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Olivier Barlet
294 abonnés
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3,5
Publiée le 12 septembre 2017
Les deux acteurs principaux, Maïmouna N’Diaye et Fargass Assandé qui avaient créé leurs rôles au théâtre, le film étant adapté d’une pièce de théâtre mise en scène à Ouagadougou en 2005 par Luis Marquès (directeur artistique et coscénariste avec Jacques Fieschi de ce film issu de nombreux ateliers d’écriture et d’une coproduction avec un budget de 60 millions de Fcfa, soit 90 000 euros). Une avocate vertueuse (mais dont le père ne l’est pas), après bien des hésitations, va s’engager, pour que justice existe, à défendre un rebelle sanguinaire. C’est un peu La Belle et la bête, puisque la défense de l’avocate est de faire du rebelle une victime. La tension entre les deux personnages qui vont peu à peu tous deux se révéler dans leur intimité au cours du film est ainsi sous-tendue par la question de savoir si l’on peut défendre le mal en justice et si un tortionnaire est aussi un humain, vieille question posée par Hannah Arendt qui évoquait à propos d’Eichmann « la banalité du mal », son incapacité à distinguer le bien du mal : s’il ne fait pas de doute qu’il faut traiter tout homme selon les principes de la justice et respecter sa potentielle humanité pour ne pas s’abaisser soi-même (comme le fait Timbuktu d'Abderrahmane Sissako pour les Djihadistes), le procès d’Eichmann avait montré qu’il n’avait pas l’ombre d’un remord pour avoir organisé l’élimination de millions de personnes puisqu’il n’avait fait qu’accomplir les consignes et s’était arrêté de penser. La bonté intrinsèque supposée à réveiller en chacun reste un mythe au regard des grands assassins de l’Histoire. Jusqu’à la scène finale, le spectateur est amené à croire avec l’avocate qu’un espoir reste permis, avant que tout s’inverse et qu’un insert ne rappelle que 150 000 enfants soldats devenus adultes ne sont traités par aucun programme de déconditionnement et représentent pour leurs sociétés une bombe à retardement. C’est dans ce retournement choc que le film trouve sa force. Les points de vue de l’avocate et du rebelle sont peu à peu explicités, de même que les conditions d’exercice d’une justice manipulée et les terribles conditions de détention. Cependant, les duos à huis-clos dans la prison, les tentatives de Fargass Assandé d’incarner à force de regards et d’attitudes la bête menaçante, la mise en scène du procès, les confrontations familiales sont tous marqués par une certaine théâtralité de jeu et de mise en scène renforcée par une image et une musique démonstratives qui limitent la capacité du film à s’imposer dans son propos, au demeurant tout à fait prenant, jouant sur le suspense du processus judiciaire. Débutant au générique sur des images en noir et blanc des massacres perpétrés par les guerres en Afrique, le film dénonce la collusion des pouvoirs politiques et judiciaires ainsi que la corruption : il s’inscrit dans les nombreuses tentatives du cinéma de renforcer la mobilisation contre la mauvaise gouvernance et annonce ainsi comme d’autres films la révolution burkinabée de la fin octobre 2014. (extrait du compte-rendu du Fespaco 2015 par Olivier Barlet sur le site d'Africultures)
Une histoire intéressante, un contexte louable mais cependant trop anecdotique et surtout très mal joué ! Et surtout tout ce gloubiboulga mal ficelé sur l’affaire qu’a en main l’avocate qui se conclue de la manière la plus décevante qui soit !
Un premier film de bonne facture, oppressant, servi par deux belles performances d'acteurs au service d'un duel improbable, entre une avocate bien éduquée mais porteuse de la violence dont elle a été témoin dans son enfance et cet enfant guerrier, intelligent, mais abimé par la vie rythmée par la drogue et l'habitude à pratiquer des massacres sans état d'âme. Il est devenu un adulte incapable de comprendre ce qu'il est devenu au fil des ans. Quelques défauts de réalisation encore visibles, des dialogues parfois peu compréhensibles pour nos oreilles européennes, c'est dommage. Par contre, les scènes dans la prison peuvent soutenir la comparaison avec des références du style le Prophète ou de La ligne verte Traoré a bien appris sur le plateau de L'homme qui crie et de Timbuktu! Son regard reste désabusé sur l'avenir toujours problématique d'une Afrique coincée entre l’appât du gain et la lutte pour la survie. Avril 16
Sous le regard d’une avocate chargée de défendre un rebelle accusé de crimes de guerre, L’œil du cyclone souhaite aborder la thématique des enfants-soldats en Afrique, estimés à 150 000. Formatés pour la vie, il n'existe pourtant aucun programme de déconditionnement. Le film pose alors la question de la culpabilité de ces hommes manipulés depuis leur plus jeune âge pour commettre des actes impardonnables. Production burkinabé-française, L’œil du cyclone se révèle être une enquête judiciaire passionnante grâce à un fait méconnu et une volonté des acteurs évidente. Le manque de moyen se ressent, mais le principal est là, pour nous poser à nous aussi la question délicate du pardon. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
Je n’ai pas l’impression que ce film ait fait sensation parmi les critiques et les spectateurs, et c’est bien dommage. A travers l’histoire d’une avocate partagée entre sa famille et le serment que représente sa robe, il évoque la situation de l’Afrique en générale qui de la corruption aux guerres civiles n’en finit pas de se déchirer. Il y aurait en ce moment sur ce continent 150.000 anciens enfants soldats devenus des adultes. C’est ce problème que soulève le réalisateur en focalisant son propos sur la bombe à retardement que constitue un tel phénomène. La teneur des débats n’est pas le fort de ce film qui à travers la fiction ramène avant tout les pièces du dossier sur le terrain des opérations où peux de protagonistes trouveront leur part de vérité. Les rebelles sont montrés du doigt, mais ils ne sont pas les seuls relèvent tous les protagonistes de cette affaire qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour élever cette production burkinabé-française au rang de document de l’Histoire. Ce ne serait pas là son moindre mérite ! Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Terrible évocation de la situation en Afrique après les effroyables massacres au Liberia de l'armée de Taylor. L'auteur plaide pour une prise en charge des enfants soldats devenus des psychopathes par l'histoire d'un "rebelle", auteur de nombreux crimes et condamné à mort qu'une avocate accepte de défendre. On apprend ainsi son passé, la situation des enfants soldats, mais aussi la corruption qui règne dans ces pays où les mouvements dits de libération cherchent à s'emparer des mines, soutenus par des multinationales cachées derrières les hommes de pouvoir. Très émouvant, acteurs excellents.
Très fort, très émouvant le récit de de cet enfant devenu un ignoble meurtrier, avec une forte présence de l'Afrique et des problèmes de corruption au plus haut niveau de l'Etat inséré dans ce écrit à l'occasion du procès. Des acteurs excellents, surtout le "Rebelle". Une fin inattendue mais très riche en significations. Le cinéma africain ou sur l'Afrique est si rare en France que ce film devrait avoir obtenu une bien meilleure place chez nous alors qu'il est primé dans beaucoup de pays.
Il fait chaud dehors et encore plus chaud dans la petite cellule, où s’affrontent l’avocate et son client. Un bien mauvais client, à vrai dire, pour une si brillante avocate, presque commise d’office, presque malgré elle, pas vraiment convaincue mais mue par l’idée qu’elle se fait de la justice et un petit air de défiance.
Maïmouna N’Diaye, primée au Fespaco de Ouagadougou, l’un des principaux festivals de cinéma du continent Africain, irradie le film d’une force bien à elle, décidée à ne pas se laisser happer, malgré les pièges du système, les trahisons et la vérité cachée. Fargass Assandé, primé lui aussi, est un dangereux animal sauvage mis en cage, dont l’incroyable jeu n’a rien à envier aux rôles de psychopathes hollywoodiens, on frissonne à chacun de ses gestes, chacune de ses paroles, pourtant rares.
lire la critique en entier sur le site cafecalvathealamenthe.fr
Dans un pays d'Afrique en proie à la guerre civile ,une jeune avocate est commise d'office à la défense d'un rebelle accusé de crimes de guerre . A travers la partie d'échecs qui s'engage entre l'avocate idéaliste et l'ex enfant soldat , deux visages de l'Afrique contemporaine vont s'affronter . Un élan vers une justice démocratique . Ce film vous tient en haleine , peut devenir culte et mériter un césar . A quand la démocratisation de l'Afrique ? Que deviennent les enfants soldats ?
Film très puissant sur un sujet tristement trop d'actualité: l'utilisation des enfants comme guerriers ou instruments de terrorisme en Afrique. Le jeu est excellent; l'adaptation d'une pièce de théâtre au cinéma est très réussie. Un des meilleurs films de ce moment, à voir absolument.
UN sujet sensible et rarement abordé, celui des enfants soldats et de leur devenir. Le film aborde cette problématique par petits touches avec beaucoup d'intelligence. Les deux acteurs nous entrainent dans un huit clos intense, sans concession. La mise en scène manque parfois de consistance mais sait garder une certaine naïveté et poésie propre au trop rare cinéma africain. L'image est superbe, la bande son sobre. Bref un film prenant à voir absolument.
Un film drôle, émouvant et poignant. Des acteurs incroyables. Le sujet des enfants soldats nous fait prendre conscience de la réalité de ces individus et des conditions de vie. Un film qui ne laisse pas neutre... BRAVO !
pour avoir vu le film trois fois. je suis ,très touchée par ces acteurs ,et pour ce film qui est une réalité ,dans le conteste actuelle de ce qui ce passe en Libye ce film doit être vu en France dans toutes les salles ces une façon de faire valoir sa valeur ...après la séance nous avons écouter le débat par luis marques scénariste de ce film. qui raconte très bien son histoire pour avoir vécu la guerre civil en cote d’ivoire voila moi je pense très fort que ce film vaut un césar ...pour déjà avoir eu des trophée,francophone .interprétation féminine/meilleur SCÉNARIO .
Vu au Fespaco. Enfin un film africain solide, qui aborde le thème des enfants soldats sous un angle nouveau: Que faire de ces machines à tuer une fois les conflits terminés ? Ce thème trouve une étrange résonance dans la France d'aujourd'hui, avec le retour de ces jeunes hommes partis en Syrie. Le rythme du film est rapide, la mise en scène est nerveuse et met en lumière deux talents africains, Maimouna N'Diaye et le grand Fargass Assandé. A voir !