- Et si on prenait "The Dark Knight", "V For Vendetta", "Metropolis" (Celui de Fritz Lang, pas le terrain de jeu de Superman), "Full Metal Jacket", un film de ninjas et, évidemment, l'une quelconque des adaptations de "Robin Des Bois" et que l'on décidait de tout mixer ? Qu'est-ce que vous en dites les gars ? Hein ? Elle n'est pas géniale mon idée ?
- Ah oui, Coco, y'a une super idée, là ! Et pour le scénario ? Une piste?
- Bah non mais s'pas grave, on peut pas louper notre coup avec un truc pareil !
- S'pas faux... Fonce !
Las... Cet énième remake, malgré des clins d'oeil, des références voir des coup de coudes appuyés à de très nombreuses références prestigieuses, est juste, juste... euh, comment dire... indéfinissablement raté ! C'est ça : indéfinissable, mais raté. Mais alors raté de chez raté !
Bon, rassurez-vous, certains coups de coude ne durent pas trop longtemps non plus : Les dilemmes du super-héros (changer les choses ou pas ? Me faire connaitre ou pas ? Quel symbole ? Quel exemple ?) sont expédiés en 3 minutes et 4 mauvaises répliques. Le côté "V for Vendetta" est un peu plus racoleur, à coup de symboles cloués sur les murs, de gens masqués comme le héros "pour-faire-croire-qu'on-est-tous-le-héros-qu'ils-recherchent-ha-ha-ha-on-est-trop-fort-!". Le coup de coude à Metropolis est plus subtil puisqu'il se loge dans l'attitude des foules soumises et les grosses ficelles architecturales d'une cité de Nottingham rétro-futuriste totalement improbable. Pensez donc, si on avait pu construire ça au 13ème siècle, Jean Nouvelle aurait sa sépulture à Notre Dame, et la flèche de cet édifice ne monterait pas à 96 mais au moins à 300 mètres ! Y'a aussi du "Full Metal Jacket" dans les scènes de guerre au moyen orient. A ce propos j'ignorais qu'à Jerusalem des bataillons entiers d'archers se livraient à du combat de rue tandis que des snipers armés d'arbalètes gardaient les hauteurs. Au moins, maintenant, je le sais. Merci Hollywood !
Enfin, le côté Ninja, c'est quand un surhomme sur-entraîné virevolte en décochant 6412 flèches par minute dont chacune atteint sa cible.
Moralité : de bonnes références ne font pas plus un bon film que de bons effets spéciaux. Dans les deux cas, il faut un scénario. Et là... bah y'en a pas.
Et cette manie qu'ont les producteurs en quête de nouveauté de lorgner du côté du moyen-âge pour le déconstruire, le reconstruire, le truffer de références soi-disant modernes mâtinées d'un message soi-disant actuel. Si, si, mon bon Monsieur, le message sur le pouvoir de l'argent de l'église c'est une critique de Wall Street ! Si ! MAIS PUISQU'ON TE LE DIT !!! Et le complot au centre du "scénario" c'est une critique du complot militaro-industriel aussi ! Et le gentil qui devient méchant c'est un rappel que l'attraction du pouvoir est source de corruption ! Aaaaaaaah, C'était donc çaaaaa ! 'Fallait le dire !
Ou pas.
Bref, c'est long, mauvais de la première à la dernière réplique, inutile et, pire encore, ça gâche une belle histoire que même Walt Disney, pourtant assez prolifique en ce moment de nanards à gros budget (Le "radio-réveil de la force" par exemple...) n'avait pas réussi à gâcher puisque son adaptation en était magistrale. Mais c'était en 1973.
Ce film vaut donc le détour que l'on fera pour l'éviter soigneusement !