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    Krisha
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    Zoumir
    Zoumir

    67 abonnés 1 041 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 septembre 2020
    Défaite de famille. J'emprunte le titre d'Orelsan car il ne pourrait pas mieux convenir à Krisha. Mais laissez immédiatement de côté le caractère humoristique du morceau car ici l'atmosphère est toute autre.
    Pas de rires ou de second degré. Ici l'atmosphère qui nous accable une fois encore dans ce premier film du réalisateur de It comes at night est ancrée dans un quotidien effrayant.
    Trey Edward Shults réussissait déjà un film surprenant en orchestrant les fêtes d'une famille a priori soudée.
    En un premier plan figé, immersif et déstabilisant, se dessine comme une apparition d'abord fantomatique le visage gorgé de désespoir de Krisha qui nous happe, nous emprisonne en jetant la clé. Une entrée en matière foudroyante et intrigante, qui nous laisse imaginer dans quel décor, elle pourrait ainsi rester immobile. Le piège de la curiosité est parfait. Vous avez toute mon attention monsieur Shults. Procédez.

    Krisha traite comme un thriller le retour de cette femme au sein de sa famille pour les fêtes. Tout y est, de la bande sonore agressive et répétitive à vous rendre fou, aux plans tantôt figés sous les regards lestés de non-dits, tantôt étourdissants dans l'illustration de la perte de contrôle. On sait, dès cet accueil bien trop enjoué pour ne pas refouler un passé familial pesant, tel cet amas de poussière maladroitement dissimulé sous le tapis, que tout cela va mal se terminer, mais pas forcément comme on l'imagine.

    La réussite du film tient dans cette mise en scène dérangeante, dans le flou initial qui entoure les malaises latents, mais aussi dans les acteurs, parfaits inconnus qui s'agitent autour de Krisha Fairchild. L'actrice, tante de Trey Edward Shults à la ville qui joue ici le rôle du fils, est magistrale à chaque plan, de l'indécision à l'exubérance, de la fragilité à l'implosion. Elle est le cœur malade de cette famille dysfonctionnelle qui s'ignore, toute aussi détestable, entre les cousins décérébrés et agaçants sans cesse engagés dans une compétition virile ou son beau-frère, malheureux aigri à la rancœur mal placée, elle est le bouc-émissaire nécessaire à la cohésion du groupe.

    Le film va crescendo, levant le voile sur les ressentiments tenaces, transformant doucement l'amertume en une véritable chape de plomb par le biais de cette mise en scène qui lorgne vers le thriller psychologique et fantastique. On s'attend à ce que Krisha déraille et le véritable tour de force de ce premier long métrage, c'est de réussir à nous faire suffoquer avec des situations très terre-à-terre tout en titillant nos idées préconçues, résultats d'heures de visionnage de ces films où généralement, le surnaturel s'invite discrètement dans la psyché des personnages.

    Avant It comes at night, tout aussi surprenant, le réalisateur jouait déjà avec les codes du cinéma d'épouvante. Il nous offre là un drame familial sous forme de huit-clos dans lequel s'agitent des individus malheureusement pour nous plus vrais que nature. Le malaise est palpable car l'horreur est humaine et ça, en deux films, Trey Shults l'a bien compris.
    FaRem
    FaRem

    8 631 abonnés 9 521 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 août 2016
    Krisha retourne chez sa famille après des années sans les avoir vus, l'accueil est chaleureux donc on ne sait pas vraiment quelles sont les raisons de cette absence, mais malgré un retour comme si de rien n'était, on sent une certaine réserve chez certains membres de la famille. Je m'attendais à beaucoup mieux notamment au niveau de l'histoire que je pensais plus complexe, mais ce petit drame familial est finalement très commun avec la cause du conflit qui est très banale. Une histoire n'a pas besoin d'être originale, c'est sûr, mais là, il y a beaucoup de mystères pour pas grand-chose. Il y a beaucoup de sincérité et de justesse dans ce récit et la prestation des acteurs qui pour certains font partie de la même famille, c'est limite un documentaire tellement que par moment, je me suis senti un peu voyeur face à certaines situations. La première partie est prenante et bien réalisée par contre la seconde quand on a cerné tous les problèmes est nettement en dessous. En gros, ça se laisse regarder, mais sans plus.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 541 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 19 décembre 2020
    Ce n'est pas un film c'est 83 minutes de torture. Si vous pouvez honnêtement vous asseoir pendant toute la durée du film et en sortir avec une expérience positive vous êtes un vrai dur à cuire. La tension est construite autour de moments organiques et souvent inattendus entre les personnages mais je ne me suis jamais senti surpris. Chaque scène était prévisible d'une manière qui me semblait forcée. J'étais plus sensible aux scènes longues où il ne se passait rien d'autre que le silence ou bien où l'on nous montrait des interactions vides de sens, sans aucune mise au point et totalement inutiles. Je n'arrivais pas non plus à me sortir de la tête le visage d'Ellen Burstyn qui me rappelait constamment à quel point Requiem for a Dream était meilleur après la scène d'ouverture. Les choses se sont passées trop lentement pour que je me sente connecté. J'espérais vraiment en tirer plus de choses. J'ai passé de nombreuses années séparé de ma mère après son divorce et la toxicomanie qui a suivi. Je peux totalement me connecter au contexte émotionnel mais j'ai été déçu de la vacuité du récit pour le spectateur. J'ai eu l'impression que ce film était plus un film d'adieu de la famille qui l'a joué qu'une grande vision de l'auteur. Il y a de bien meilleurs drames à petit budget avec des histoires convaincantes et bien représentées que ce film amateur...
    Peter Franckson
    Peter Franckson

    52 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 juillet 2016
    Le fait que le réalisateur ait fait son film en 9 jours dans la maison de sa grand-mère (qui ignorait qu’il se tournait un film !) peut le rendre sympathique. On déchante ensuite ! Cela ressemble beaucoup à un film Super 8 réalisé dans le cadre familial : Krisha revient dans sa famille pour Thanksgiving. Quatre générations sont rassemblées sans compter la multitude de chiens. spoiler: On découvre qu’elle est alcoolique et qu’elle a abandonné son fils (joué par le réalisateur), élevé alors par sa sœur. La chute du plat contenant la dinde à la sortie du four met le feu aux poudres
    . Ça dure quand même 82 mn et le plus étonnant est que l’auteur avait fait un court métrage sur le même sujet. Pourquoi l’avoir sélectionné au festival de Deauville ? Une bonne vingtaine de personnes ont quitté la salle en cours de séance….
    montag M.
    montag M.

    2 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 décembre 2017
    Excellent jeu d'acteurs, pour la plupart inconnus, lesquels nous réconcilient avec un cinéma brut et sans fard. Krisha est aussi attachante que perdue face à un monde dans lequel elle n'a jamais pu se mouler. Sur fond de fête familiale, à l'ambiance se voulant bon enfant, la violence couve, les rancoeurs sont aux aguets, semblant attendre le moment de bondir après des années de retenues. Le réalisateur réussit un coup de maître en installant dans notre propre foyer cette tension presque palpable dont on sait intimement que l'issue sera forcément explosive.
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