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    Comment c’est loin
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Comment c’est loin" et de son tournage !

    Un duo d'abord musical

    Aurélien Cotentin et Guillaume Tranchant, respectivement Orelsan et Gringe sur scène, se sont rencontrés en 2000. Leur amitié et collaboration artistique ont donné naissance au groupe Casseurs Flowters. Celui-ci s'est illustré en mixtapes, a disparu pour laisser place à deux carrières solo puis s'est reformé lors d'un album-concept fin 2013. Leur attirance pour le cinéma s'exprime, au-delà de leur nom (Casseurs Flowters s'inspirant d'une scène de Maman, j'ai raté l'avion), via la série Bloqués, composée de pastilles de deux minutes chacune et diffusée sur Canal +. Le film multiplie même les clins d'oeil à la série, le pilote de celle-ci ayant été conçu juste avant le tournage du long-métrage.

    Les Casseurs Flowters ne sont pas loin...

    Selon Gringe, Comment c'est loin est une extension, voir un prequel, de l'album Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters, enregistré avec son comparse Orelsan. Dans le film, les deux conservent d'ailleurs leur nom de scène et ont 24 heures pour enregistrer le single qu'ils ont promis à leur producteur. Une situation qui évoque donc trait pour trait le pitch de l'album-concept où les interludes liaient les chansons entre elles. Le clip de Regarde comme il fait beau, tourné en un plan-séquence délirant à l'aide de deux Go Pro, développe lui aussi la même idée au sein de l'appartement bordélique du duo.

    Des références bien ciblées

    Orelsan eut deux volontés bien précises vis-à-vis de son premier long-métrage. Il voulut d'abord construire ce qu'il désigne comme une "comédie semi-musicale", une oeuvre inspirée de son dernier album-concept porté par un ton qui serait plus réaliste. Il cite comme référents Chorus Line, French Cancan ou Fame. Le ton social de l'ensemble suit aussi le rythme de la ville qui est au coeur de l'image, Caen, qu'Orelsan envisionne comme "tout y est moins rapide qu'à Paris". Les anti-héros qui peuplent son film sont eux aussi, selon l'artiste, sous influences : Clerks, Méprise Multiple ou Frances Ha, pour n'en citer qu'une partie.

    Trouver son jeu d'acteur idéal

    Pour composer le casting de cette histoire très personnelle, Orelsan a fait appel à ses amis d'enfance de Caen, pour la plupart acteurs amateurs, qui ont vécu les situations reconstituées par le duo. Selon Gringe, lui et son comparse purent s'appuyer sur leur expérience scénique et dans les clips pour développer un rapport à la caméra naturel, en plus de quelques séances de coaching personnalisées. Ils se sont aussi appuyés sur leur propre existence, source d'inspiration principale du film, et sur un sens de l'improvisation, développée sur scène et dans la vie. Enfin, l'absence d'acteurs connus vient de la volonté de ne pas distraire le spectateur.

    Un humour du malaise

    Avec Comment c'est loin, Orelsan n'a pas voulu s'atteler au genre particulier de la franche comédie mais plutôt utiliser l'humour pour mieux dissimuler le malaise des personnages. Celui-ci agit, selon les mots de l'artiste, "comme une virgule ponctuant des sujets graves". Le rythme se rapproche d'ailleurs des personnages du film et de leur errance, en accord avec le "rendu réaliste" pensé par le chanteur-réalisateur.

    Un travail de l'ombre de renom

    Cité ici comme conseiller technique et artistique, Christophe Offenstein est un directeur de la photographie chevronné qui a entre autres mis en lumière les longs-métrages réalisés par Guillaume Canet. Sa rencontre avec Orelsan s'opéra via les producteurs du film et la relation qui se tissa entre les deux se fit autant au niveau du scénario (qu'il retoucha) que sur le tournage, le chef opérateur aidant le rappeur à donner vie à ses idées. Autre présence importante pour Orelsan, Stéphanie Murat, scénariste chevronnée, qui a veillé selon l'artiste "à ce que chaque personnage ait un fond, une humanité".

    Comment c'est loin... les ninjas !

    Orelsan avait initialement écrit un scénario qui devait correspondre à presque deux heures et demie de film. Au sein de ces premiers jets se trouvait une version incluant même de l'action et des ninjas ! C'est son comparse musical Skread qui a incité le rappeur a concentré le récit sur une portée plus humaine.

    Une mise en scène à distance de la fantaisie

    Christophe Offenstein put apposer sa griffe de réalisateur en conseillant à Orelsan de s'éloigner d'une esthétique du vidéo-clip, que le chanteur eut l'occasion d'expérimenter pour ses propres chansons. Pour lui, la sensation de décalage ressentie par les personnages l'est "dans un monde bien réel qui ne peut s’accommoder d’une réalisation fantasque". C'est même cette identité qui a attiré le réalisateur, soucieux de donner au parcours du trentenaire paumé une nouvelle allure. Même l'aspect chanté du film fut traité comme un liant à la narration, servant "la progression de l’histoire aussi sûrement que le ferait un dialogue", explique-t-il.

    Des débuts difficiles

    Le premier jour de tournage ne fut pas des plus aisés pour Orelsan. Découvrant la réalité d'un tournage cinématographique, l'apprenti acteur multiplia les adresses visuelles vers Christophe Offenstein, destinées à se rassurer. Heureusement, plusieurs prises (qui n'ont pas été gardés) et la confiance de son co-réalisateur l'aidèrent à mieux appréhender dans le rythme particulier et nouveau d'un tournage.

    Retour au bercail

    Comment c'est loin a été tourné en Normandie, dans les alentours de Caen. Un endroit familier pour Orelsan : si il est né à Alençon dans l'Orne, il a poursuivi ses études au lycée Victor-Hugo de Caen. Six semaines auront été nécessaires pour boucler le tournage.

    Pas n'importe quelle grand-mère pour Orelsan

    Dans le film, Orelsan a une improvisation chantée avec une grand-mère, qui est dans la réalité la sienne. Leur échange est d'autant plus naturel que la dame ignorait qu'elle faisait partie d'un tournage, l'équipe ayant été réduite au réalisateur et à l'acteur-chanteur afin de renforcer leur complicité. Celle-ci part rejoindre son mari parce que celui-ci "l'attend depuis deux heures". Le spectateur ignore sans doute qu'il s'agit là d'une réplique volée, le grand-père d'Orelsan étant réellement en train de guetter le retour de sa femme à ce moment du tournage !

    Le rap ou la parole, il faut choisir

    Dans Comment c'est loin, Orelsan et son père se confrontent d'une manière un peu particulière, le jeune homme rappant ses pensées au spectateur. Une approche originale qui aurait pu prendre la forme d'un simple échange dialogué dans les premières versions du script. Orelsan et Skread eurent en effet de nombreuses discussions sur la manière d'imaginer cette scène, le compositeur conseillant à son ami d'opter pour une approche la plus simple possible, finalement abandonnée donc.

    Un choix artistique à faire

    Gringe et Orelsan réfléchirent dans un premier temps à décliner le concept de l'album en bande-dessinée ou en série télévisée (ayant finalement la forme des pastilles télévisées Bloqués, du nom d'une des chansons de l'album). Finalement, le septième art fut privilégié et Orelsan mit plus d'un an pour achever l'écriture.

    Quelques références en tête

    Orelsan a précisé avoir composé son projet avec quelques longs-métrages en tête, citant Les Apprentis de Pierre Salvadori ou Marche à l'Ombre de Michel Blanc. En plus de cela, quelques référents potaches d'outre-Atlantique sont également appréciés du rappeur : entre autres, Seth Rogen et le réalisateur Judd Apatow. C'est aussi pour donner la parole à ses amis et leurs quotidiens, selon lui sous-représenté, qu'il choisit de donner un visage cinématographique à ses idées.

    Orel et Gringe, loin de tout

    A l'origine, le film aurait dû s'intituler Orel et Gringe. Ce titre déplu finalement au duo parce qu'il donnait une teinte trop autobiographique au film, qui prend de nombreuses libertés avec la vie des deux comparses. En relisant le scénario, la ligne de dialogue "Comment c'est loin" apparu alors comme le choix idéal, le récit amenant souvent les deux personnages à parcourir de nombreuses distances pour rejoindre un point donné.

    Du film à l'album

    L'enjeu du film pour Orelsan et Gringe, les personnages, est d'enregistrer un single. Pour les auteurs, ce fut de composer un film qu'ils affilient à une comédie musicale. Pour cela, ils ont enregistré dix titres originaux qui ont formé en réalité le deuxième album du groupe, accompagnant la sortie du film le 9 décembre 2015.

    Et leur prochain projet est ?

    Orelsan et Gringe ont suggéré à l'avant-première du film une esquisse de leur prochain projet, qu'ils souhaitent différent de Comment c'est loin. L'idée serait d'apporter plus d'action et de placer le duo dans la période de la Révolution française.

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