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In Ciné Veritas
89 abonnés
922 critiques
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3,0
Publiée le 8 novembre 2016
Sacha Wolff fait preuve de belles aptitudes de narration, de mise en scène et de direction d'acteurs. Ces qualités servent intelligemment le réalisme de Mercenaire. Sur fond de questions sociétales, cet ambitieux et original drame évite les stéréotypes et prend des atours de tragédie grecque en terre polynésienne. Sacha Wolff signe un premier et prometteur essai filmique rugueux et âpre comme un match de rugby. Plus de détails sur notre blog ciné :
Il y a dans ce film une dimension quasi anthropologique, mythologique également, sociétale aussi. Le rugby est un sport d'hommes. Les femmes sont d'ailleurs rares dans ce film. Les wallisiennes chantent. Leurs chants emportent toute la communauté, ils font lien entre passé et avenir en se déroulant dans un présent. L'affrontement père-fils reflète une sorte de parcours initiatique. Le devenir homme oblige Soan à partir loin contre l'avis de son père. D'une île lointaine du Pacifique, Soan se retrouve au coeur du sud-ouest de la France. Nous effectuons alors une autre immersion dans le monde du sport associatif semi professionnel. C'est d'ethnologie sportive, dont il est alors question. Le dopage est une donnée incontournable. Ce qui est remarquable dans le personnage de Soan, c'est qu'il peut passer d'une voix quasi enfantine à une voix gutturale lorsqu'il profère des hakas. Il est d'une douceur infinie et d'un grand respect pour l'élue de son coeur, qui, elle ne se respecte pas. On ignore son histoire et ce qui la/l'a conduit(e) à se laisser approcher par tous les hommes. C'est l'annonce du sexe féminin de l'enfant qu'elle porte, qui nous laisse entrevoir une histoire pas simple. Parfois, chez les héros de ce film, les vomissements viennent en place de l'indicible. "Mercenaire" est un bon voyage cinématographique vers des contrées peu explorées.
Voila un réalisateur qui s'annonce prometteur! Il dresse ici une image très critique, sans concession, sans indulgence, du milieu sportif. La réalisation est fraiche, novatrice, surprenante et le sujet original. Le cinéaste met en scène la communauté wallisienne, communauté qu'on n'a pas l'habitude de voir au cinéma, nous plongeant au cœur de cette culture inconnue, nous faisant partager ses rituels. L'acteur principal Toni Pilioko, est brillant, très juste dans son rôle, tout en douceur et tendresse malgré son physique imposant. Un colosse très attachant. "Mercenaires" a toutefois ses défauts. Notamment la fin qui est décevante et semble avoir été bâclée. Dommage... Néanmoins c'est un film intéressant que je recommande. Pour un premier film, Sacha Wolff s'en sort vraiment bien.
un film touchant, bien joué et très bien filmé. on suit la vie du héros qui débarque en métropole avec toutes les péripéties que ça peut entraîner. une réussite. la critique complète sur mon blog :
Très bonne surprise que ce premier film qui montre sans concession l'envers du sport professionnel. Le rugby sert de décors à ce drame qui n'épargnent rien ni personne : dopage à la petite semaine, agent mafieux, esclavagisme moderne, "contrat" sur l'adversaire, etc. Une vision noire du sport peut-être un peu exagérée mais qui a le mérite de mettre le doigt où ça fait mal. La fiction est plus réelle que la réalité, et ce film a presque valeur de documentaire. Au delà de cette vision du sport moderne cette belle réussite nous raconte l'histoire d'un drame familiale et d'un parcours initiatique. Autant prévenir certaines scènes sont très dures mais Soane trouvera son chemin malgré ses erreurs, les embûches, et le choc culturel. Car ce film est aussi l'occasion de nous faire découvrir un peu la culture de ces îles du Pacifique, qui est très différente de la nôtre. Le haka final est très émouvant.
J'aime le cinéma et j'aime le rugby. Et bien ce film me fera voir ces "mercenaires" et le rugby différemment desormais. De la fraicheur, un regard nouveau.Un angle de vue différent, tout ce que j'aime, etre surpris. Même s'il y a quelques imperfections, le film se tient de bout en bout. Et les acteurs sont tres justes. Plus juste que nos stars "bancable" car ils amènent un peu de leur vie dans les personnages. Mention spéciale au pilier du film, tout en douceur et force!
Même si je n'ai pas totalement adhéré à la vision parfois un peu trop caricaturale (ex: les dirigeants) qu'a portée Sacha Wolff sur le milieu semi-pro de notre rugby à XV, je reconnais avoir été secoué par l'émouvant parcours initiatique qu'aura du subir notre “mercenaire” wallisien, alias Soane - le héro - pour sortir de sa médiocre condition d'expatrié wallisien ayant émigré à Nouméa. Et tenter de prouver à son père (violent, alcoolo, incapable d'exprimer son amour à son fils) qu'il a fait le bon choix. Et quel choix : il accepte l'offre d'un club de la métropole (Agen je crois ... mais peu importe !) négociée via des recruteurs locaux wallisiens aux pratiques mafieuses. Le prix à payer est lourd : son départ s'organise sur fond de rupture totale avec son père. A l'arrivée dans le sud-ouest, la déconvenue est brutale. L'agent du club recruteur le refuse .. pas assez lourd ! 120 kg au lieu des 140 kg promis et attendus. L'opportunité de rebondir (quoique ..) et de jouer (dans un club semi-pro, à Fumel .. club sans envergure et mal géré) lui est offerte grâce à un natif installé localement dont il a eu les coordonnées avant de partir. A partir de là, on suit le parcours d'une intégration difficile voire impossible tant le jeune wallisien n'est considéré qu'à l'aune de sa masse et de ses muscles (accessoirement, il fera des extras > videur dans la boîte d'un des responsables du club), de sa capacité à respecter les consignes (démolir tel ou tel joueur d'en face), de son absence de rébellion (on lui fait ingurgiter des pilules douteuses - stéroïdes a priori). Il reste, au sein du club, et dans le regard des autres, le "primitif" venu des îles. Ses seuls "amis" sont eux-mêmes des (joueurs) émigrés. Je le redis, c’est émouvant ... J'ai été impressionné par la force de la séquence finale (je n'en dis pas plus) !
Un récit initiatique intéressant, servi par des comédiens attachants, mais qui ne décolle jamais, le scénario peinant aussi à trouver un épilogue réellement crédible. Toutefois, avec lucidité, la représentation des petits clubs de rugby avec leurs magouilles et leurs trafics intraveineux nous rappelle que l'univers du sport ne permet plus d'accomplir les rêves innocents.
Un film sur le rugby, doublé d'un portrait d'un jeune français de wallis-et-futuna, c'est déjà prometteur. Entre traditions liées à son île et celles du ballon ovale dans le sud-ouest de la France, l'histoire apporte quelques bons moments. Par contre le scénario reste assez moyen, la gestion assez caricaturale du club, l'histoire d'amour du rugbyman, la relation avec son père et certains raccourcis scénaristiques montrent vite les limites du film. Mais le héros, qui ne joue pas vraiment, est attachant (comme celle des autres joueurs étrangers recrutés) et même s'il est attendu, son haka émeut et redonne du tonus au film. Le sujet n'étant pas souvent traité au cinéma, le réalisateur a le mérite d'offrir un film qui sort de l'ordinaire malgré tout.
Un jeune wallisien est recruté pour jouer au rugby en France métropolitaine contre l'avis de son père. Rapidement refusé à sa descente d'avion, il va essayer de se débrouiller pour rester malgré le fait qu'il soit livré presque entièrement à lui-même. Sur fond de rugby, ce film dresse surtout le portrait d'un homme livré à lui-même dans un cadre qui lui est inconnu avec l'impossibilité de retourner chez lui. A travers ce qu'il traverse, le fait de grandir et la manière dont il s'accomplit est justement développé.
Encore un film qui commence de manière très prometteuse mais qui s'achève de manière décevante. On est d'autant plus intéressé, durant la première moitié du film, qu'on découvre une communauté inédite, me semble-t-il, au cinéma, celle des Wallisiens ayant quitté leur île pour s'implanter en Nouvelle-Calédonie. Soane, l'un d'eux, malgré l'hostilité très brutale de son père, décide d'accepter un marchandage le concernant. Le voilà donc envoyé en France métropolitaine pour intégrer un club de rugby. Mais, en fin de compte, il doit se contenter d'échouer dans un club de deuxième zone et de faire le vigile à l'entrée d'une boîte de nuit. Il tombe très amoureux d'une "supportrice" des rugbymen mais doit supporter moqueries et brimades de toutes sortes. Il accepte tout avec calme jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus. Eclate alors sa colère en même temps que son haka! Regrettable. Que nous dit ce film? Que, pour s'en sortir, il faut nécessairement passer par la violence? Ou même qu'il faut que Soane fasse surgir de ses entrailles les instincts primitifs qui y étaient assoupis? Cela me laisse pour le moins perplexe. 7/10