Un film qui laisse un gôut d’inachevé. Une réalisation poétique, assez personnelle , qui arrive à nous surprendre parfois, mais aussi très lente, qui manque de souffle, de densité, un rythme pas assez soutenu qui alterne le bon et le bien moins bon. . La même ambiguité sur le fonds. On est parfois «border line » avec un regard moralisateur , alors que le film se veut « ni juge , ni parti », il reste souvent assez descriptif, pour soudain devenir « assez lourd ». Le personnage de Georges en est l’illustration. C’est elle qui lance le principe de soirées chaudes, du jeu de la vérité, et en même temps c’est elle la plus « fleur bleue » qui tombe amoureuse facilement , d’abord du héros principal, puis du Hipster introverti; de libertine aguerrie , elle devient romantique possessive, pas très logique. De même pour les « Bang gang » parties , qui paraissent parfois comme de bonnes petites fêtes débauchées, mais deviennent ensuite des soirées infernales. Idem les maladies ( MST) de la fin du film, décrite avec horreur, comme une peste , pire que le SIDA, une épouvante pour les parents, mais qui au final se soignent par une injection unique de pénicilline . On pourrait paraphraser le film, par « Much ado about nothing » ou « Tout ça pour ça ». Le film a pourtant des qualités, une image impeccable, aux éclairages très soignés, une bande son électro ( White sea et Surkin) , lancinante, envoutante . Le casting , qui pourtant fut si compliqué d’après les interviewes de la réalisatrice, qui prit un an , n’est pas formidable , aucun des acteurs n’explose vraiment . Ils ont peut-être du mal à se sortir des ambigüités du scénario. Faut –il jouer cela comme un film d’horreur ,une comédie de moeurs , une satire, un film érotique ? . On est bien loin de Larry Clarke (le must dans le genre du film d’ados en rupture, mais il ne faut pas mettre la barre trop haut) , et bien loin aussi de JC Brisseau pour les parties sensuelles , filmées un peu tristement sans chaleur, sans saveur , on ne sent aucun érotisme et aucune jouissance dans ces rapports. La sensation d’une belle opportunité ratée, pour Eva Husson, dans ce projet ambitieux qui a beaucoup de qualité, mais pêche pourtant sur certains points fondamentaux.