Infini (2015
Une équipe de soldat est envoyée sur la colonie « Infini », après qu’elle ait été victime d’une catastrophe mystérieuse.
Le pitch de départ est hautement classique : une équipe de choc part à la rescousse des survivants, mais tiens donc, nous sommes surpris lorsqu’il se révèle qu’il y a également un agenda caché (p.ex. pensez à Doom). Ce qui devient intéressant ici, c’est que la menace provient principalement des humains, de la folie qui les infecte et qui les fait agir sous l’impulsion de leur instinct, cherchant à tuer, à être le seul survivant, comme en proie à une lutte sauvage.
Le final est cependant mi-figue, mi-raisin. Je l’ai trouvé un peu facile, sans twist ou révélation surprenantes et n’explorant expressément pas certains aspects et interrogations, cela laisse de ce fait la porte ouverte pour des potentielles suites.
Le réalisateur Shane Abbess explore donc le mal qui frappe les protagonistes, pris de schizophrénie.
Le mal peut surgir du cœur de chacun et c’est à travers une série de montage rapide et délirant, accompagnée de voix et de rupture de continuité dans les dialogues et dans l’image, que nous observons les personnages sombrer,
même notre valeureux Carmichael doit lutter contre ses pulsions meurtrières.
Pour ce faire, les acteurs n’hésite pas à pousser leur personnage, changeant d’attitude, laissant la porte ouverte au délire ou au conflit. Bien qu’ils soient clichés et ne sont pas assez définit ou sensible pour créer de la compassion, chacun est suffisamment différent afin d’éviter les personnages doublon.
J’ai trouvé osé de baser la majorité du film sur ce pitch, mais cela fonctionne. Le risque provenant de la folie chacun des individus. Par contre, de nombreux moment semblent étirés ou se répètent, le film ayant à gagner quelques coupures ici et là.
La tension est tenue, avec des rebondissements fréquents, mais le réalisateur sait également comment l’instaurer grâce à un montage soutenu, rapide et dense, cherchant le malaise dans les désaccords et dans les disputes orales. La musique est également stressante, forte et bien dirigée.
Les décors sont simples, recyclant le même couloir sous différents angles, mais l’utilisation du contraste, puis des traces de sang, donnant une sensation de saleté omniprésente, contribuent à donner une personnalité à la station.
Un monde cloisonné, une angoisse provenant des humains.
7/10