Avec "La ch’tite famille", Dany Boon opère un retour vers ce qui a fait son succès dans les salles. Impossible de ne pas voir un clin d’œil vers "Bienvenue chez les ch’tis", et par le tuning d’une 205 la référence envers "Rien à déclarer" est avérée, bien que la marque de véhicule diffère. Quoiqu’il en soit, l’immense succès de "Bienvenue chez les ch’tis" faisait de "La ch’tite famille" la comédie très attendue. Encore fallait-il trouver une histoire… Et bien c’est chose faite avec la sauvegarde de son identité, tout en faisant le chemin inverse de celui parcouru lors de "Bienvenue chez les ch’tis". En effet, ce n’est pas un non ch’ti qui se déplace dans le nord, mais les nordistes qui s’en vont à… Paris. Le film aurait pu aussi bien s’appeler "Les ch’tis à Paris", en dépit du fait que l’histoire est centrée sur la famille du personnage principal. Mais ça touche aussi un certain nombre de personnes extérieures, comme l’orthophoniste. Cependant, comme l’a souligné l’internaute BenoitG80, les portraits dressés ont les traits tellement grossis que ça en devient presque caricatural, limite grossier. Enfin bon : il n’y a guère que les spectateurs ch’tis de pure souche qui peuvent en juger. Il n’empêche que c’est une culture, d’une part par l’idéologie et le caractère qui en découle, d’autre part par le dialecte local. Il est d’ailleurs regrettable que le spectateur non ch’ti comme moi ne comprenne pas tout. Soyez tranquilles, on capte tout de même l’essentiel, ce qui nous permettra de rire de bon cœur sur quelques séquences, à commencer par le lavage à sec, ou la confection du gâteau d’anniversaire avec l’implantation des bougies, ou encore la séance chez l’orthophoniste. Je ne citerai pas les autres moments, préférant vous laisser les découvrir par vous-mêmes. En dehors de ça, certaines scènes interpellent par leur idiotie la plus complète, comme le moment où le frère de Valentin essaie de se garer dans les rues de la capitale. On notera aussi quelques incohérences, comme le pantalon du costume qui a rétréci dans le sens de la longueur, mais miraculeusement pas dans la largeur ! Il est clair que "La ch’tite famille" n’est pas au niveau de "Bienvenue chez les ch’tis". C’est sans doute ce qui explique que la tendance générale s’exprime quelque peu déçue. D’autant plus déçue qu’on retrouve quelques acteurs déjà présents à bord de "Bienvenue chez les ch’tis" tels que Guy Lecluyse (égal à lui-même), Line Renaud (beaucoup moins austère et bien plus attendrissante que dans "Bienvenue chez les ch’tis"), Kad Merad… et bien entendu Dany Boon. Des acteurs que nous avons plaisir à retrouver, auxquels sont venus se rajouter Valérie Bonneton, Pierre Richard (toujours en aussi belle forme du haut de ses 83 ans), Laurence Arné, et François Berléand. Sinon on se demande ce que certains sont venus faire là, même s’ils n’apparaissent qu’à travers des caméos : Pascal Obispo (qui pour le coup fait anachronique avec le style de l’exposition), Claire Chazal, Arthur et… Kad Merad. Ils n’apportent rien, si ce n’est former une clientèle fortunée. Mais franchement, n’aurait-il pas mieux valu des acteurs qui savent porter l’odeur du fric ? Là tout de suite dans ma tête s’impose un nom : Catherine Jacob. Mais sans doute Dany Boon a jugé bon de mettre des têtes bien connues au nom bien connu de toute la population français, des personnalités que nous savons fortunées. Dans tous les cas, les votes qui figurent parmi les critiques les plus utiles me paraissent quand même bien sévères, comme si c’était plus un vote sanction qu’autre chose. Certes les internautes ont argumenté leur point de vue (donc pas de pouce rouge distribué de ma part), mais je considère que ce film ne mérite pas les notes en dessous de la moyenne. D’abord parce que le message du film distille qu’il ne sert à rien de renier ses origines, tout simplement en partant du fait que nous sommes ce que nous sommes, et qu’il faut prendre garde comment la haute société peut broyer ce avec quoi vous avez grandi. Il n’y a qu’à voir comment le couple Valentin et Constance paraissent détestables en les voyant péter plus haut que leur cul quand ils ignorent les bonjours qui leur sont adressés. Mon dieu ! la bourgeoisie parisienne est-elle aussi mal polie et hautaine ? Dany Boon est ch’timi, nous le savons tous. Mais le message diffusé va au-delà de ça : l’hexagone est composé de différentes cultures, pour la plupart rurales. Et c’est ce qui fait tout le charme du pays, particulièrement riche tant au niveau culturel qu’architectural. Il n’y a qu’à jeter un œil sur les chiffres issus du tourisme. Et puis en dehors de ça, comme je l’ai dit plus haut, on se paye quelques bonnes tranches de rire à divers moments. Alors oui, sans être totalement innocent, ce film reste un bon moment de détente à passer en famille, tout simplement parce qu’on ressent la bonne entente qui a régné sur le plateau de tournage. La preuve nous en sera donnée à travers le long bêtisier qui accompagnera l’intégralité du générique de fin. En résumé : bien mais sans plus. Est-ce que ça vaut un ticket de cinéma ? Mmmm je dirai que oui, l’ambiance générale donnée par les rires collégiaux renforçant l’esprit bon enfant de cette comédie. Après vous faites comme vous voulez : je ne touche pas de royalties sur les entrées (et c’est bien dommage !).