Ce film peut enthousiasmer tout autant que déranger. Adapté du roman éponyme d’Olivier Adam, paru en 2010, la réalisatrice belge, Vanja d’Alcantara, met parfaitement en images "Le Japon, le parcours initiatique d'une femme, sa quête intérieure.... ". Dans le rôle de cette héroïne, Isabelle Carré est remarquable. L'actrice dégage une grande sensibilité, qui ne sera jamais écrasante, mais arrivera toutefois à toucher au plus profond. Concernant son actrice la réalisatrice commente : "C'est magnifique cette confiance qu'elle a eue en moi. Dans Le cœur régulier, tout repose sur elle." Le trouble ressenti est principalement dû à la force de son interprétation face à la fragilité de son personnage. L'écriture du scénario n'impose aucun dialogue superflu. La mise en scène multiplie les ellipses, pas toujours maîtrisées. La beauté des images, le talent de l'ensemble des comédiens, et le sujet qui met le spectateur face à l'absence et au silence, sont autant de points forts pour se réapproprier l'essentiel, "la conscience de l'éphémère". "Le film invite à faire ce voyage en évoquant la vie, la mort, le chemin initiatique vers une nouvelle forme de liberté, une ouverture, un éveil". Telle était la quête de la réalisatrice. "Le rapport intime au temps, au cadre, au silence, aux gestes, à la géographie, aux éléments...", chers Olivier Adam, trouvent, dans ce film, une belle résonance. La rencontre entre Masanobu Andoe et Isabelle Carré, est magnifiquement filmée. Isabelle Carré a déclaré : "Je ne sais pas ce qui s'est passé mais ce film a été libérateur, j'ai lâché beaucoup de mes peurs." Un film qui reste difficile de conseiller, mais qui pour ma part m'a bouleversé.