Quand j’ai vu le générique de fin, je me suis fait la même réflexion : « m’enfin » pas trop tôt ! Dès les premières minutes, dès les premières tonalités, j’ai su que j’allais sombrer dans l’ennui. Malheureusement ! Moi qui apprécie Pierre-François Martin-Laval, encore une fois, je suis déçu. « Essaye-moi », son premier film, était encourageant. La suite n’est que déception. Je ne doute pas de la sincérité du réalisateur et de son amour pour la BD mais franchement son « Gaston Lagaffe » est sans saveur, la faute à une trame creuse et à une direction d’acteurs non maîtrisée. Je n’en veux pas aux acteurs, ils jouent sous la direction de leur réalisateur. A quand une BD adaptée par Dupontel ? Chabat avait réussi son Astérix, Tirard, « Le petit Nicolas » ; Chabat y était impliqué comme par hasard, ou plutôt il n’y a pas de hasard. Faut-il énumérer les nombreuses adaptations catastrophiques ? Non, ce serait trop long et douloureux. Comme ce désastre de Blueberry et les niais Lucky Luke. A croire que nos personnages qui ont occupé nos dimanches des années 60-80 (nous n’avions ni jeux vidéo et Internet) ne sont pas faits pour être transposés au cinéma. Et si on donnait la caméra aux auteurs-mêmes des BD ? Ils ont un oeil bien plus cinématographique que les réalisateurs de métier. Il suffit, pour s’en rendre compte, de découvrir « les mises-en-case » de leurs histoires. C’est malheureux à dire : que le cinéma ne touche plus à la BD ! Je sais je prêche dans le désert. On va de déception en déception. J’ai l’impression que le monde se répète. La BD, ce n’est pas comme un roman, c’est un univers visuel pour commencer et rien que ça, c’est périlleux de s’attaquer à une adaptation. Pour les romans, chaque lecteur y met ce qu’il veut. A lui d’interpréter, d’imaginer. Pour la BD, c’est plus délicat et d’autant plus délicat que la BD investit un foyer, une nation ; des personnages qui accompagnent des générations. Tous les lecteurs, les fans, parlent le même langage. C’est une adhésion complète envers les auteurs. Il est quand même étrange que des réalisateurs qui se revendiquent fans de telle ou telle bande dessinée partent dans des extravagances qui n’ont rien à voir avec la communauté des lecteurs de BD. On le voit bien, nombre d’auteurs sont réticents à l'idée de voir leurs oeuvres transposées au cinéma. Il s'ensuit une trahison envers l'auteur et la communauté. Je terminerais avec la fille de Franquin qui déclarait au Figaro en avril 2018 au sujet de la première mouture du scénario : « « Elle était inqualifiable, pleine d'aberrations : Gaston y abandonnait son chat et sa mouette. Ou chauffait la start-up où il travaille en introduisant un tuyau d'arrosage dans le derrière d'une vache. Là, j'ai dit “niet�.» Ce à quoi on a échappé. Cela en dit long aussi sur ces soi-disant fans de BD. Aucun respect pour le travail et l'univers des auteurs de BD.