Ca va vite, très vite.
22 Miles relate une histoire assez banale, celle de l'accompagnement d'une source importante par un groupe d'agents de la CIA. Un film d'extraction donc, comme Hollywood nous en a déjà servi des dizaines.
Aux manettes, Peter Berg qui retrouve une fois encore Marky Mark Wahlberg. L'acteur s'approprie ici les traits d'un personnage rapidement catalogué comme surdoué et nécessairement maso pour stopper le flot de ses pensées. Une présentation éclair qui ne dépassera pas la durée du générique de début. Chef d'une escouade de terrain de la CIA, il donne tout pour un travail qui de toute façon ne lui laisse pas le choix. Appliqué, maniaque de la précision, rigoureux, il mène son équipe sans ménagement. Un rôle accrocheur malgré son manque de profondeur, principalement grâce au flux continu de paroles qui reflète le véritable point fort du film, son rythme frénétique.
Après une scène d'introduction efficace, toute en attente et en tension, qui lève le voile sur ses héros, Peter Berg filme l'action et l'intensité d'un moment, compressé sur une très courte période, avec un sens de l'urgence qui nous happe littéralement sans pour autant nous embrouiller. Ça déménage sec entre courses poursuites à ciel ouvert et espaces clos, entre le terrain et les renseignements d'un John Malkovitch chevelu et tatillon lui aussi, entre détonations, explosions et arts martiaux. Car le colis ici, un homme prêt à faire tomber son pays tout en révélant l'emplacement d'une menace pour la sécurité mondiale (excusez du peu) n'est autre qu'Iko Uwais, le flic revêche, increvable et maître en Pencak silat du film The Raid. Et, avec sa présence vient bien inévitablement son lot de superbes tatanes dans la face.
Comme pour Du sang et des larmes, Berg ne lésine pas sur les corps mutilés et sème encore une fois ses victimes sans concession. Doublé par une sensation d'oppression quasiment constante, il finit par rendre son film plutôt plaisant, jusqu'au fou-rire d'un pilote de drone, lunaire, qui vient contraster avec la violence brute dont viennent d'être témoin ceux en première ligne. On avait bien compris qu'il ne s'agissait guère ici de nous triturer les méninges ou de faire un pamphlet sur l'horreur de la guerre. Non.
22 Miles déménage jusqu'à sa conclusion, attendue car le retournement de situation semblait inévitable, et il nous laisse un peu surpris, avec un léger sentiment d'inachevé. Une suite serait en préparation. Un nouveau héros est né. James Silva ladies and gentleman.