On lit toutes ces critiques professionnelles élogieuses, on est fan de Lambert Wilson, isabelle Huppert et Jean Pierre Bacri... alors chic on va voir le Bonitzer dont on avait apprécié "Cherchez Hortense"
Ca commence plutôt pas mal avec un joli numéro de Lambert Wilson mais très vite ça part en cacahuète !
Pascal Bonitzer ne connait visiblement pas le monde de l'entreprise (il n'est pas le seul, P Martinez non plus) et le film qui entrecroise une affaire économique un peu benête (conflits d'intérêts lors d'un rachat de société) et une histoire d'amour contrariée va très vite devenir décalé :
- les scènes en entreprise sont caricaturales, elles pourraient être méchantes et l'on comprendrait, mais elles sont gentillettes alors que que le titre du film pourrait (voudrait ?) nous faire croire à l'ascension d'un Rastignac en jupons
- par un curieux déplacement temporel on se retrouve dans le cinéma des années 60, vous savez celui où les dialogues et les scènes mettaient la logique et le spectateur à l'épreuve
(l'héroine est effrayée un soir par un chien dans la maison de Wilson / Barsac. Elle apprend le matin qu'il n 'y a plus de chien de puis des années...)
- le scénario abonde en détails pour faire "travaillé" : Isabelle Huppert est alcoolo, ok mais que fait Bonitzer de cette singularité ? Rien, elle est là c'est tout, c'est pour faire genre. Isabelle Huppert a une domestique pratiquant le vaudou (?!), ok mais là aussi Bonitzer n'en fait rien, c'est pour faire genre...
- back to 60' avec les dialogues entre Huppert et sa domestique qui semblent avoir été écrits par un échappé de l'asile ( ou les frères Kouachi au choix
- un acteur au physique des plus fadasses, Vincent Lacoste (excellent interprète au demeurant), est sensé être un tombeur qui dans la soirée emballe la soeur de l'héroine (une bombe !) et le lendemain l'héroine elle même ! (Qui a fait le casting ? Gilbert Montagné ?
- on sent qu'un "grand secret" plane au dessus de cette histoire d'amour contrariée...après 1h30 de suspense le mystère nous est enfin dévoilé ;
quand ils étaient amants I Huppert a "trahi" Jean Pierre Bacri en donnant l'un de ses poèmes à P Greggory (son futur mari) qui en a fait des photocopies ?!?!?! Et donc elle a quitté Bacri pour Greggory, et Bacri est devenu une loque ?!?!?!
A quoi ça tient l'amour !? (Nabila a été créditée pour le scénario ?
Bref un torrent d'invraisemblances (on vous épargne la séquence sans queue ni tête de la "disparition" de Bacri) qui culmine avec une séquence extravagante :
JP Bacri revisite le passé dans un échange avec Isabelle Huppert (parfaite as usual) et plus il se remémore plus elle est émue et finit en larmes...
séquence excessive, décalée par rapport à son contexte, et finalement gênante.... gênante pour le spectateur, gênante pour le réalisateur, gênante pour les acteurs (ça y est on vient de comprendre pourquoi Huppert picole
Et ça finit en sucette comme souvent quand c'est mal parti et que le gars ne sait plus comment terminer son histoire, l'héroine tombe en courant après son amoureux qui la quitte et se blesse à la jambe, en sortant de l'hosto son amoureux l'attend ... (les gars c'est pas sympa d'avoir oublié de créditer Nabila au scénario, vous avez honte ou quoi ?
La bonne surprise du film c'est Julia Faure, qui interprète la soeur de l'héroine, pleine de vie, pétillante et enthousiaste, cette jolie bombe on a envie de la voir plus souvent à l'écran (et en plus elle chante !).
On sort de là et on se dit qu'il faut quand même qu'on relise les critiques professionnelles, pourquoi un tel écart d'appréciation ?
Et l'on relit, avec plus d'acuité qu'avant le film, on relit encore et d'un seul coup on comprend !
Elles sont presque identiques voire interchangeables, formidable ramassis de commentaires laudateurs et lénifiants, les mecs (et les filles) se sont donnés le mot, pas touche au Bonitzer ! On sait jamais dès fois qu'il ait encore un prix...
D'où cette touchante unanimité pour cette daube (critique de cinéma c'est pas un métier compliqué, si tu veux bouffer ...)