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mat niro
360 abonnés
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3,5
Publiée le 7 mars 2016
Sentaro, vendeur de dorayakis (pâtisseries traditionnelles japonaises composées de deux pancakes fourrés de pâte de haricots rouges), va engager dans son échoppe une dame de 76 ans qui va révolutionner sa recette et lui apporter dans un premier temps le succès. La réalisatrice, Naomi Kawase, nous fait faire la rencontre de deux personnages "cabossés" par la vie, l'un sortant de prison et l'autre, détentrice d'un secret. Ce film auquel on peut reprocher sa lenteur reste néanmoins très poétique et nous fait découvrir la culture japonaise. spoiler: Dommage que la fin vire un peu au mélodrame!
Les délices de Tokyo, c'est d'abord un film exotique. Le cinéma japonnais n'arrive pas tous les quatre matins en France, même si le cinéma devient d'année en année plus international surtout en donnant la possibilité de voir les chefs d’œuvres. Ce film est l'occasion de découvrir ou redécouvrir une spécificité du Japon : les cerisiers en bordure des rues ou des routes à l'instar de nos platanes, de nos marronniers ou de nos tilleuls. Le réalisateur tourne au printemps et nous montre des images féeriques des cerisiers en fleurs, la rue véritable jardin d'Eden. Mais c'est aussi la découverte d'une autre réalité du Japon : on s'en fait l'idée d'un pays de la haute technologie et de la qualité de vie (confère l’espérance de vie), d'un niveau de vie le plus élevé au monde. Or l'écran nous montre des gens bien modestes, que ce soit le patron ou son employée et même les clients. Le patron est pâtissier dans une toute petite boutique, spécialisée dans les fameux gâteaux DORAYAKIS, qui sont dans la tradition japonaise l'équivalent de nos croissants ou de nos petits pains au chocolat. Les jeunes gens viennent acheter ces gâteaux avant de rejoindre le lycée comme les travailleurs et les gens du quartiers, les habitués, clients fidèles de tous les jours. Ceci est une première impression et participe évidemment à l'exotisme que j'ai évoqué. Mais ceci n'est que la première impression, le contexte où s'opère le fond, le sujet principal. En effet c'est la rencontre de deux êtres qui ont vécu chacun une redoutable épreuve et qui en restent très marqués. Le patron comme son employée sont des exclus, des marginaux de la société. Lui qui a trouvé là le moyen de se réinsérer après un long séjour en prison, elle auparavant qui n'a jamais réussi à travailler ayant été affectée jeune fille, par la lèpre. Le cœur du film c'est le long et difficile chemin de ces personnes pour se faire accepter sous la pression de divers courants contraires. Qui aidera le plus son partenaire malchanceux ? Le jeune homme ou la vielle dame ? Quelle fin pour ce duo qui a mis au point la meilleure recette de dorayakis, les délices de Tokyo ?.... Un très beau film qui pourrait avoir une seconde vie s'il est sélectionné par l'un des prix du cinéma. Je lui donne 4/5 pour la beauté des images et la beauté des personnages, un film à budget modeste mais proche du chef d'oeuvre.
Tout d'abord il s'agit du premier film que je vois du réalisateur. Aussi j'ai eu la chance d'avoir voir ce film sans même avoir lu le synopsis. J'étais tombé sur une critique (le jour de sa sortie c'était la seule) d'une personne qui avait écrit "fermez tout et allez vous offrir un moment de plaisir".Et je me rends compte maintenant que, bien que l'envie d'écrire une critique long comme mon bras me démange, mais pour ne pas gâcher une once de plaisir à ceux qui ne l'ont pas vu, je ne dirais rien. Bon allez, un petit truc quand même: les délices de tokyo est un mille feuille.
Très joli film plein de douceur de de charme. Eloge de la lenteur : sous l’influence de la vieille dame qui prend le temps de faire cuire les haricots tout en leur parlant, le vendeur de dorayakis va abandonner son fournisseur industriel (et se lever beaucoup plus tôt) mais le succès sera au rendez-vous ! Deuxième aspect du film, la peur liée à la différence : les mains difformes de la vieille dame éloignent les clients aussi vite qu’ils avaient été séduits par la nouvelle saveur des haricots confits. Et le plaisir de retrouver l’acteur Masatoshi Nagase, présent dans un film islandais singulier et injustement méconnu, tourné il y a 20 ans : Cold Fever, coup de cœur personnel (détails sur allociné ! DVD en principe disponible sur le web).
Magnifique ! J'ai envie de voir Tokyo de manger des Doryakys et d'embrasser ces acteurs splendides. Une beauté, un bijou... très émouvant... parfait ! A voir...
Malgré ses longueurs,il faut reconnaître à ce film quelques fulgurances poétiques,un appel d'une tendresse infinie à la tolérance,et surtout une nostalgie pour un Japon rural et animiste qui n'est plus.
C'est un vrai délice. Naomi Kawase nous présente une belle face du Japon et celle de la qualité humaine. On rit un peu mais on pleur aussi beaucoup. Le verbe est juste et les acteurs sont extraordinaire. Fervent admirateur de SF et de film d'action, je me suis régaler à voir ce film. Enfin je remercie encore les quelque cinéma qui continu à nous programmer les film en VO.
J'ai beaucoup aimé ce film. L'histoire est interessante, les personnages sont attachants car on découvre leur histoire au fur et à mesure. Ce film nous rappelle que même pour les choses les plus simples, on peut agir avec amour et chercher l'excellence !
Une petite merveille faite de beauté de tendresse de simplicité on nous montre qu'une vie simple prendre le temps d'échanger quelques mots peut suffire à changer la solitude d'une adolescente ,d'une vieille dame et d'un petits vendeur Un film lent loin d'être ennuyeux Des images splendides de cerisiers en fleurs en fond de décor On sourit on s'attache aux personnages on versé une petite larme à la fin on a envie d'applaudir
Ce n’est non point un beau film mais un joli film, plein de poésie, de délicatesse. Une histoire tout en douceur, parfois zébrée par la dureté de la société (les collégiennes stupides, la patronne mielleuse mais redoutable, l’asile-léproserie). On y côtoie de jolies valeurs humaines, de l’animisme et la science extrême de la cuisine japonaise où même jeter une pincée de sel demande du savoir-faire ! Des valeurs sûres interprètent remarquablement le film, les images de nature sont sublimes, celles de la ville volontairement hideuses. On sort de là sur un nuage de félicité alors qu’il ne s’est rien passé !
C'est l'histoire de trois solitudes qui entrent en familiarité, dans un quartier de la capitale nippone : celle du tenancier quadra d'une échoppe (en location-gérance) où l'on vend "Les Délices de Tokyo" (faits de pâte "An" - le titre original du film), celle d'une vieille dame experte en haricots rouges confits (ceux dont on fourre les "Délices"), qui offre ses services au premier, celle aussi d'une collégienne, qui hésite à continuer ses études, au lycée, et offre également d'aider le commerçant. La vieille dame a l'âge d'être la mère de ce dernier, l'ado pourrait être sa petite-fille. Le seul ami de la jeune fille est un canari, menacé par l'interdiction d'avoir le moindre animal de compagnie en appartement, l'homme a un passé de violence l'ayant conduit en prison, et l'aïeule porte sur ses mains déformées les stigmates d'une cruelle affection, l'ayant frappée très jeune.... On saisit ces trois destins entre deux floraisons des cerisiers, très nombreux près de la petite boutique. Voilà un matériau scénaristique plutôt lourd à manipuler (nonobstant le vent dans les branches, et la pâte qui lève..) ! Mais nous sommes au Japon, et l'affaire se traite à l'écran, tout en n'excluant nullement la plus grande précision et le plus total réalisme, avec une grande délicatesse dans la manière - par petites touches (et beaucoup de sous-entendus, et ellipses) - l'art de l'estampe.... En (net) bémol : une gestion du temps (début interminable ; fin précipitée ; séquences pas toujours bien découpées) assez maladroite.
Ils sont quatre personnages principaux : un "patron" d'une goguette qui fabrique des pâtisseries japonaises, une vieille femme aux doigts déformés mais si talentueux pour réaliser le fameux confit de haricots rouges, une jeune-fille pauvre un peu perdue, et les cerisiers magnifiques qui accompagnent le temps qui passe. "Les délices de Tokyo" est une sorte de conte à la Voltaire, la poésie en plus. Derrière ces images juste magiques d'arbres fleuris, ces crépitements des yeux et des bouches devant les gâteaux merveilleux que la dame prépare, se cache une féroce critique de la société japonaise. Le réalisateur évite le pécher de mièvrerie. Il se saisit d'un sujet éminemment sensuel et poétique pour raconter un monde social où la discrimination, le rejet de l'autre, la superficialité des rapports sociaux, le capitalisme indélicat règnent. Quand le cuisinier monte laborieusement les escaliers de métal jusque la terrasse où il peut contempler l'avenue ceinte de cerisiers, comme des gardiens du temple, c'est tout un pan de sa vie, et celle de millions de japonais qui se déroule, avec leurs doutes, leurs fragilités, et leur solitude. Jamais derrière un sujet aussi sensible un réalisateur n'a décrit avec autant d'acuité l'effritement du monde industriel. Pour parodier le philosophe des lumières, ce film invite à cultiver ses jardins intérieurs et à retrouver les liens sociaux perdus. Bref, "Les délices de Tokyo" est un bijou humaniste qui fera du bien au spectateur désabusé, tant les images sont belles, le récit est apaisant et les personnages qui le composent sont incroyables de vérité. A déguster avec urgence.
Voilà un film à la profondeur rare et subtile sur la richesse de la transmission entre générations : Sentaro, trentenaire alcolo/paumé/désabusé/gérant de gargote, Tokue septuagénaire solaire aux dons culinaires extraordinaires mais aux mains abimées et une collégienne rêveuse. Semblable à un mets raffiné, ce film fait la part belle au goût, à la saveur. C’est un régal de voir cette vieille dame transmettre ses secrets de fabrications de haricots rouges confits ! Dans le local exigu le cinéaste nous laisse pénétrer dans l’intimité de cet apprentissage soigneux. Si les aliments pouvaient parler, ils nous apprendraient les vertus de la patience, de l’effort. Toutes ces métaphores pour nous transmettre la saveur de l’espoir, du respect de soi et de l’autre. Et c’est ainsi que l’on voit le taciturne Sentaro retrouver de l’enthousiasme dans sa tâche ingrate. Avant d’être confronté à la cruauté du jugement collectif, à la rumeur. Et c’est encore la sagesse de Tokue, son supplément d’âme, qui l’aidera à surmonter ses fardeaux pour investir un chemin de vie plus apaisé.