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Xavier B.
17 abonnés
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3,5
Publiée le 4 décembre 2016
Le bel appétit d’une jeune tunisienne pour les libertés promises par la révolution de 2010 affronte les craintes de sa famille et la répression policière.
Sensible, plein de charme, presque léger au début, le récit se tend progressivement. De beaux personnages féminins.
A quelques mois de la révolution tunisienne, en 2010, Farah passe son bac. Elle est brillante, jolie, passionnée, pleine de certitudes et de convictions mais, aussi et surtout, elle est fermement décidée à profiter pleinement de la vie.
Sa mère la pousse à s’inscrire en médecine, mais elle préfère la musique et la chanson ; elle chante dans un groupe engagé. Leurs textes et la vie qu’elle mène attirent un peu trop l’attention de la police…
Baya Medhaffar est très convaincante en gamine qui ne doute pas de la nécessité d’affirmer ses certitudes, de crier l’injustice et la stupidité du monde ; elle est aussi. craquante quand elle profite sans trop de retenue de la liberté nouvelle qui s’offre à elle.
Il y a un doux relent de 68 dans la première partie du film, à la fois pour la revendication d’une nouvelle liberté d’expression et pour la libération des mœurs.
Mais Tunis en 2010, n’est pas Paris en 1968, et la répression des idées sera violente. Le film devient alors plus tendu, avec un rythme un peu plus syncopé. Le personnage de la mère (Ghalia Benali) prend alors de la profondeur, quand on comprend mieux ses propres convictions…
Les personnages masculins sont moins bien traités. Le père est un peu falot, dépassé par les événements et les copains de Farah sont bien loin d’être des gendres idéals. On me répondra peut-être que c’est un film de femme…
La musique est évidemment très présente dans le film (son titre est celui d’une des chansons phare de Farah). Même si les ‘’protest songs’’ tunisiens ne valent pas Bob Dylan, c’est assez sympa.
Trés beau film qui fait bien mieux comprendre la Tunisie d'avant 2011. Magnifiques paroles des chansons. Un film à part, magnifique illustration d'une jeunesse désespérée et pourtant non sans rêve.
Un portrait d'une partie de la jeunesse tunisienne au moment du printemps arabe. Mais cela ne parle pas seulement d'un moment historique du Maghreb. Ce film montre aussi les rapports familiaux et de couple dans un contexte particulier et, de ce point de vue là, il est plutôt réussit. Un bon film, très intéressant pour le scénario et les acteurs mais la mise en scène avec la caméra emporte à l'épaule est un peu agaçant. L'ensemble, néanmoins, est bien fait et louable.
Mais qu'est-ce qu'elle est belle Baya Medhaffar ! Il y a des plans splendides. On sent combien le climat politique est oppressant en Tunisie. La torture tient plus de l'intimidation, de la séquestration, que de la violence physique. N'est-ce pas cela une dictature ? Nous sommes au 21 ème siècle. A Paris, on tue pour des dessins, de la musique. A Tunis, on interdit les chansons subversives. Les femmes ne sont pas voilées, les hommes ne portent pas la barbe, mais l'inégalité entre les sexes domine le paysage. A quand la reconnaissance de la différence des sexes et de l'égalité de droits et de considération ? A quand la liberté d'expression, de création ? Leyla Bouzid a réalisé un beau film, une belle immersion tunisienne. On déplorera quelques longueurs, quelques maladresses du scénario encombré de scènes superflues.
Ces temps-ci, de nombreux films de productions franco-arabes ont fait parler d’eux en mettant en scène des héroïnes qui veulent que soient reconnus leur libre arbitre et leur indépendance. Qu’il s’agisse des impétueuses prostituées de Much Loved, de la jeunesse indomptable de Mustang ou encore de la ténacité et l’humour de Kaouther Ben Hania, la réalisatrice de l’inclassable Challat de Tunis, toutes ces femmes viennent ébranler un peu plus un modèle patriarcal moribond. A peine j’ouvre les yeux s’inscrit dans cette mouvance. Récit initiatique, celui de Farah, jeune fille enthousiaste et courageuse, le film prend la forme d’une confrontation entre deux mondes : la Tunisie d’avant le printemps arabe, muselée par Ben Ali, et l’autre Tunisie, celle de la jeunesse qui veut faire changer les choses. D’un côté, on trouve des adultes qui se sont habitués à vivre dans un État aux libertés restreintes, de l’autre des jeunes qui militent à leur manière, en chantant la réalité tunisienne : la musique comme acte de subversion. Bien sûr, le propos n’est pas si binaire, les nuances, on les trouve à travers des personnages comme les parents de Farah, anciens activistes désabusés mais qui n’ont pas oublié pour autant les luttes de leur jeunesse qui se cristallisent aujourd’hui dans l’attitude de leur fille. La place de la mère s’affirme comme élément clé au cours du récit, miroir tantôt fidèle, tantôt déformant de Farah.
Premier film intéressant, A peine j’ouvre les yeux bénéficie surtout d’un excellent casting qui donne le maximum. La jeune Baya Medhaffar s’impose dès les premières séquences comme une actrice charismatique qui parvient à capter le spectateur. On apprécie énormément son opposition, puis ses retrouvailles avec sa mère. En ce qui concerne la description du régime insidieux de Ben Ali, la réalisatrice parvient à montrer son aspect purement hypocrite où chacun observe l’autre et où les opposants au régime disparaissent du jour au lendemain. La séquence de torture (y compris psychologique) est très réussie et permet au spectateur occidental de prendre conscience de l’horreur de ce système d’oppression. On apprécie également la description d’une jeunesse tunisienne qui cherche à s’émanciper de ses pairs. On notera l’absence totale du phénomène religieux, ce qui nous repose en ces temps obscurantistes où on a l’impression que tout tourne autour de la religion. Cela nous fait des vacances… Enfin signalons une bande-son de qualité.
La Turquie avait "Mustang", le Maroc "Much Loved" et maintenant la Tunisie a son drame social avec ce film. L'histoire se déroule en 2010 avant la Révolution et Farah qui vient d'obtenir son Bac ne se voit pas faire médecine mais plutôt des études de musicologie. Baya Medhaffar interprète avec brio cette jeune femme non conventionnelle qui chante dans un groupe de rock. Elle est tout bonnement sublime dans ce rôle de rebelle spoiler: qu'elle va payer cher . La caméra se promène dans les bas-fonds de Tunis au rythme de la musique de l'irakien Khyam Allami et nous montre la bataille à mener pour l'émancipation des femmes tunisiennes. On y découvre également une relation mère/fille très intense. Une vraie réussite.
Film splendide et revigorant, l'histoire d'une magnifique jeune fille Tunisienne avec ses envies et ses convictions, un grand courage ! À voir absolument !!
Un film intelligent et plein d'énergie qui nous présente les pays du Maghreb, gouvernés par des régimes autoritaires, privant leur population de libertés par une approche différente des films politiques traditionnels. Cette jeune fille et son ami me semblent tellement sympathiques. On a aussi de l'empathie pour les parents de cette jeune fille, en parents protecteurs, amoureux de leur fille mais aussi plus expérimentés et raisonnables.
Pour une première réalisation, Leyla Bouzid signe un film prenant sur la jeunesse tunisienne avant le printemps arabe (né ici, en décembre 2010). La Tunisie y est dépeinte sans retenue, dans ses pires travers d'alors. Effectuant ses grands débuts au cinéma, Baya Medhaffar est lumineuse et sa soif de liberté est contagieuse. Les rapports mère-fille sont également de la partie mais c'est bien d'émancipation dont il s'agit avec en musique de fond (et pas uniquement de fond !), une bande originale de folie, contestatrice et violente !
Un premier film très puissant, porté par l'universalité de son sujet (jusqu'où revendiquer sa liberté ? jusqu'à quel point en payer le prix ?) et par l'immersion dans une réalité tunisienne singulière et intense... La facture est parfois "à l'arrache" mais l'énergie et la force des interprètes emportent tout. Magnifique.
Très bien. Rien que pour la musique et la poésie, extraordinaires. Et la mère de l'héroïne, quelle beauté ! depuis un moment Il y a - je trouve - d'excellents films de pays du Maghreb, de pays musulmans et/ou du proche orient, comme : Mustang, Much loved, Tumbuctu, Une séparation, Paradise now, Aladdin (non je déconne), les femmes du bus 678... Probablement parce que ces pays sont l'épicentre de profonds changements du monde ? En tout cas, les interprètes - souvent amateurs - sont impressionnants de justesse, au point d'avoir souvent l'impression de voir non pas des fictions, mais des documentaires. Quelque chose de très important se joue, bien au delà des histoires.
Une très belle quête de liberté dans la Tunisie de Ben Ali. Après avoir vu Mustang où un groupe de filles essaye de fuir leur famille qui les emprisonne, on voit que même dans les sociétés musulmanes les plus modernes, la condition des femmes est encore problématique. On pourrait voir une suite à ce film qui se passerait dans la Tunisie d'aujourd'hui et les problèmes ne seraient pas les mêmes, la menace ne viendrait plus du gouvernement mais des islamistes. En tout cas, un beau film plein d'humanité.