Parlons de "Annette". Oui, si le film m'a fortement déplu, reste qu'il y a pas mal de choses à dire dessus. On commence par une séquence présentée par le réalisateur lui-même, Leos Carax, et un commentaire sur le "spectacle" à venir. Anodin ? Non, cela m'a paru bien prétentieux pour commencer un tel film, qui, il faut le dire, est un spectacle, mais est bien à l'image de ces premières paroles. Le scénario est simple, une histoire d'amour qui tourne au drame, et le réalisateur s'emploie à bâtir cela sur une comédie musicale parfois décalée, parfois énergique, et parfois tragique. Le problème, c'est bien que la plupart des séquences s'effondrent car un ou plusieurs éléments grotesques prennent le dessus. Impossible pour moi de ressentir des émotions, de rire ou de prendre le film au sérieux. Pourtant, les idées visuelles sont là, malgré quelques plans trop artificiels. Aussi, il y a le talent déjà confirmé de Marion Cotillard et d'Adam Driver, mais le duo peine à s'élever à cause de dialogues et de choix narratifs plus étranges les uns que les autres. Reste toujours de la frustration, car si je n'aime pas les musiques du film qui ne sont pas à mon goût, on sent une réelle envie de proposer un long-métrage différent. Chaque scène parle de cinéma à sa manière, et "Annette" est inventif, dans son discours et sa façon de montrer les choses. La frustration est grande, car à chaque nouvelle scène, j'avais l'impression de voir un pas en avant, puis dix pas en arrière. L'égo du réalisateur m'a paru immense tout du long, les sous-textes sur la profession de réalisateur étant assez nombreux. Puis il y a Annette, la jeune fille née de l'union des deux protagonistes. Elle est représentée sous forme de marionnette, et cette idée est la plus intéressante du film. La fin elle aussi est particulièrement belle et prend une tournure particulière avec la prestation de la jeune actrice. Mais encore une fois, un problème est venu s'en mêler : la surabondance de séquences sans grands intérêts. Voilà donc un film qui divise déjà, et qui pour ma part m'a laissé de côté.