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95 abonnés
621 critiques
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4,0
Publiée le 25 mai 2014
Un film de gangsters à la française du début des années 70. Un scénario très intéressant, presque parfait, qui nous tient en haleine jusqu'au bout. Des acteurs tous plus monstrueux les uns que les autres, en particulier Bourvil et Montand. Le côté technique du film est très proche de celui du Clan des Siciliens, c'est-à-dire très réaliste est très bien réalisé, la musique juste un peu trop discrète. Un bon film à voir lorsque l'occasion se propose.
A la revoyure de ce grand film, on remarque la forte influence qu’a pu avoir (et qui perdure) ce type de cinéma (polars froids et tendus) sur les thrillers de Hong Kong de ces dernières années (voir Jonnhy To, Andrew Lau, John Woo …) Cela tient d’une part à la gestion des plans (tueurs filmés de profils, longs plans séquence) et à la façon de montrer les personnages à l’écran et de les faire se mouvoir dans le plan, justement. Melville réalise ici un film très sec, sans sentimentalité, sans personnage féminun, bien que l’on souhaite que le trio de voyous (brillamment interprétés par G. M. Volonte, A. Delon et Y. Montand) s’en sorte face à un Commissaire Mattéi (Bourvil, très bien et à contre emploi). Le cercle rouge baigne dans un climat froid (les teintes en bleu sont majoritaires, voir l’appartement de Mattéi), l’hiver domine ici (superbes scènes extérieures neigeuses). La meilleure partie du film se déroule en extérieur lors de l’évasion de Corey, et la période qui suit la sortie de taule du personnage joué par Alain Delon. La scène du casse de la bijouterie est d’ailleurs filmée avec un sens de l’orfèvrerie, quasiment dans le temps de l’action. La musique, sobre, donne une impression de fin d’époque, de nostalgie, d’un pessimiste irrémédiable. L’ultime scène de fusillade à Louveciennes est un bijou de cinéma de genre. Seules les quelques scènes avec François Perier, qui permettent la capture du trio de bandits que rien initialement ne devaient faire se rencontrer, sont un peu ratées car trop « téléphonées ».
On n’échappe pas à son destin : c’est en substance le message d’ouverture que nous tend Melville en singeant Bouddha. Son avant-dernier film est celui d’une rencontre multiple : un Delon trentenaire mais déjà rompu à son personnage d’ombrageux stoïque, un Montand inspiré en ripoux schizophrène mais tireur hors pair et un Gian-Maria Volonte simplement exceptionnel en fuyard circonspect qui tourne en bourrique la police. Celle-ci prend les traits d’un Bourvil plus tout jeune, visiblement mal à l’aise dans ce contre-emploi de vieux garçon détective philosophe et ailurophile (mais si, ça existe), pressé par un hiérarchique pour qui nous finirons tous en taule. C’est clair, dans ce film on préfère les méchants aux gentils ; et c’est moins dû au script qu’à un casting dont le prestige ne convainc pas toujours. Reste que la réalisation étale son savoir-faire à chaque plan, avec ses cadrages serrés, sa lumière avare, son montage qui varie de l’atmosphérique lent et muet au plus épileptique, cette ambiance série noire du film du dimanche soir où se rejoignent photo lugubre du grand spécialiste Henri Decae et bande-son jazzy d’Eric Demarsan, ancien élève du fameux François de Roubaix. Si certains de ses rythmes pourront parfois lasser, l’essai n’en révèle pas moins quelques quarante-cinq plus tard un global fascinant.
Le cercle rouge est un film de gangster assez particulier mais superbe. En le revoyant j ai eu la curieuse impression de regarder un film de super héros. Je m explique: Melville a dans ce film une façon de filmer ses personnages qui les magnifie. J ai l impression de voir des hommes extraordinaire s affrontant au dessus de la foule et des personnes lambdas. Ayant en plus pour son film un casting de choix avec particulièrement Bourvil qui est glaçant en policier solitaire et Montand en ancien flic alcoolique. Le cercle rouge est un moment fabuleux de mise en scène seulement gâché par la bien trop longue scène du casse.
Jean-Pierre Melville signe avec Le Cercle Rouge, en quelque sorte, son film testamentaire. Le film est bati comme un véritable western. Sur un rythme qui peut sembler long à certains, Melville s'appuie sur ses comédiens et prend le temps de bien ancrer les personnages dans la réalité. Ainsi le personnage incarné par André Bourvil (décédé peu avant la sortie du film) est-il présenté comme un homme froid et professionnel mais qui, arrivé chez lui, est l'homme le plus heureux du monde en retrouvant ses chats. Melville s'interresse aussi aix habitudes et automatismes de ses personnages (meme scène avec Bourvil qui est répétée deux fois presque à l'identique), procédé plus présent dans son dernier film, Un Flic. Melville démontre de façon magistrale sa rigueur et et son sens de la tragédie. La distribution est prestigieuse: Alain Delon retrouve Melville après Le Samourai, Bourvil casse son image de comique ( magnifique ), Yves Montand est bouleversant et Gian Maria Volonte est parfait. Film hanté par la mort et la fatalité, Le Cercle Rouge demeure aujourd'hui l'un des plus beaux films du cinéma français qui a et continue d'inspirer les réaisateurs du monde entier.
Un excellent film policier !! L’ensemble est percutant et prenant du début jusqu'à la fin, avec des dialogues toute en finesse. Servie par un casting composé de géants du 7ème Art tous excellents : Alain Delon, Yves Montand, Bourvil (dans un rôle dramatique, formidable et malheureuse son dernier rôle, avant qu’il nous quitte). Du grand cinéma français !!
Un polar à la française, noir et particulièrement bien interprété. Melville s’est surpassé en créant une ambiance lourde avec une mise en scène parsemée de personnages austères et sordides. La réalisation prend son temps, utilise l'espace et le magnifie. Le Paris des années 70 est notamment particulièrement bien filmé malgré des trucages très visibles, notamment les scènes à l’intérieur des voitures. Il en découle une grande nostalgie quand on revoit ce (trop ?) long métrage de nos jours. La présence fascinante du quatuor d'acteurs donne ses lettres de noblesse à ce « Cercle rouge » qui devient une sorte de référence dans cette catégorie de film. La scène du casse est prenante, bien amené et subtilement glaçante. Elle en devient quasi mythique. Delon est excellent, Volonté est parfait, Montant est vrai et Bourvil véritablement habité, dans un rôle que l’on n’imaginait pas du tout pour lui.
Un film policier froid, silencieux et sans aucun humour, qui est donc peu attachant, malgré la présence de Bourvil, Delon et Montand, et ses qualités techniques et scénaristiques.
Evasion, association de malfaiteurs, vol de bijoux,... on retrouve à peu près la même histoire que dans LE CLAN DES SICILIENS sauf que là j'ai mieux apprécié ce polar-ci, simplement au niveau de l'atmosphère sombre qui règne en permanence avec la musique appropriée. En plus Bourvil est convaincant dans ce registre inhabituel et la fin est plus spectaculaire.
Ah les anciens films avec un tas de vedettes, bons à l'époque de leurs sorties en salle, mais juste acceptables de nos jours. En 1970 il n'y avait qu'une poignée de productions à grands budgets et les acteurs étaient adulés. On allait au cinéma, ou surtout, on regardait ces films (sans réelle concurrence) sur les rares chaînes de TV en 1970. Mais je suis désolé de devoir le dire, quitte à en décevoir certains, ce film a mal vieilli. Delon fait du Delon (pas un sourire dans tout le film), le scénario est minimaliste et surréaliste, Bourvil passe pour un grand acteur, parce qu'il ose de nouveau jouer un rôle sérieux et on y ajoute encore un Montant, histoire d'attirer le public de l'époque. Mais si on analyse le film et les différentes scènes, ce "spectacle" est juste un polar franco-français nostalgique. J'ai connu ces années-là, en famille on bavait de joie de voir Delon ou Belmondo à la télévision, faute d'avoir un grand choix de films et de chaînes. Chacun note le film comme il veut, mais il est clair que la note n'est pas la même avec mon regard de 1970 ou mon regard actuel.
Le Cercle Rouge ou la deuxieme grande réussite de Melville aprés Le samourai. ALors que le theme du Samourai etait autour de la solitude d'un tueur devenant vulnérable à cause d'un amour, Melville retrouve Delon et s'attaque ici à la notion de fatalité à travers trois personnages qui par la force des choses se trouveront face à leur tragique destin. On est, dés les cinq premieres minutes, plongé dans un univers trés noir ou les protagonistes sont caracterisés par une sorte d'apathie a travers des démarches lentes, des paroles rares et des expressions figées. Tout le génie est là, car on sent ainsi dans nos héros une sorte d'impuissance malgré le fait qu'ils se montrent fort dans leurs actes. Une impuissance qui au péril de coincidences (Rencontre Corey/Vogel, proposition du casse...) les dirigeront vers le Cercle Rouge, pour ainsi dire leur mort. On y retrouve bien sur des grands interpretes avec un Bourvil surprenant dans ce role notamment. Pour le reste, malgré quelques scenes tres bonnes pour l'epoque (le casse Place Vendome), on notera quand meme quelques faiblesses scénaristiques que l'on retrouve aussi dans "Le samourai". Par exemple, On pourra se demander Comment des Pros peuvent se faire pieger si facilement lors de la partie qui met en scene leur mort, scene qui d'ailleurs est un peu trop baclé à mon gout. Le cercle rouge reste au final un film qu'il faut voir si vous etes fan de polar et pour la sorte de matrice qu'il représente. En effet, beaucoup de réalisateurs asiatiques (Woo, To, et voir Kitano) sont inspirés par Melville et projette de le réadapter.
Jean-Pierre Melville sait poser des ambiances et j'adore les ambiances, celles des chapeaux et des impers, des flics qui courent après les truands et bien que le film date de 1970, il a toujours une mentalité de polar des années 50. Les protagonistes y parlent peu, tirent la gueule et préparent des mauvais coups, quand ils ne refroidissent pas froidement et simplement ce qui se dresse sur leur chemin... lorsqu'ils ne peuvent pas faire autrement bien entendu, car il s'agit de truands "honorables", rompus au métier...
Dans cette optique, voir Delon porter le "masque" (avec une moustache, attention) pendant tout le film ne dénote pas et c'est ma foi tout ce dont est capable Delon, Alain Delon. Mais voir Bourvil dans son rôle très sérieux étonne énormément alors qu'a contrario l'excellent Gian Maria Volonté est regrettablement sous-exploité. Montand pour sa part, aussi petite soit-elle, s'en sort toujours avec brio et Périer est un second (comme souvent) solide comme un roc.
Alors, tout devrait rouler comme notre équipée de malfaisants qui ne roulent qu'en bagnole américaine (humour ? blague d'initié ?... va savoir !) et c'est effectivement le cas pendant quasiment la moitié du film, puis Melville s'attaque comme la mer ronge les rochers à notre patience qui n'est pas infinie, elle, contrairement -le supposons-nous- aux 26h de métrage qu'a dû dérouler ce sacré Jean-Pierre pour en découper -seulement !- 2h20.
Des scènes inutiles, des trucs on s'en fout, du remplissage, des redites, toutes ces choses qui n'apportent rien, ni aux personnages, ni à l'histoire. Du coup, on ignore s'il a voulu nous rendre fous ou s'il s'est perdu dans son auto-suffisance. Quel dommage... car on tenait un polar intéressant comme on en faisait... dans les années 50... et même 60.
Même si la fin est un peu décevante certains passages dégagent une grande intensité, alors que ces mêmes scènes tournées par un autre réalisateur n'auraient certainement pas valu tripette . Ajoutez à ça un casting au top notamment Montand la scène excellente quand il est dans son lit.
Ce qui est bien avec Jean-Pierre Melville, c'est sa créativité qui imprime la pellicule dans l'ensemble de son oeuvre.
Le Cercle Rouge, avec Alain Delon, ne déroge pas à la règle. Sous ses allures de polar franchouillard balisé, il déploie en effet une véritable innovation, ce qui le dessert considérablement.
Cinéaste de l'humain, Melville ne s'intéresse pas tant à la puissance de son intrigue qu'à la psychologie de ses personnages. Ce qui est remarquable, c'est que la caméra ne dit jamais la complexité individuelle des protagonistes mais préfère la mettre en exergue grâce à des qualités stylistiques et formelles hautement appréciables.
C'est à travers une mise en scène aux petits oignons, qui ne lésine parfois pas sur les lourdeurs (filtre immonde qui tâche la pellicule deux ou trois fois dans le film), que le cinéaste donne à ressentir ses figures, quasi-théâtrales (Alain Delon, dont on ne sait strictement rien).
La sauce ne prend pas totalement cela dit, la faute à un rythme parfois inapte. Le film est long (2h20) et l'on a parfois le sentiment que certaines scènes sont superflues.
Moins virtuose et moins dense que l'Armée des Ombres, le Cercle demeure une expérience cinématographique largement recommandable, pour peu d'adhérer pleinement à l'ambiance et de tolérer la potentielle lenteur du récit.