À mi-chemin entre le téléfilm et le docu-fiction, "Roswell" est depuis passé relativement inaperçu, ce qui peut lui donner plus d’intérêt dans un certain sens, car tiré d'une affaire réelle, et à un moment où nombre d'investigations interpellaient un large public, cette réalisation de 1994 signée Jeremy Kagan explore pourtant avec brio l'affaire Roswell, en particulier à travers les yeux du Major Jesse Marcel, personnage principal incarné par Kyle MacLachlan, très convaincant en militaire désabusé, pris entre le sceau du top-secret et la quête de vérité. Il faut aussi noter la présence d'excellents seconds couteaux, et tout d'abord Martin Sheen, qui par une intervention tardive se rattrape par un sans-faute. Notons aussi la présence de Charles Martin Smith en Shérif des années 40, un Dwight Yoakam en Mac Brazel, Xander Berkeley également, on reconnaîtra bien sûr Charles Hallahan (connu notamment pour son rôle dans The Thing de 82), ainsi qu'une multitude de bons acteurs. Le scénario nous propose des changements fréquents d'époques, et nous fait ainsi voyager entre 1947 et 1977, où deux périodes se côtoient à défaut de pouvoir briser le mur du silence, mais c'est sans compter sur la ténacité du Major Marcel, bien décidé à comprendre pourquoi tant d'années passées à être tenu à l'écart... Mais à l'écart de quoi ?... Et pour quelles raisons ?... Aussi, l'histoire et la musique (bien composée au passage) du film vont crescendo, jusqu'à la dernière partie, le point de discorde pour certains, le moment de vérité pour d'autres. Sur ces mots, je n'en dirai pas plus, et laisse chacun voir (et revoir) ce téléfilm que l'on peut estimer de par sa capacité à tenir en haleine, et sa volonté de nous offrir du bon cinéma.