
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