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Christophe L
31 abonnés
30 critiques
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4,5
Publiée le 3 février 2016
Un film à la beauté plastique sidérante (pour une fois le mot n’est pas exagéré), qui nous emmène au cœur de l’Amazonie, filmée ici comme un organisme vivant. Bien que blessée par les saignées que lui imposent les Occidentaux, avides d’or blanc (le caoutchouc), elle se défend, s’oppose, hypnotise l’imprudent qui s’aventure dans ses méandres, le faisant basculer dans une folie qui n’est pas sans évoquer celle du colonel Kurtz dans Apocalypse now. Ce poumon vert étouffe celui qui n’est qu’un corps vide, un chullachaqui, selon l’expression de Karamakate, le chaman solitaire du film. Il faut une âme pour vivre en connexion avec cette nature primordiale. Ce que n’ont plus les deux explorateurs Blancs du film qui, à notre image, se montrent infatués de leur technologie (la boussole de Théo), de leur savoir, tout en ne sachant rien…
Ce voyage initiatique nous entraîne Au cœur des ténèbres, aux limites du fantastique, en particulier lorsque nous croisons la route d’un Messie régnant sur une poignée d’adeptes, d’anciens enfants élevés par un prêtre sadique quarante ans plus tôt, adeptes auxquels il offre littéralement son corps, en une eucharistie cannibale.
Dans un magnifique noir et blanc, le cinéaste colombien Ciro Guerra nous plonge au cœur de la jungle amazonienne au cours de deux périodes distinctes de la première moitié du XXème siècle. Il nous embarque avec poésie et talent dans la culture, les rites et les mystères des populations autochtones. Le film dénonce aussi avec véhémence les ravages de la colonisation opérée notamment par les missions chrétiennes.
Un film d'aventures unique, à la fois philosophique, ethnographique et humaniste. Une expérience unique, réalisée dans un noir et blanc superbe, où le sauvage n'est pas celui que l'on croit. A voir séance tenante !
Étrange et envoûtant film hors du temps, intemporel et d'une beauté époustouflante où le noir et blanc ne nuit absolument pas aux beaux plans de l'Amazonie qui s'offrent ici sans modération. Si je ne l'ai pas donné les 5 étoiles c'est parce que l'histoire, ou plutôt les histoires sont racontés d'une façon un peu confuse, du moins pour moi. Mention à part méritent les interprètes et spécialement les rôles secondaires Nilbio Torres et Antonio Bolibar, le chaman et le guide.
Un chef d'oeuvre, qui rappelle des films avec une éthique et une esthétique très assumés des années 70, sans que cela fasse vieux film. Je ne suis pas fan du noir et blanc en règle générale, mais là force est de constater que l'image est superbe, que chaque cadrage ferait un cliché d'exception et que le travail de la lumière et de l'ombre est maîtrisé, avec un contraste presque épique. Clair, obscur, profondeur des noirs, luminosité du blanc à l'image de la complexité et de la profondeur de conception de la vie de Karamakaté, représentant de peuples indiens dont la sagesse mystérieuse nous laisse à la fois désemparé et électrisé. L'acteur indigène donne toute sa majesté à son peuple et acquiert une dimension mythique envoutante. La chronologie du film épouse la conception du temps des peuples indigènes et on ne sait plus si le film est long, si cela va vite, si on est dans le passé, le présent et le futur mais sans que cela devienne un problème : on se laisse porter tranquillement bercé par le fleuve et par la fluidité de la langue indigène. Les corps parlent : décharnement par la maladie, lenteur puissante de Karamakaté, folie du messie espagnol, contrition des corps des "âmes sauvés", décadence des "caboclos". Le film laisse des images marquantes et la dimension mystique prend aux tripes et comme les personnages, on apprend à rêver et la force des dernières images complètement oniriques nous absorbent.
4 708 abonnés
18 103 critiques
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2,0
Publiée le 6 novembre 2020
Embrace of the Serpent est un film nominé aux Oscars de Columbia. Lorsque le film commence vous remarquerez qu'il a été tourné en noir et blanc. C'est un choix inhabituel mais la réalisation n'est pas toujours très agréable. Cependant la scène d'ouverture a beaucoup de serpents c'est le genre de plans qui rendront les gens avec une phobie à propos de ces créatures incroyablement mal à l'aise. J'aime les serpents mais je me rends compte qu'un grand nombre de personnes ne le font pas bien que le mot serpent soit dans le titre. L'histoire est racontée d'une manière inhabituelle le même homme indigène étant montré à des dizaines d'années d'intervalle pour aider deux scientifiques blancs différents alors qu'ils partent à la recherche d'une plante qui aurait des pouvoirs curatifs. Dans tout cela le natif dispense sa sagesse et le film semble dire au moins parfois que les natifs sont bons et les étrangers sont mauvais. Il est apparemment basé sur d'étranges journaux écrits par des gens de la vraie vie y compris la partie étrange impliquant le culte religieux bizarre. Cependant pour moi,ce n'était pas particulièrement intéressant ou divertissant. Un film étrange oui mais pas un film qui me tenait vraiment à cœur dans un sens ou dans l'autre...
Un excellent film, qui fait miroir face à un Occident qui s'y regarde, dans ses délires et son orgueil le plus fou. On réalise, sans sévérité de la part du réalisateur, mais de façon nue, crue, à quel point l'Occident a absolument tout désacralisé - jusqu'à en perdre toute notion de foi en une réalité supérieure. On pourrait même se risquer à comprendre le rôle qu'ont joué les religions institutionnelles, soucieuses de contrôler les Hommes afin qu'ils ne s'octroient pas la liberté de l'élévation spirituelle, au profit d'une obéissance à des dogmes... La question se pose. Le film n'y répond pas, il montre... Au spectateur de comprendre.
Cela se déroule dans l’Amazonie colombienne et raconte 2 histoires à 40 ans d’intervalle et dont le point commun est un indien chaman, Karamakate. En 1909, il rencontre un allemand ethnologue malade, Theodore, qu’il va guérir partiellement car il l’a informé que d’autres personnes de son ethnie sont encore en vie. Plus vieux, il rencontre un ethnobotaniste américain de Boston, Evan, à la recherche d’une plante hallucinogène (une orchidée), la yakruna, permettant de rêver. Ils refont le même parcours qu’il y a 40 ans. La photographie (de David Gallego) en noir et blanc est magnifique et les 2 histoires intriquées sont assez fascinantes : on y retrouve l’esprit et le souffle d’autres films sur des sujets similaires : « Mission » (1986) de Roland Joffé (christianisation et massacre des indiens), « Apocalypse Now » (1979) de Francis Coppola (tel le colonel Kurtz, un européen se fait passer pour Jésus-Christ auprès des indiens qui le vénèrent), « La forêt d’émeraude » (1985) de John Boorman (sur le chamanisme) voire « Fitzcarraldo) (1982) de Werner Herzog (pour la forêt omniprésente). Un réalisateur à suivre. .
Enthousiasme surprenant de toute la presse pour ce film prétentieux et démodé. Ca n' est pas un "authentique documentaire et un palpitant film d' aventure" comme le dit Match, mas un documentaire carton pâte avec des acteurs déguisés en aborigènes, et un film d' aventure téléphoné et sans intérêt. Le noir au blanc est magnifique au début, mais vite lassant, le propos sans queue ni tête ( la séquence dans la secte grotesque, juste une bonne occasion (!!??) de se moquer du Christianisme. Navet à éviter.
Film long et ennuyant. Certaines séquences psychédéliques sont dignes d'un mauvais film de série Z. La mise en scène est prétentieuse et dessert le message à diffuser, si il en avait un. La captation en noir et blanc n'apporte alourdie encore un peu plus la noirceur de ce film. Sans intérêt. Allez donc voir à la place un bon reportage.
film tellement en dehors du temps que le réalisateur ne sait pas comment le terminer, une très bonne plongée dans la forêt amozonienne en abordant avec subtilité les différentes thématiques afférentes, colonialisme, caoutchouc, mysticisme
Un beau voyage initiatique, avec un chaman attachant. De nombreuses questions sont abordées, comme les effets du colonialisme, le poids du religieux, la ntion très relative de réalité, la condition humaine, le lâcher prise, la destinée... superbes interprétations, on est immergé dans la forêt amazonienne à la recherche des racines de l'humanité.
Un film remarquable, dont la puissance réside en premier lieu dans la qualité du shooting en noir et blanc qui est juste exceptionnel. Sans la couleur, il donne autant à voir que The Revenant, c'est dire en terme de photo. L'interprétation est prenante, et l'histoire nous emmène à travers les mystères de l'Amazonie et ses coutumes si singulières dont l'affiche est certainement le meilleur relais. Se laisser bercer dans cette pagode est une excellente idée.