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    Vers l'autre rive
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    Florent Blenck
    Florent Blenck

    13 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 novembre 2016
    Le parcours de Kiyoshi Kurosawa est pour le moins atypique, puisque de réalisateur de films d’horreur de qualité variable il est devenu l’une des figures de proue du cinéma japonais, avec Hirokazu Kore Eda ou encore Naomi Wakase grâce à des films comme Tokyo Sonata ou la série Shokuzai (adaptée en deux films chez nous). Récompensé à Cannes, après un Real un peu plus en retrait, Vers l’autre rive confirme le grand talent d’un cinéaste qui a su rester fidèle à ses racines.
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    Dans les précédents films de Kurosawa, les morts hantaient les vivants - au sens figuré -, comme dans Shokuzai où 4 jeunes femmes n’arrivent pas vraiment à surmonter le meurtre de leur amie durant leur enfance. Cette fois-ci, les morts hantent littéralement le monde des vivants. Pour les spectateurs français, le parallèle avec Les Revenants est facile à faire.
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    Kurosawa est resté fidèle à la structure épisodique qu’on retrouve dans Shokuzai par exemple : Mizuki et son mari revenant parcourent le pays ensemble afin de tenter de se retrouver par-delà la mort et pour tenter de combler les 3 années de séparation. Durant ce voyage, ils rencontrent de nombreuses personnes, certaines vivantes, d’autres « revenantes » comme Yusūke. Ces rencontres, toutes différentes, sont aussi l’occasion d’aborder de nombreux thèmes différents : chacun est pour une raison ou pour une autre marqué par la mort, et tous ne sont pas capables de couper définitivement le lien avec ceux qui sont partis – le témoignage d’une femme ayant perdu sa petite sœur très jeune est particulièrement émouvant. Mais symétriquement, certains morts n’ont pas su couper les ponts avec la vie, comme ce vieux livreur de journaux spoiler: regrettant sans cesse d’avoir frappé sa femme
    , désormais partie. Et c’est cette symétrie des situations qui pousse Kiyoshi Kurosawa à mettre les morts et les vivants sur le même plan, et à interroger leur différence. Un film riche sur le plan thématique donc, et qui dans la lignée des meilleurs films japonais de ces dernières années (Tel Père, tel Fils pour ne citer que lui), sait à la fois parler de problèmes universels et de la société japonaise, signe encourageant d’une ouverture du cinéma japonais sur le monde.
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    Il faut aussi signaler que Kurosawa confirme encore qu’il possède une incroyable maîtrise des plans d’intérieur et des jeux d’éclairage, subtilement utilisé pour traduire les états d’esprit des personnages. Le cadrage est également très travaillé et les scènes savamment composées, dans la droite lignée de ce que l’on a pu voir avec Shokuzai.
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    Enfin last but not least il convient de saluer le jeu d’Eri Fukatsu, qui joue parfaitement une Mizuki traversée par des sentiments contradictoires : espoir, angoisse, amour et abattement. Elle confirme que les films de Kurosawa sont souvent l’occasion pour ces actrices de rayonner (Kyoko Koizumi dans Tokyo Sonata et Shokuzai).
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    Un film profond, complexe, et l’occasion rêvée de découvrir l’œuvre d’un réalisateur à part de la planète cinéma.
    L'Otaku Sensei
    L'Otaku Sensei

    311 abonnés 226 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 juin 2016
    "Vers l'autre rive"...j'étais plutôt intrigué par ce film étant donné qu'il s'agit de Kiyoshi Kurosawa à la réalisation. De lui, j'avais beaucoup aimé le haletant trhiller "Shokuzai" en 2 partie dont l'atmosphère glauque et oppressante avait réussi à me toucher et à m'impressionné au sens large. J'en espérait tout autant de ce film racontant l'histoire d'une veuve dont le mari mort depuis 3 ans refait soudainement surface devant elle et l'invite dans un voyage à travers le Japon afin de lui faire découvrir plusieurs de ses connaissance. Mizukui (la femme) espère alors que cet expérience lui en apprendra plus sur son époux et surtout la raison de son retour parmi les vivant. Voilà pour le pitch global. On a donc droit avec "Vers l'autre rive" à un jolie Road trip teinté de drame et de romance dans un style poétique et philosophique très Nippon. La première chose à dire c'est que le film repose sur une très bonne idée de départ, très intrigante dans son concept par l'idée de faire se côtoyer défunts et vivants. Le film cherche à toucher juste en abordant avec sensibilité l'amour, la vie de couple (d'un couple qui va apprendre à mieux se connaître) mais aussi de pardon, de rédemption, de regret. Tous ça avec une dimension sous entendu assez fantastique mais sans effets spéciaux notables, juste dans la manière de filmer ou insérer dans les croyances. Malheureusement pour le film, je voulais vraiment l'aimé...mais je me suis finalement pas mal ennuyé. Ennui que je mettrais sur le dos d'un récit qui tombe trop dans la banalité de la vie quotidienne de ses personnages, sans grandes surprise ou rebondissements, les personnages sont eux même, mais justement....ils sont trop eux même, c'est ça le problème; Ils sont simple. C'est bien de les laisser simple tel quel, on peut facilement identifier leurs états d'âme mais du coup ils deviennent trop fade et n'ont plus grand chose à offrir. Au final ils ne m'ont pas ému. Le film est aussi trop long, assez mal rythmé, plein de longueurs assez inutiles qui nuisent pas mal à la qualité scénaristique et j'ai eu souvent l'impression que le film se cherchait, qu'il ne savait pas trop sur quel pied danser et ou il voulait nous amener. C'est bien que la scénario ne soit pas prévisible mais pour autant l'absence de véritable file rouge fait qu'il manque de repères. Pareil au niveau des paysages, au vue de l'affiche je m'attendais à en avoir presque plein la vue avec des plan d'endroits naturels paisibles...pour que les 3/4 soient en fin de compte dans les banlieues urbaines. Chose bien quand même, c'est cet aspect mystérieux de l'oeuvre, un air vaguement onirique qui nous fait hésiter entre la réalité ou l'illusion. Et le réalisateur ne tranche jamais vraiment, il laisse toujours planer un doute, doute qui redonne un léger intérêt supplémentaire au film.
    Au final, "Vers l'autre rive" est une poétique histoire de romance sur la vie de couple Japonaise, entre vivants et fantômes qui malheureusement à défaut de vouloir coller à la réalité aura du mal à pleinement émouvoir, dommage. 3/5
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 5 juin 2015
    Dans le cadre de l’option facultative Cinéma-Audiovisuel (du lycée Rodin), nous avons eu la chance d’aller voir "Vers l'autre rive" de Kiyoshi Kurosawa (2015). Ce film fait partie de la sélection "Un certain regard" du festival de Cannes 2015. Le cinéma "Reflet Medicis" retransmet tous les films de cette sélection, qui est d'ailleurs le seul cinéma parisien à le faire. La séance a débuté par la présentation du réalisateur en personne. Il définit son propre film comme un film qui s'émancipe totalement du genre pour traiter d'un thème qui est celui du couple.

    Mizuki, jeune femme Japonaise, retrouve son compagnon Yusuke chez elle, après que ce dernier soit mort en se noyant dans la mer. Yusuke lui propose alors de parcourir le Japon retrouver ses anciennes vies d’avant sa mort.
    Kiyoshi Kurosawa s’est fait remarqué auparavant par la réalisation d’une série en 5 épisodes (qui s’est remodelé en deux longs métrages pour les diffusions en salle) qui se nomme Shokuzai.

    Le film peut paraitre "bizarre" (même si je déteste employer ce mot) car certaines scènes manque de cohérences (il ne faut pas chercher à comprendre), mais surtout parce que son propos atteint directement les spectateurs au plus profond de leur esprit et de leur conscience. On peut même être profondément gêné, car ce film a la force de percer notre intimité spirituelle. C'est d'ailleurs cela qui lui donne toute sa puissance et sa grandeur.

    Au-delà de traiter du couple, ce film tente de nous transmettre toute une philosophie sur les relations humaines et le rapport de l'être humain à la vie. Il transmet un idéal du rapport que l'on doit avoir avec l'Autre. La sélection dans laquelle se trouve ce film porte donc bien son nom.
    Cette "chose" que le film veut nous transmettre, trop géante, trop vaste, ne peut être captée dans sa totalité par le spectateur.

    Ce qui fait toute la singularité de ce film, c'est son abstraction absolue.
    K. Kurosawa nous a présenté ici une œuvre d'un purisme spirituel tel qu'on ne ressort pas indemne de la séance.

    C.Z
    Blog Be French
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    39 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 juin 2015
    Alors que Real (sorti le 26 Mars 2014 en France) abordait déjà les thèmes de la mort et des relations amoureuses, Kiyoshi Kurozawa présente dès le mois de Mai Vers l'autre rive dans la catégorie « Un Certain Regard ». Comme dans beaucoup de films japonais, une certaine relation avec la nature s'ajoute au sujet principal du film. Sur fond d'histoire fantastique, le réalisateur nippon mêle la notion de deuil à la culture animiste pour donner ce côté surnaturel au film. Accepter sa mort, c'est disparaître complètement, laisser son fantôme partir et ne plus hanter ses proches… Voilà comment Kurozawa définit le deuil : un passage complet de l'âme vers l'au-delà. Si ce côté poétique est louable, on retiendra surtout la portée sociale du film qui voyage à travers les différents paysages et les différentes catégories sociales japonaises tout en se questionnant sur la place de l'homme dans l'univers. Un large sujet donc. Concernant la mise en scène, pas grand chose à reprocher, et on retiendra même cette scène d'une incroyable intensité lorsque Mizuki rencontre la maîtresse de son mari…
    Mais que ce film peut être soporifique ! On a beau trouvé ça très beau et sympathique sur le fond, difficile de rester éveillé l'ensemble des 2 heures et 7 minutes ! Aucun dynamisme, le rythme lent imposé par les mouvements de caméra et le montage nous plonge dans une forme contemplative des plus ennuyantes. Le processus s'avère en réalité assez répétitif : les morts se révèlent à Mizuki constament de la même manière, tandis que leurs disparitions se résument à un ridicule tour de passe-passe à la Ghost Whisperer. Quand aux dialogues, ils se révèlent parfois un peu faciles.

    Pari raté pour Kiyoshi Kurozawa ! Malgré un certain talent de mise en scène, Vers l'autre rive reste beaucoup trop soporifique et facile dans l'écriture pour bouleverser son public. Moyennement convaincu par un des grands de cette sélection « Un Certain Regard »…

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