Très décevant (je ne me fierai plus aux critiques de Allociné) pourtant il y avait un bon sujet. Une réalisation d'amateur, un scénario ennuyeux, à part le personnage de la mère bien interprétée, on s'ennuie beaucoup.
Mais qu'est-ce qu'elle est belle Baya Medhaffar ! Il y a des plans splendides. On sent combien le climat politique est oppressant en Tunisie. La torture tient plus de l'intimidation, de la séquestration, que de la violence physique. N'est-ce pas cela une dictature ? Nous sommes au 21 ème siècle. A Paris, on tue pour des dessins, de la musique. A Tunis, on interdit les chansons subversives. Les femmes ne sont pas voilées, les hommes ne portent pas la barbe, mais l'inégalité entre les sexes domine le paysage. A quand la reconnaissance de la différence des sexes et de l'égalité de droits et de considération ? A quand la liberté d'expression, de création ? Leyla Bouzid a réalisé un beau film, une belle immersion tunisienne. On déplorera quelques longueurs, quelques maladresses du scénario encombré de scènes superflues.
Ces temps-ci, de nombreux films de productions franco-arabes ont fait parler d’eux en mettant en scène des héroïnes qui veulent que soient reconnus leur libre arbitre et leur indépendance. Qu’il s’agisse des impétueuses prostituées de Much Loved, de la jeunesse indomptable de Mustang ou encore de la ténacité et l’humour de Kaouther Ben Hania, la réalisatrice de l’inclassable Challat de Tunis, toutes ces femmes viennent ébranler un peu plus un modèle patriarcal moribond. A peine j’ouvre les yeux s’inscrit dans cette mouvance. Récit initiatique, celui de Farah, jeune fille enthousiaste et courageuse, le film prend la forme d’une confrontation entre deux mondes : la Tunisie d’avant le printemps arabe, muselée par Ben Ali, et l’autre Tunisie, celle de la jeunesse qui veut faire changer les choses. D’un côté, on trouve des adultes qui se sont habitués à vivre dans un État aux libertés restreintes, de l’autre des jeunes qui militent à leur manière, en chantant la réalité tunisienne : la musique comme acte de subversion. Bien sûr, le propos n’est pas si binaire, les nuances, on les trouve à travers des personnages comme les parents de Farah, anciens activistes désabusés mais qui n’ont pas oublié pour autant les luttes de leur jeunesse qui se cristallisent aujourd’hui dans l’attitude de leur fille. La place de la mère s’affirme comme élément clé au cours du récit, miroir tantôt fidèle, tantôt déformant de Farah.
Très jolie film sur la jeunesse tunisienne... Ouvre les yeux sur les conditions des personnes dans leur propre pays. Il fait refléchir sur les sociétés...
Les goûts et les couleurs, on ne discute pas! Chacun sa sensibilité, chacun son vécu, chacun son histoire… Pour ma part, j’ai globalement aimé le film, l’histoire et le jeu d’acteurs. Je l’ai trouvé assez émouvant, « assez proche » de la réalité tunisienne, souvent poignante. La relation mère fille, l’éducation autoritaire, le choix de carrière imposé par les parents est une réalité répandue dans les familles tunisiennes. Les quartiers pauvres, les bars et les cafés blindés de chômeurs….Ce qui, à mon sens, faisait plutôt partie de la réalité post révolutionnaire, c’était l’image de ces jeunes assoiffées de liberté.
Très beau fil, très juste, avec 2 très grandes actrices et un message percutant sur la situation politique en Tunisie. On ne dirait absolument pas que c'est la premier film de Leyla Bouzid tant elle maitrise son sujet.
Une très belle quête de liberté dans la Tunisie de Ben Ali. Après avoir vu Mustang où un groupe de filles essaye de fuir leur famille qui les emprisonne, on voit que même dans les sociétés musulmanes les plus modernes, la condition des femmes est encore problématique. On pourrait voir une suite à ce film qui se passerait dans la Tunisie d'aujourd'hui et les problèmes ne seraient pas les mêmes, la menace ne viendrait plus du gouvernement mais des islamistes. En tout cas, un beau film plein d'humanité.
Très bien. Rien que pour la musique et la poésie, extraordinaires. Et la mère de l'héroïne, quelle beauté ! depuis un moment Il y a - je trouve - d'excellents films de pays du Maghreb, de pays musulmans et/ou du proche orient, comme : Mustang, Much loved, Tumbuctu, Une séparation, Paradise now, Aladdin (non je déconne), les femmes du bus 678... Probablement parce que ces pays sont l'épicentre de profonds changements du monde ? En tout cas, les interprètes - souvent amateurs - sont impressionnants de justesse, au point d'avoir souvent l'impression de voir non pas des fictions, mais des documentaires. Quelque chose de très important se joue, bien au delà des histoires.
La difficulté à vivre sa jeunesse sous la dictature Ben Ali : on peut légitimement craindre qu'un pitch comme celui-ci engendre un film ruisselant de bons sentiments, parfaite caution morale pour les festivals désireux de soigner leur image.
Le film de Leyla Bouzid semble d'abord cautionner cette crainte : le personnage de Farah est presque trop solaire, et ses élans bigrement naïfs.
Pourtant, plus l'intrigue se développe et plus l'impression initiale s'estompe. A peine j'ouvre les yeux aborde bien des sujets et recèle son lot de surprises en tout genre, y compris de formidables moments musicaux. Même s'il est parfois maladroit ou un peu démonstratif, il intrigue et interpelle.
Parmi les réussites incontestables du film, il faut signaler la performance de la chanteuse Ghalia Benali, jouant la mère, admirable de prestance.
Le film est intéressant par ses ressorts dramatiques, sa mise en scène et son aspect quasi documentaire sur la Tunisie d'avant le printemps arabe : il faudra suivre la suite de la carrière de Leyla Bouzid.
Vivre dans la Tunisie de Ben Ali, ça se passe comment quand on est une jeune fille un peu rebelle de 18 ans qui préfère la musique à d'éventuelles études de médecine et qui a envie de faire entendre sa voix et de suivre sa voie ? Ce sont des regards insistants et fiévreux de la part d'hommes entassés dans des bars, c'est une surveillance subtile mais bien présente de ses faits et gestes, c'est oppressant. C'est aussi la peur des parents qui se diffuse alors qu'ils veulent protéger Farah, leur fille qui a tellement envie de liberté. Mais, toute cette tension met un certain temps à rejaillir sur le spectateur, au point qu'on doute qu'elle nous atteindra le moment venu. Et le moment vient... Même si je n'ai pas été fan des chansons, j'ai été plus sensible au désir d'émancipation et au parcours de Farah qui ne se rend pas compte que vouloir être libre sous un régime autoritaire est malheureusement dangereux. On se rend alors compte notre chance de vivre ici.
Du vrai cinéma, émouvant. En tant qu´actrices, la mère et la fille n´ont rien à envier chez les superstars américaines ou françaises, Je pense qu´il "faut" aller voir et appuyer ce film, car c´est un cri de liberté dans un pays où il faut du courage pour le faire.