John Wick 2 : La balle est dans son camp
Après le coup de pied dans la fourmilière du premier épisode, où notre ami Keanu Reeves a littéralement passé le monde du crime à tabac pour une histoire de chien et de voiture, il était évident que les gars derrière John Wick n'allaient pas lâcher l'affaire. Et boum, voilà John Wick 2. Un projet casse-gueule ? Carrément. Le premier avait surpris tout le monde en débarquant de nulle part. Alors refaire le coup, c’est comme demander à Neo de recharger la Matrice sans bug. Ça sent le sapin, et pourtant…
Chad Stahelski reprend les rênes, et cette fois-ci, il est tout seul aux commandes. Adieu David Leitch, bonjour perfectionnisme. Avec une nouvelle équipe technique, Stahelski peaufine les détails : éclairages aux petits oignons, cadres millimétrés, et une bande-son de Tyler Bates qui sait quand la fermer pour laisser parler les flingues. Les scènes d’action sont encore plus inventives et variées que dans le premier. Mention spéciale à cette fusillade dans les catacombes romaines, aussi hypnotique que les tourments de Frodo à la recherche de son précieux. Keanu Reeves, toujours aussi gracieux, se bat, recharge, et tue avec une élégance digne d’un Jedi maniant son sabre.
L’univers de John Wick est un monde parallèle où tout le monde est potentiellement un tueur à gages. Ça te rappelle quelque chose ? Ouais, c’est comme si la NSA avait fusionné avec l’Empire de Star Wars. La paranoïa règne en maître, et Stahelski s’en donne à cœur joie pour dépeindre un monde où personne n’est vraiment à l’abri. Un système dictatorial déguisé en société civilisée, où chaque coin de rue pourrait abriter un assassin. Hitchcock serait fier de cette exploration de la paranoïa et du contrôle absolu.
John Wick 2 ne se prend jamais trop au sérieux et assume pleinement son côté kitsch. Les symboliques sont aussi subtiles qu’un Hulk en colère, mais elles fonctionnent. La dette de sang, par exemple, commence par faire sourire mais finit par impressionner. Et certaines scènes flirtent avec une poésie inattendue, comme ce suicide baroque qui nous rappelle que, même dans l’univers de Wick, l’honneur a sa place, aussi tordu soit-il.
Malgré tout, le film n’échappe pas à quelques clichés. La réintroduction de Wick est aussi subtile qu’un T-Rex dans un magasin de porcelaine, et le passage avec Laurence Fishburne frôle l’inutile. On sent que le gars est là juste pour rappeler les fans de Matrix à l’ordre. Les autres acteurs sont corrects sans plus, mais bon, on ne va pas au McDo pour une salade bio, hein.
John Wick 2 surpasse son prédécesseur à tous les niveaux. Plus abouti, plus virtuose, et en embrassant son univers kitsch avec intelligence. Le film explore des thèmes actuels avec une finesse inattendue, élevant Wick au rang d’icône moderne, mi-super-héros, mi-bourreau des cœurs (et des crânes). En fin de compte, les petits défauts sont éclipsés par l’excellence du divertissement. Si vous aimez l’action pure, sans fioritures, avec une star au sommet de son art, John Wick 2 est votre Saint Graal. Et avec les promesses pour le troisième opus, on est peut-être en train de voir naître une saga aussi culte que Die Hard ou L’Arme fatale. Bref, ça va être la guerre des étoiles dans les salles de ciné.
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