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traversay1
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4 875 critiques
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2,0
Publiée le 9 décembre 2016
On a l'habitude de dire que le cinéma français, contrairement à son homologue britannique, peine à décrire le monde du travail, si ce n'est de façon caricaturale ou affadie. C'est un peu moins vrai depuis que des films comme De bon matin, Violence des échanges en milieu tempéré ou même Maman a tort, ont traité le sujet avec une certaine acuité. Carole Matthieu s'annonce comme un film sans concession sur cet univers impitoyable en mettant le doigt là ou cela fait mal, à savoir sur la souffrance au travail. La description d'une plateforme d'appel et le management par la terreur sont parfaitement décrits par le film de Louis-Julien Petit, aucun reproche à faire de ce point de vue. Il y a malheureusement à dire sur une mise en scène nébuleuse et confuse qui fait dans le formalisme à côté de scènes totalement réalistes. Surprenant. Et puis, même si c'est à son corps défendant, Isabelle Adjani a tendance à phagocyter le récit, la caméra s'attardant sur son visage constamment crispé. Le peu de limpidité de l'intrigue et sa noirceur systématique découragent à la longue même si l'on ne peut que saluer les intentions de départ.
Le film traduit la dégradation générale des conditions de travail où de plus en plus de salariés, ne pouvant démissionner à cause d’un chômage élevé, sont captifs de leur entreprise qui jouit de pouvoir les maltraiter, les rabaisser, les humilier quotidiennement, causant des dégâts irréversibles sur les plus fragiles et sur ceux qui tiennent, pour l’instant, encore le coup.
Face à la brutalité managériale d’une entreprise de téléperformance, Isabelle Adjani joue un médecin du travail en situation de fatigue compassionnelle, envahie par les souffrances psychosociales des salariés et isolée par le cynisme de la Direction.
Accomplissant sa mission avec intégrité en résistant aux pressions de l’entreprise qui l’emploie, sa position devient intenable puisqu’elle encaisse le mal-être des salariés tout en se heurtant à un mur quand elle fait remonter les problèmes. Vision réaliste de l’horreur économique du monde cruel de l’entreprise et de ses nouveaux esclaves.
Des pratiques managériales effrayantes, un médecin du travail consciencieux mais écrasé par le mal être des employés, les directives de la Direction et son cynisme conduisent à une catastrophe sociale, des vies humaines brisées mais un capitalisme encore et toujours vainqueur.
Rien de bien captivant dans cette histoire de médecin du travail qui aurait bien besoin de consulter elle-même ! Et Adjani fait peine à voir dans ce scénario plein d'hésitations et bien terne ! J'ai eu beaucoup de difficultés à suivre cette non-aventure sans être tenté de zapper ! On dirait même que le réalisateur lui-même avait hâte d'en finir : 85 mn. Pour un sujet aussi ouvert, c'est bien peu... Le travail, ce ne serait donc pas la santé ? willycopresto
Film honnête, direct, gris, qui dépeint la société pourrie dans laquelle trop d'entre nous vivons chaque jour. Ce film me fait détester plus un peu plus la race humaine décidément capable du meilleur comme du pire. Le manque d'humanité, la lâcheté, humiliation et le profit toujours sur le dos des plus faibles... Bref, si vous avez envie d'une bonne rigolade je ne suis pas sûre que ce soit votre film !
Oh la la la la la la...!!!! D'accord, ce film soulève un fait de société terrible, à mon avis spécifique à la France sans doute un des rares pays d'Europe où ça se passe ainsi il suffit de voir comment se comportent nos voisins européens en regardant "Where to invade next" de Michael Moore pour s'en rendre compte, fait de société français disais-je qui malheureusement dure depuis des décennies. Mais mon Dieu que ce film est sinistre! Adjani, encore une fois pourquoi l'avoir choisie, fait la même tête du début à la fin avec en plus une diction difficile dû à un trop plein de chirurgie esthétique, c'est linéaire, plat, jamais la moindre pointe d'humour, bien dosée ça ne peut pas faire de mal au milieu de ce marasme sans relief. Face à ce sujet passionnant, horrible dont le seul fait de parler pourrait peut-être faire bouger les choses et bien on ne ressent pas grand chose tant le traîtement est laborieux. Mais bon, l'intention y était et c'est louable et je crois que plus qu'un film il faut voir Carole Matthieu comme un documentaire mais de très mauvaise qualité...
Ce téléfilm ambitieux a le mérite de se pencher sur la souffrance des salariés. L'atmosphère qui règne dans le centre d'appel, la pression terrible exercée par les managers sur les opératrices et opérateurs sont très bien rendus, certaines scènes de télémarketing sont excellentes. Malheureusement, le film est plombé par une intrigue qui ne tient pas vraiment la route et par Adjani qui reste totalement inexpressive et disparait sous des tonnes de maquillage. Le contraste avec Corinne Masiero ne joue pas en faveur de la star. Celle-ci est excellente dans son rôle de DRH cynique, à part dans une courte séquence absolument grotesque où elle est censée craquer à son tour. De plus, ce film est pleurnichard et misérabiliste de bout en bout. Jamais les victimes de ce harcèlement patronal ne se révoltent et le comportement du syndicalistes est franchement caricatural. Même s'il existe des syndicalistes hyper mous et même des vendus, on imagine mal un syndicat se contenter de revendiquer des miettes après la mort d'un collègue dans de telles conditions, sans mettre un instant la direction en accusation pour ses méthodes. Ajoutons qu'il y a des plans franchement longuets sur le visage d'Adjani, sorte de Christ féminin, censée porter toute la misère de ses collègues sur ses épaules. Le dernier plan, tout à fait ridicule, n'arrange rien. Dommage, les intentions semblaient bonnes. Mais chacun sait qu'on ne fait pas nécessairement du bon cinéma avec de bons sentiments.
Je n'ai pas voulu manquer la prestation de Melle Adjani (sur Arte). Quelle déception. Tout d'abord, je dis "bof" tant l'histoire navigue à vue sur un scénario assez convenu, sans grande finesse (ex: scène de la confession "dentaire" de Corinne Masiero .. vous verrez) se limitant à une dénonciation par trop caricaturale de pratiques managériales stressantes. Et quelle réalisation plate. Enfin, j'ai surtout ressenti un manque d'inspiration chez Isabelle, au visage d'éternelle adolescente (!), qui s'est limitée à surjouer l'empathie compassée que lui a inspiré son rôle de médecin du travail avec son petit monde de salariés oppressés. J'ai trouvé ça pesant. Et que dire de cette triste course personnelle contre le temps et son image (le recours à la chirurgie esthétique donne un résultat dérangeant, on en est mal à l'aise de ne plus savoir qui est derrière ce "masque") quand il se trouve, au cas présent de notre film, que le casting en pâtit vraiment : en effet, la fille (actrice de 35 ans ou -) fait plus vieille que sa mère !
Beaucoup de choses sont passionnantes dans ce film qui ne convainc pourtant pas complètement (...). Ne parvenant pas à mêler habilement drame social, thriller et fulgurances fantastiques, Louis-Julien Petit ne remporte son pari qu’à demi.
Si l'idée de vouloir dénoncer certains harcèlements dans le monde du travail au nom du rendement et de la compétitivité, un sujet qui semble particulièrement interpeller le réalisateur de "Discount", Louis-Julien Petit, la mise en scène souvent abscons et surtout gratuitement stylisée, ainsi quet le montage nuisent considérablement au propos et à l'empathie qu'un tel sujet soulève naturellement chez le spectateur. Le problème se trouve également dans le traitement du rôle d'Isabelle Adjani, formidable actrice que j'adore depuis ses premiers rôles, et qui ici, dans un personnage tellement tourmenté, tire sans le vouloir la couverture à elle, faisant finalement de l'ombre au sujet principal du film. Comme dans "Discount", on retrouve avec plaisir Corinne Masiero, chantre à la scène comme dans la vie des petites gens, militante anti-mondialisation, dans un rôle ici à contre-emploi, mais il y a quelque chose qui ne prend vraiment pas et finit par faire passer le film à côté de son vrai sujet, celui de la souffrance au travail, qui comme on l'a souvent vu avec France Télécom, donne hélas lieu à des suicides à répétition. Dommage.
un regard singulier sur le monde du travail : l'évaluation permanente des salarié-e-s génère stress, angoisse... un film prenant, des actrices/acteurs de choc, des images fortes pour un sujet d'actualité. A voir absolument !!
Un drame social au cinéma peut nous entraîner dans un manichéisme qu'à bien su éviter le metteur en scène. Aux portraits bien sur exagérés des petits chefs, de la DRH, du délégué syndical, s'ajoute habilement une intrigue policière qui nous ramène au plaisir cinématographique. Bien sur cela nous porte à réfléchir sur certaines entreprises, sur certaines relations humaines, mais le sujet est si vaste qu'il vaut mieux éviter d'en tirer un message politique. Le geste insensé du Medecin du travail est là pour nous rappeler que des exceptions ne sont pas de généralités. Tant pis pour les sectaires idéologue ou idéalistes. Excellente interprétations en particulier d'Isabelle Adjani.
Après sa superbe comédie sociale Discount, Louis-Julien Petit revient avec cette fois un drame social en adaptant le roman Les visages écrasés. Le film s’ouvre sur Isabelle Adjani, le visage meurtrit et abimé suite à une agression dans son entreprise, on ne parle pas ici de sa chirurgie esthétique. Sa profession, avertir. Elle est médecin du travail. Le film va alors montrer tous les rouages d’une entreprise de télémarketing où les téléprospecteurs, mais aussi les professions annexes, subissent la pression sociale et hiérarchique exercée. L’objectif ? Nous prouver que c’est avant qu’il faut avertir, pas après. Car suicides et meurtre vont rythmer cette histoire qui fait écho aux drames réels de notre société. Ne citons que France Telecom qui a connu trente suicides en deux ans. Carole Matthieu nous plonge donc sur un plateau de téléprospecteurs qui doivent vendre à tout prix sous l’écoute parfois malveillante de leurs managers. Nous nous retrouvons également aux entrepôts où les intendants subissent l’ignorance des autres employés. Et puis, il y a Carole qui tente d’améliorer les conditions de travail. Malgré quelques moments ratés, comme la mort de Vincent où les fantasmes du personnage principal, ce long-métrage nous ouvre vraiment les yeux sur les problèmes d’écoutes et de reconnaissance en entreprise. Isabelle Adjani qui se fait désormais très rare au cinéma est touchante et apporte une force non négligeable à ce drame qui se perd parfois dans le pathos ou les hallucinations inutiles. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44