Je reste toujours surpris et admiratif de la rapidité d’exécution de Woody Allen (et il en est de même pour Clint Eastwood) , surtout comparé aux metteurs en scène plus jeune, et s'il a tendance à alterner le chaud et le froid depuis quelques années, c'est tout de même difficile de ne pas être intrigué par ses nouveaux films.
Alors que L'Homme Irrationnel m'avait un peu déçu, on retrouve un Woody Allen plus inspiré avec Café Society, où il nous envoie dans le milieu mondain, surtout Hollywoodien, des années 1930. L'oeuvre n'est jamais surprenante, Woody Allen est fidèle à lui-même et on retrouve plusieurs aspects que l'on à déjà vu à de nombreuses reprises dans son cinéma, rendant son film très facilement identifiable, mais il est efficace, et surtout jamais lourd.
C'est là que Café Society surprend positivement, on se retrouve plongée dans ce monde semblant si loin mais fascinant, et on prend un plaisir à suivre le destin d'un jeune juif new-yorkais découvrant le gratin du 7ème art. Les dialogues sont fluides, sonnent souvent justes et la description de cet univers, où l’œil d'Allen se révèle assez amusé, parfois obsessionnel sur toute cette hypocrisie et déconnexion de la réalité, est plaisante, avec des personnages intéressants et une galerie haute en couleur, notamment la famille de notre héro.
A l'image de Radio Days, il propose une vision plutôt nostalgique de ce passé, où les sourires, champagnes et paillettes abondent de toute part, et s'il commet parfois quelques erreurs, à l'image de la sur-utilisation des références ou d'un traitement du trio amoureux où il a su se montrer bien plus inspiré par le passé, il n'est pas difficile de prendre plaisir à se plonger dans cette atmosphère prenante, jazzy évidemment, avec des touches d'humour qui marchent et servi par une belle et fraîche brochette de comédiens.
Cinquantième oeuvre de Woody Allen, Café Society nous emmène avec un certain brio dans l'univers Hollywoodien de l'entre-deux guerres où malgré quelques failles, on prend plaisir à s'y plonger, montrant que le cinéaste New-Yorkais à encore des choses à filmer.