Comme c'est souvent le cas avec les documentaires réalisés par le réalisateur Kenneth Elvebakk, DANCERS fut primé dans plusieurs festivals parmi lesquels le Festival international du film jeunesse d'Oulu où il remporta le prix du Meilleur Film Jeunesse ainsi qu'au Festival international du film de jeunesse de Chicago où il récolta le deuxième prix du Jury Documentaire long métrage. Parmi ces autres sélections en festivals, citons également le Festival international du documentaire de Munich ainsi que le Festival international d'Edimbourg.
A l'origine du projet, il y a eu cette envie pour Kenneth Elvebakk de partir à la rencontre d'adolescents entrés dans des institutions prestigieuses de danse classique, et ce, alors qu'ils ne sont encore que des enfants. Il déclare : "Dans de nombreux pays européens, beaucoup d'enfants entrent dans les corps de ballet prestigieux, avant même d'avoir 10 ans. J'avais envie d'aller à leur rencontre."
DANCERS suit un groupe de trois adolescents, Lukas, Syvert et Torgeir, amis dans la vie. Compte tenu de leur passé et de leurs origines, le réalisateur évoque ainsi des thématiques sociales et générationnelles venant se greffer au récit de l'amitié des trois garçons, telle qu'elle nous est racontée.
Le but des protagonistes du documentaire est simple : intégrer la prestigieuse Académie de ballet d'Oslo. Mais la concurrence entre les danseurs est rude et seuls les meilleurs pourront toucher leur rêve du bout des doigts. Milieu à la discipline quasi militaire, la danse classique a souvent été représentée au cinéma comme un univers où la recherche d'excellence pouvait confiner à l'aliénation mentale, à l'image du classique Les Chaussons Rouges de Michael Powell et Emeric Pressburger et plus récemment de Black Swan de Darren Aronofsky.
Filmer le parcours de trois garçons souhaitant devenir danseurs étoiles répond à un désir pour Kenneth Elvebakk de sortir des sentiers balisés sur la danse classique telle qu'elle est habituellement représentée, comme il le souligne : "En réalisant ce film, je souhaitais casser les préjugés et aller à l'encontre des clichés sur le ballet qui devrait être une activité réservée aux filles ou aux homosexuels."
Kenneth Elvebakk revendique clairement les documentaristes l'ayant inspiré quant au parti pris de sa réalisation : "Ma méthode de travail s'est inspirée des documentaires de Nicolas Philibert et de Margaret Olin. Leur approche m'a beaucoup guidé pour aller au plus près des défis émotionnels à chacun de mes personnages."
Lukas, l'un des jeunes garçons suivis par le réalisateur Kenneth Elvebakk, se voit dans l'opportunité d'intégrer le prestigieux Royal Ballet School à Londres, l'une des écoles de danse les plus réputées au monde. Formant les danseurs qui intégreront ensuite des compagnies de renommée internationale comme le London Royal Ballet et le Birmingham Royal Ballet, elle est pour les trois garçons du film, un objectif qui se transformera en sujet de rivalité pour ces derniers lorsque l'un d'entre eux y sera accepté.
Kenneth Elvebakk a suivi pendant 4 ans les adolescents de son film et a donc filmé leur évolution, notamment leur rapide passage à l'âge adulte que suppose la pratique de la danse à haut niveau. Une telle durée de tournage permet également de mesurer l'évolution de leur amitié qui, de fusionnelle se transformera en rivalité quand l'un d'entre eux intègrera le Royal Ballet School de Londres.