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    Poesía Sin Fin
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    Fabien D
    Fabien D

    178 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 octobre 2016
    Poesia sin fin apparaît, en vue de l'œuvre de Jodowrosky, comme un film testamentaire à l'intérieur duquel se mêlent toutes ses obsessions. En faisant incarner son propre rôle et celui de son père à ses fils, le cinéaste livre une œuvre pleine de fantaisie et d'émotion autour de la famille et de la création poétique. C'est souvent foutraque, trop grotesque et un peu vieillot mais excessivement sincère et cette sincérité qui finit par apporter l'adhésion. Même si on est loin des réussites majeures du cinéaste, le côté freak de l'entreprise, les moments de poésie baroque et la joyeuse folie de l'ensemble méritent qu'on s'y arrête même si le film est à réservé, en priorité, aux amateurs de la première heure. On regrettera que le récit s'étire un peu et que les références à Fellini soient trop appuyées, mais poesia sin fin est un film assez fou et vivant et c'est déjà pas si mal.
    kingbee49
    kingbee49

    38 abonnés 606 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 avril 2021
    Quand on voit ça on se dit que Jodorowsky est un des derniers surréalistes du cinéma, un des rares à imprimer les images d'audaces poétiques aussi géniales, aussi crues, aussi déroutantes... Partant d'une incontestable inspiration autobiographique, Jodorowsky malaxe sa propre histoire dans une théâtralité jouissive, aux couleurs saturées, pleine de provocation et de tendresse. C'est beau, soigné, émouvant, perturbant mais d'une sincérité absolue. Qui peut aujourd'hui, filmé des nazis sur des échasses ou des scènes d'amour avec une naine sans avoir peur du ridicule ? Jodorowsky, le seul et l'unique. Voilà un film d'une beauté folle, baroque, plein de jeunesse et d'invention. A voir absolument.
    Fabien S.
    Fabien S.

    548 abonnés 4 150 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 juin 2021
    Un très bon film poétique et orinique sur la vie d'Alejandro Jodorowsky. Un petit bijou de cinéma argentin.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    121 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 décembre 2020
    J'ai triché : j'ai vu Poesía sin fin avant La Danza de la Realidad. Ce faisant, j'ai toutefois pu remarquer à quel point les deux films se répondent, pouvant être la suite l'un de l'autre, formant une boucle qui les incruste dans la saga rétrospective que Jodorowsky est en train de concocter tout en les laissant chacun être leur propre entité.

    Ces entités, c'est un ensemble de chapitres dans l'autobiographie filmique de l'artiste, qui revient au grand écran après 23 ans d'absence pour montrer qu'il est au sommet. Pas seulement de son art mais de son existence : jetant un dernier regard sur son parcours, il nous présente sa propre mort prochaine comme un évènement libérateur qui est d'ailleurs presque prophétisé de nos jours par sa fanbase. La première mort au panthéon de la pop culture. Comme si la fin de sa vie allait être sa plus grande ouvrage, il nous montre comment il a appris à mourir heureux, exorcisant au passage certains démons avec cette élégance qu'on prête à la vieillesse, quoique souvent non sans condescendance. Difficile d'en faire preuve face à lui.

    Jodorowsky est un monstre sacré qui m'intimide, et un critique intimidé n'est pas grand chose. Je ne suis rien pour parler de lui, cependant il me dérange. Le duo de films m'aura en fait appris que je n'ai pas tant peur de lui que des raisons pour qu'un homme comme lui existe. Il semble peuplé de cauchemars d'un autre monde, la poésie coule de lui comme une humeur alien, et sa manière lucide, violente et magnifique de recomposer une vie de souvenirs paraît trop exempte de doutes et de tergiversations pour que d'autres que lui-même puissent avoir le droit d'en parler. Ou ses proches.

    Car La Danza de la Realidad et Poesía sin fin sont des films de la "maison" Jodorowsky : direction, production, écriture (évidemment), acteurs, costumes et musique, bref : de la concision éloquente du premier à l'intense poésie du second, tout est familial. Cela participe à en faire les œuvres d'une sorte de secte, mais pas du genre sur lequel on jette un regard à moitié dégoûté : plutôt du genre qui devrait nous inquiéter. Si je ne savais pas quoi faire de mieux de mon imagination, j'inventerais bien une conspiration disant que les Jodorowsky viennent d'ailleurs pour nous imiter, saisir notre âme, puis conquérir le monde.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    edouard.chemin
    edouard.chemin

    47 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 janvier 2018
    Un peu long mais bon casting et univers incroyable. Si vous avez aimé la danza de la realidad allez y !
    Éric De Larmor
    Éric De Larmor

    20 abonnés 94 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 novembre 2016
    Alejandro Jodorowsky, cinéaste génial nous laisse une fois de plus baba avec son nouveau film libre et époustouflant.
    Se situant dans la directe continuité du déjà splendide La Danza de la realidad, qui revenait sur l’enfance tourmentée du cinéaste dans une petite ville du Grand nord chilien en bordure du désert d’Atacama, Poesia sin fin, au titre si doux, aurait pu tomber dans la nostalgie d’une jeunesse disparue puisqu’il s’attache à l’adolescence puis la vingtaine du jeune Jodo aspirant poète dans le Santiago
    bohème et artiste des années cinquante.
    Mais non, convoquant à la fois surréalisme et effets spéciaux bricolos à la Méliès, Jodorowsky fait feu de mille audaces et nous régale !!
    Daniel C.
    Daniel C.

    145 abonnés 721 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2016
    La part du rêve, la part du père et du fils. Comment un fils s'autorise-t-il hors le désir du père ? La pudeur des sentiments cèdera-t-elle un jour ? La sensibilité du poète est-elle la part féminine de l'homme ? Cela signe-t-il pour autant un ancrage homosexuel ? Il y a dans ce film une ambiance de folie créative, qui rappelle parfois l'atmosphère du film "Les ogres" de Léa Fehner. J'adore cette ambiance de défilé musical et de danse, où les costumes sont démentiellement inventifs !
    Blog Be French
    Blog Be French

    39 abonnés 263 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 mai 2016
    Le grand gourou Alejandro Jodorowsky était présent sur la Croisette pour présenter Poesia Sin Fin, la suite directe de La Danza de la Realidad. Comme il y a trois ans, Jodorowsky convoque son univers fantasque dans une autobiographie fabulée, dans laquelle ses deux fils interprètent son propre rôle. Hommage au spectacle, à la poésie, au théâtre, à la vie, au pardon, Poesia sin fin est un touche d'air frais dans un cinéma, peut-être trop sérieux ces derniers temps. Alors certes, le côté excessif du film et certaines facilités peuvent agacer mais difficile de ne pas reconnaître à Jodorowsky son talent et sa faculté de construire son propre univers.
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    4 561 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 4 octobre 2021
    C'est un véritable exploit pour un film car il prouve que si vous prenez suffisamment de moments sois disant beaux ou poétiques et inhabituels et que si vous les passez au mixeur vous obtenez une bouillie verte sans relief. C'est un mélange de cliché de cirque de cliché de théâtre et de films ringards usés jusqu’à la corde par le temps avec une direction du réalisateur Alejandro Jodorowsky peu ou pas perceptible par le public. Les dialogues ne sont tout simplement pas poétiques et loin de l’être. La plupart des scènes ne tournent pas rond on n'y comprend rien et ne font pas avancer l'action elles sont simplement là pour nous choquer ou nous écœurer faites votre choix mais prenez votre pelle. Les arguments de cette histoire sont aussi adroits qu'un traumatisme par objet contondant et il n'y a rien de perspicace et absolument rien de subtil dans ce film...
    rogerwaters
    rogerwaters

    142 abonnés 1 089 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 octobre 2016
    Suite directe de La Danza de la realidad, Poesia sin fin a le mérite de s’inscrire totalement dans la continuité de l’autre film, petit bijou qui a reçu les louanges méritées de la critique. Désormais, la surprise n’est plus tout à fait au rendez-vous et le film souffre sans doute d’une structure un peu trop lâche et de certains passages discutables où le cinéaste cherche un peu trop à se mettre en avant en multipliant les bons mots d’auteur. Sans doute trop conscient de la fertilité de son inspiration, le cinéaste Jodorowsky ne s’interdit rien (ce qui est une qualité) mais ne sait jamais s’arrêter (ce qui est un défaut). On peut également regretter qu’il termine son film par une scène identique au précédent. Certes l’émotion passe encore cette fois-ci, mais la répétition du même motif en diminue la portée. Ces quelques remarques négatives ne doivent aucunement masquer les qualités innombrables de cette œuvre, ni la force d’inspiration d’un cinéaste toujours vert malgré ces 87 printemps. Il signe des séquences plus audacieuses que bon nombre de jeunes cinéastes timides et il persiste et signe dans une forme d’insolence qui jure furieusement en ces temps de politiquement correct. Et rien que pour cela, merci M. Jodorowsky.
    Marc L.
    Marc L.

    44 abonnés 1 583 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 août 2018
    Après une enfance formidablement illustrée par ‘La danza de la realidad’, Jodo poursuit son Grand oeuvre autobiographique et revient cette fois sur la fin de son adolescence, sa rupture avec son milieu familial et ses débuts dans le Santiago des années 50, années de rencontres et de liaisons amicales et sentimentales avec ceux et celles qui contribueront à forger sa vision unique du monde. C’est à compter de ces années formatrices que cinéaste ou scénariste de bande-dessinées, homme de théâtre ou tarologue, il se proclamera poète avant tout, peut-être le dernier des poètes, dans un monde où la poésie est repoussée sans relâche vers l’oubli...mais il s’agit moins ici de création artistique que d’une manière d’envisager l’existence en général, non comme une succession de causes et de conséquences mais comme un champ d’expérimentation permanent limité aux seules contraintes de l’esprit. Toutefois, je comprends que les assauts continuels d’excentricité baroque présents dans ses films, leurs excès burlesques ou cette passion jamais démentie pour les arts forains puissent laisser de marbre, de même que certaines lourdeurs dans l’illustration psychanalytique de son parcours : lorsque sous l’effet de la colère, le jeune Alejandro abat l’arbre du jardin familial, ou lorsqu’il se promène en rue avec son amante Stella Diaz, poétesse ré-imaginée en égérie breughelienne et punk avant l’heure, qui ne lui tient pas exactement la main, la symbolique est lisible mais pas franchement subtile. C’est vrai, Jodorowsky n’est peut-être pas aussi génial et seul dans le combat qu’il livre contre l’uniformisation de l’art et l’hégémonie culturelle américaine qu’il voudrait bien le croire...mais voir cet homme de 87 ans continuer à refuser le compromis, ignorer superbement la logique du retour assuré sur investissement et livrer les films auxquels il croit, animé par un foi et une fougue dont beaucoup de réalisateurs de cinquante ans ses cadets pourraient prendre de la graine, est une raison suffisante pour l’admirer. Chacun de ses films - que je n’ai pas tous aimés, loin de là - est resté quelque chose comme un “Premier Film�, celui dans lequel on met ses tripes sur la table parce qu’on ignore ou qu’on veut ignorer comment fonctionnent les éléments périphériques et triviaux autour de l’acte créatif, et qu’on espère juste que la sincérité et l’intégrité feront sauter tous les verrous : Combien de films peuvent encore prétendre aujourd’hui vous prendre aussi souvent par surprise, vous émerveiller, vous laisser stupéfait, parfois vous choquer...par une scène, une phrase, un détail visuel, et vous laisser au final dans le même état d’hébétude bienheureuse qu’un enfant au sortir de son premier spectacle de cirque ? Même astreint à l’exercice ingrat du biopic - même si je crois que Jodo pourrait dynamiter n’importe quoi de l’intérieur, y compris une pub pour des assurances ou des croquettes pour chats - Il y a plus de trouvailles, d’audaces, de moments de grâce, de sagesse, de folie et de liberté totale dans un quart d’heure de ce ‘Poesía sin fin’ que dans un an de cinéma hollywoodien. Un tel projet ne repose pourtant pas que sur l’ambition nombriliste d’un artiste au crépuscule de son existence qui considère qu’il est encore le mieux placé pour raconter - et réenchanter - son parcours : il repose aussi sur une logique thérapeutique, bien éloignée de toute considération artistique. En s’emparant du théâtre de marionnettes familial pour le ré-orchestrer incestueusement, il se donne l’occasion de pardonner à un père tyrannique et dérisoire, en recourant à la logique la plus ancienne du 7ème art, imaginer ce qui ne s’est jamais produit : c’est une scène où dos à la mer qui le conduira en Europe (et qui sera l’objet d’un prochain film, si la vie lui en laisse le temps), Jodorowsky fait face à une version plus jeune de lui-même et à son propre père, respectivement incarnés par ses deux fils. Et c’est une des plus belles du film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 septembre 2016
    Avoir la chance de pouvoir se voir présenter ce film sublime par le réalisateur jodorowsky où tout est parfait. Un véritable bijou. Du grand cinéma ! Le film est burlesque, théâtral, poétique, enivrant, original, décalé, désinhibé, libérateur... Les acteurs sont concernés et consternants de talent. On en ressort heureux et serein.
    prytherch
    prytherch

    10 abonnés 34 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 octobre 2016
    Joli film onirique et surréaliste.
    Il ne faut pas être allergique à ce style pour entrer dans ce doux récit, coloré et fantasque.
    Seul reproche : un peu longuet...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 26 juillet 2016
    Lorsque l'on souhaite commencer l'oeuvre d'un grand auteur, il arrive parfois de commencer par la fin. D'autant qu'avec "Poesia sin fin", Alejandro Jodorowsky se livre, façon autobiogra-fiction, depuis son enfance dans les rues moroses d'un Chili à tendance fasciste, jusque son départ/exil pour la France. Le film ne trahit pas son titre. La poésie emplie son atmosphère avec pour seules limites celles de l'imagination d'un jeune artiste. Il incarne un genre atypique, aux frontières de la comédie fantastique et de la tragédie oedipienne. Voici donc l'histoire de l'initiation d'Alejandro, en lutte contre ses censeurs historiques, qu'il n'aura de cesse d'affronter, puis de fuir, puis d'affronter encore, jusqu'à une résolution amenée par l'auteur de 87 ans, aujourd'hui en 2016. Premier et dernier censeur : le père. Pour un jeune poète, vivre sous le toit d'un parent qui confond création artistique et homosexualité, homosexualité et faiblesse, se traduit naturellement par une triste perte de repères. Alejandro n'est pas le fils de son père, il est pour celui-là avant tout un homme qui n'aura jamais droit à son affection, toute tendresse entre hommes étant nécessairement d'ordre sexuel. Etre un homme consiste donc à frapper les voleurs sans pitié, qu'ils soient indigents ou non, rire sous les cataclysmes pour effrayer la peur et parfumer l'argent sale, car richesse vaut probité. Alejandro rompt alors avec sa famille, y compris sa pauvre mère, femme à la voix d'or comme son coeur, qui n'a malheureusement pas de place pour s'exprimer sans chanter. En quête de nouveaux repères, il se sent désormais libre de créer, d'écrire et de rire lorsque son cousin l'introduit dans une maison d'artistes-fous, sacrés dans leurs arts respectifs par un excès destructif/créatif. Plus tard, c'est en trouvant sa muse, femme exubérante aux formes rondes et cheveux de feu, qu'il apprendra à créer par amour et passion des corps. Elle ressemble et s'oppose à la fois la mère, si présente dans le film par ses cantates, mais paradoxalement privée de voix, excepté lorsqu'elle répond à son mari, inquiet de la disparition de leur enfant, pour le rassurer et lui confier ses propres peurs. Là, elle ne chante plus, comme si son mari lui avait rendu provisoirement son identité. D'ailleurs, il s'agit bien d'un thème important du film : la perte d'identité. Dans une ville habitée majoritairement par des hommes et femmes masqués, seuls les artistes fuient les faux-semblants et l'uniformisation par cette société fasciste. En parallèle, deux lieux s'opposent à cette mesure standard. Le premier, un bar d'artistes endormis et sans inspiration où Alejandro se rend souvent pour boire des litres de "cerveza" et y rencontrer sa muse. L'autre, un bar en sous-sol, refuge de toute la perversion sexuelle interdite en surface, poussée à l'excès. Là-bas, Alejandro perdra sa muse, devenue censeur elle aussi, à force de le tenir littéralement par le sexe. Celle-ci l'émascule tant qu'il en manque de se faire violer par une horde d'hommes impropres à entendre sa poésie. En reposant son inspiration sur une femme si voluptueuse, il en est devenu impuissant, "moins homme". C'est alors de cette nouvelle faiblesse que tous ces pervers profitent pour la souiller. Prochain censeur d'Alejandro : lui-même. Il rencontre son double dans son ami poète Enrique Lihn, dont la première apparition le dévoile visage masqué par un petit miroir, le spectateur pensant qu'il s'agit bien sûr du héros. Les deux garçons se reflètent dans leurs traits et leur corps, dans leur sensibilité et leurs excès, leur poésie et leur âme d'enfant. Ils s'amusent à parcourir la ville en ligne droite, sans s'ennuyer des obstacles physiques ou moraux qui leur bloque la route. L'interdit n'existe pas dans leur monde. Seul le jeu et la fantaisie règnent en maître. En abimant la statue de Pablo Neruda, ceux-là veulent rendre vivants leurs rêves, leur ville imaginaire, où chacun conserve enfin sa voix, son visage, son corps. La lutte contre le père s'est étendue depuis longtemps à un monstre plus grand, un dragon qui, comme dans le "Ainsi parlait Zarathoustra" de Nietzsche, arbore sur chacune de ses écailles le "tu dois" qui aliène et uniformise tant. Pourtant, lorsque Alejandro décide par lui-même, par rébellion, cela ne l'empêche pas de commettre de terribles erreurs. Ainsi, il trahit son meilleur ami en couchant avec sa compagne naine et se trahit donc lui-même et ses idéaux. Leur monde imaginaire est imparfait, comme tous les autres. Ce sera sur une scène de cirque qu'il exposera ses pires défauts, ses péchés, dans un numéro de clown, face à un public rieur. Finalement, son chemin de croix sera récompensé par le pardon d'Enrique, qui après lui avoir frappé la joue, embrasse l'autre avec une tendresse retrouvée. Il peut s'aimer à nouveau. Mais il est temps de partir pourtant. Le Chili épouse définitivement le fascisme, revenu fièrement sur son beau cheval blanc. Avant d'embarquer sur le navire qui l'emportera loin de tout cela, Alejandro livrera son ultime bataille contre son père et le vaincra. Il lui retire son masque, guidé dans ses gestes par le vieux réalisateur qui le pousse dans ses bras et le prie de pardonner à cet homme qui ne lui a rien donné, mais grâce à qui il est devenu quelqu'un. Voilà un texte qui n'est pas une critique en soi, ni vraiment une analyse. Il s'agit plutôt d'un exercice que "Un Poesia sin fin" m'a inspiré. Un très beau film, dense, qui mériterait d'être revu pour mieux comprendre, et sentir les résonances avec nos propres vies. Me voilà parti pour découvrir maintenant les autres films de Jodorowsky, qui m'a déjà conquis par son univers si beau et coloré.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 14 novembre 2016
    Poesía sin fin est le deuxième volume de l'ambitieux projet de l'artiste aux multiples facettes Alejandro Jodorowsky. Ce projet commença il a trois ans avec le merveilleux La danse de la réalité, le premier film du réalisateur après un quart de siècle, et il a été conçu comme une pentalogie qui racontera la vie de l'auteur. Dans Poesía sin fin, Jodorowsky nous montre son parcours dès le déménagement de son village natal, Tocopilla jusqu'à son départ à Paris lors de la montée du fascisme au Chili. Encore une fois, faisant recours à sa famille comme les acteurs qui jouent l'oeuvre.

    L'épisode précédent s'agitait d'un récit d'une enfance innocente, bien chargé de passages naïves; comme l'étoile vivante de l'uniforme de la garde nationale, qui effrayait le petit Alejandrito par peur mourir asphyxié. Mais le film nous montrait aussi des moments d'une beauté époustouflante, comme celui de la fuite de son père, où le réalisateur essayait d'humaniser l'image du monstre qu'il avait connu. Dans Poesía sin fin, la famille n'est plus le pilier autour duquel le récit tourne, sinon que c'est les artistes de la scène chilienne de la fin des années 40, dont Jodorowsky faisait partie: Nicanor Parra, Enrique Linh, la poétesse Estela, les soeurs Cereceda...

    Mais le film n'est pas un récit ad hoc. Le narrateur, Jodorowsky lui-même, apparaît en scène pour intervenir dans quelques moments décisifs, comme si les regrets du présents intervenaient dans les actions du passé. Le film, plus que raconter une série de situations, développe l'atmosphère de magie et d'inspiration dans laquelle l'auteur se submergeait à l'époque. Pour ceci, il fait recours de décors extravagants mais soignés au détail, pleins de couleur, accompagnées des performances comiques, presque du vaudeville, qui font éclater la drôlerie de l'ensemble. Bien sûr, le réalisateur utilise aussi une série d'acteur aux profils peu probables pour le cinéma, faisant que le récit devienne encore plus fluide, comme d'habitude dans sa filmographie.

    En plus, l'oeuvre défend la rupture avec le conventionnalisme, faisant que le film aille un pas plus loin en défense de l'avant-garde artistique par rapport au précédent. Poesía sin fin nous parle plus de la création artistique que de la vie de son auteur. Le film montre la luminosité de l'art face aux ombres du fascisme. Poesía sin fin est un carnaval qui défend les irrévérents, qui fête l’insolence et qui nous encourage pour nous laisser emporter par la poésie elle même, laissant derrière notre passé si nécessaire.///// Encore plus de fautes et d'erreurs sur le lien ci-dessous
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