Tout s'est passé très vite pour mettre en place le projet d'Inupiluk. En effet, désireux depuis longtemps de faire venir des chasseurs inuits en France, Nicolas Dubreuil (frère du producteur du film) a parlé avec le réalisateur Sébastien Betbeder qui lui a proposé de l'aider à mener à bien son idée. Peu enclin à réaliser un documentaire, le cinéaste a alors proposé à Nicolas un scénario de fiction. Deux semaines plus tard, les deux Inuits sont arrivés à Paris et le court-métrage a été tourné.
C’est la première fois qu’Ole Eliassen et Adam Eskildsen, les deux Inuits du film, quittaient le Groenland pour venir en France. Lorsqu’on leur a demandé ce qu’ils souhaitaient faire, ils ont évoqué trois choses : voir des animaux (le Groenland ne regroupant essentiellement que des ours et des phoques), marcher dans la forêt (afin de voir des arbres) et se baigner dans la mer (celle-ci étant bien trop froide au Groenland). Les émotions que l’on peut voir sur le visage des deux hommes dans le court-métrage sont donc bien les leurs face à ces nouvelles expériences.
Afin de réaliser Inupiluk, Sébastien Betbeder a fait appel à une équipe réduite de cinq personnes, pour rester dans la logique d'un film "léger". L'équipe comptait ainsi un chef opérateur, un ingénieur du son/perchman, un assistant, un régisseur et le réalisateur.
Si toutes les scènes du film où Thomas et Thomas sont ensemble ont été écrites en avance, celles où ils rencontrent les Inuits ont été majoritairement improvisées. En effet, si des pistes de dialogues ont été mises en place, il était difficile d’imposer un texte à deux étrangers qui ne parlent pas français et découvrent le pays pour la première fois.
Inupiluk signifie "gangster" en inuit.
De plus en plus, les films à petit budget font appel à la générosité du public pour financer leur réalisation. C'est le cas d'Inupiluk qui, via la plateforme Ulule, a demandé au public sa contribution pour tourner le film (pour le paiement des acteurs, des hôtels, des déplacements et du matériel).
Grâce à Inupiluk, Sébastien Betbeder a reçu carte blanche de la part de l'atelier de création de France Culture pour réaliser un film de son choix. Le cinéaste pense alors à un film se passant au Groenland, chez Ole et Adam. Mais avant de réaliser ce film, il a décidé, dans la même optique de fiction/documentaire utilisée dans Inupiluk, de réaliser un moyen-métrage sur la préparation du projet au Groenland, intitulé : Le film que nous tournerons au Groenland. Il explique : "Je décide alors d’un programme en partie scénarisé, fait de déambulations dans le quartier de Ménilmontant et de situations propices à la discussion, dans le but réel de poser les bases du scénario du long métrage."
Après Inupiluk et Le film que nous tournerons au Groenland, Sébastien Betbeder tournera Le Voyage à Kullorsuaq, qui se passera dans le village d'Ole et Adam où les deux Thomas iront découvrir la civilisation des Inuits.
Inupiluk a reçu le Prix du public 2014 au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand et le Prix Procirep 2014 du Meilleur producteur de court métrage.