C'est la guerre, les enfants !! Du genre de celles qui vous tombent sur le coin du nez sans prévenir !
Alors que la jeune Lucy (Brittany Snow) s'apprête à partir présenter son petit ami à sa famille, ses projets sont soudain contrariés par l'apparition d'un homme en flammes courant dans tous les sens dans le métro. Remontant à la surface pour savoir si elle ne se trouve pas dans un énième reboot des "4 Fantastiques", elle découvre alors son quartier transformé en scène de guérilla urbaine où des hommes aux allures de soldats surentraînés tirent sur tout ce qui bouge. Dans sa fuite pour retrouver ses proches, elle rencontre un ancien Marine (Dave Bautista) qui décide de lui venir en aide...
IMMERSION TOUTE !!! Tel est le leitmotiv choisi par les réalisateurs de "Cooties" pour nous retranscrire cette invasion d'un quartier de New York par des forces militaires mystérieuses. Et, pour cela, quoi de mieux que l'utilisation de longs plans-séquences pour nous placer nous aussi, spectateurs, au coeur de la mêlée et nous faire vibrer à chaque balle tirée près des protagonistes.
On va être honnête, le procédé fonctionnera selon la perception de chacun : soit vous vous laisserez immerger dès les premiers instants dans ce chaos urbain avec l'impression de courir derrière l'héroïne et son garde du corps improvisé, soit vous remarquerez tous les subterfuges grossiers pour faire croire à la réalité de la longueur des plans-séquences et ne céderez finalement pas aussi facilement à l'impression réaliste voulue (sans compter les quelques coupes grossières qui émaillent le film, quitte à avoir une vision radicale, il fallait l'avoir jusqu'au bout, punaise !). Dans sa première moitié, il faut bien reconnaître que le film a aussi un mal fou à s'extirper de quelques facilités des petits budgets DTV en répétant les rencontres avec des petits groupes de 2-3 soldats pour en amplifier artificiellement le nombre à l'écran ou en passant inlassablement une bande sonore de fond constituée de coups de feu, d'explosions et autres voix martiales de hauts-parleurs pour faire croire à tout prix à cette ambiance de guerre. Bref, il manque clairement THE scène qui parviendrait à nous convaincre de l'ampleur des évènements meurtriers en cours et qui entraînerait dans son sillage une meilleure acceptation des artifices cinématographiques précités.
MAIS, au détour d'une séquence à mi-parcours (l'interrogatoire), "Bushwick" va prendre la meilleure des décisions possibles en chassant le brouillard autour de l'identité des assaillants. Dotant le film d'un sous-texte bienvenu (et très pertinent au vue de l'actualité récente), leurs motivations révélées vont ainsi rejaillir sur l'empathie (ou son manque, c'est selon) que l'on pouvait avoir pour tous les habitants de ce quartier confrontés à l'envahisseur. Les voir ainsi s'unir dans l'adversité face à une menace commune apportera une densité qu'il manquait cruellement aux premiers instants de simples fusillades.. Et, comme par une sorte de mimétisme qualitatif, tout semble aller d'un seul coup dans la bonne direction : le chaos devient de plus en plus contagieux, le duo de personnages principaux gagne en profondeur (grâce à un surprenant Dave Bautista notamment) et "Bushwick" ne cessera dès lors de nous surprendre jusqu'à son terme en n'épargnant rien ni personne.
Au final, en ne se reposant pas uniquement sur son concept d'immersion comme dans ses prémisses et en allant chercher en cours de route un discours de fond pour le moins bien pensé, "Bushwick" aura tout de même gagné ses galons de bonne petite surprise.