Très bon film sur le destin tragi-comique de cette femme, diva autoproclamée, dont tant de gens, parmi ses amis et relations se sont moqués. Quelle solitude chez elle que personne n'aimait pour ce qu'elle était vraiment. C. FROT est touchante et M. FAU magistral, en Maestro d'opérette, ce que la "diva" attend de lui , en fait, avec une grandiloquence qui frise le ridicule. Tous deux sont de grands comédiens.
Après une très belle introduction de musiques admirablement interprétées nous faisons connaissance avec l'héroïne...Nous sentons le ridicule et le décalage, qui va s'accentuer tout au long du film jusqu'au drame. Les questions soulevées ne concernent pas que l'héroïne, elles concernent chacun de nous : nous connaissons nous nous-mêmes ? n'entretenons nous pas une image qui n'est pas notre vérité en profondeur? certaines personnes de notre entourage ne laissent- elles pas, par gentillesse, intérêt ou lâcheté des vérités non-dites ? Le film est bien mené, et ceux qui croient le cas exagéré pourront entendre sur Youtube la vraie Florence Foster Jenkins. Les seuls reproches que je ferais sont un peu de longueur et lourdeur vers la fin et sur les personnages secondaires, certains ont pour moi des mobiles peu compréhensibles...mais un peu de mystère n'est pas à rejeter.
J'ai trouvé ce film très intéressant sous quelques aspects, tout d'abord le fait qu'on raconte l'histoire d'une personne qui se bat dans le but de réussir mais qui ne réussit pas forcément, alors qu'on a tendance à trop parler et trop raconter d'histoires sur les personnes qui ont du succès et qui réussissent, ça rappelle un petit peu le film "Un homme idéal" avec Pierre Niney qui racontait l'histoire d'un artiste qui ne réussit pas forcément. C'est intéressant de voir cette facette qui montre que tout le monde ne réussit pas forcément. Ensuite ce film nous fait réfléchir sur est-ce que grâce à la richesse et le fait qu'on ait un nom connu qui retient l'attention on peut comme ça s'inventer un talent et un certain prestige ? Autrement dit est-ce que l'argent et la noblesse font la différence ? Ce film nous pose aussi la question sur la vérité et le fait d'être honnête de manière générale, en effet une réalité si elle est cachée trop longtemps par peur de blesser la personne peut faire très mal, car elle n'est pas toujours bonne à dire certes mais elle ferait moins de mal si elle était dite dès le début. Ici le personnage de Marguerite chante horriblement faux, ce que tout le monde peut constater, mais ses proches et son entourage ne veulent pas lui avouer par peur de l'offusquer. Le danger de rester dans une illusion comme ça c'est que lorsqu'on apprend la réalité ça peut blesser profondément... En espérant que ça ne sera pas le cas pour Marguerite ;) ! Il faut saluer au passage la remarquable prestation de Catherine Frot qui a suivi un entraînement intensif pour y arriver. Certains pourraient se dire "Oh ! Chanter faux ça c'est simple tout le monde peut le faire etc..." oui mais chanter faux mais BIEN chanter faux comme elle a fait c'est tout de même admirable. Egalement des personnages secondaires très intéressants, des décors et costumes somptueux nous mettant bien dans l'ambiance des années 20. Film que je conseille.
Margueritte est une curiosité rare dans le paysage cinématographique Français. Un peu à la manière de Lola Montès de Max Ophüls, le film est baroque, théâtral et magistral. On se laisse vite porter par le burlesque des situations et surtout par le personnage de Margueritte divinement joué par Catherine Frot. C’est touchant, souvent drôle, les personnages sont tous marquants et la reconstitution d’époque est somptueuse. Mais c’est la photo qui sublime le tout, cadrages impeccables, lumière très bien gérée et ambiances saisie avec talent. Une histoire de quête d’amour, de passion et de liberté ultra originale et traitée comme aucune autre. Voilà un retour aux sources du cinéma, un très grand film.
Une tragédie pleine de sensibilité, de subtilité, de réalisme de finesse.. les mots me manquent pour décrire les émotions, la "navrance", la tendresse qui m'ont traversée en regardant ce film. Un seul reproche technique le "play-back" pas très réussi pour certains acteurs et l'outrance de la dissonance.
Pour aller dans le sens de toute les critiques positives, il est grand temps de donner (enfin !) à Catherine Frot un césar de la meilleur actrice (elle n'a eu qu'un césar du meilleur second rôle en 1997 pour un air de famille). Et de nommer le film dans des tas d'autres catégories...
Xavier Giannoli s’inspire librement de l'histoire de Florence Foster Jenkins, une richissime américaine qui s'est acheté une reconnaissance et une célébrité de cantatrice alors qu’elle chantait faux. Difficile de ne pas sourire lorsqu’on entend pour la première fois Marguerite chanter lors d’un récital privée caritatif (ou de se boucher les oreilles devant un tel massacre de l’œuvre de Mozart). Le film traite de l’hypocrisie et de la lâcheté dans les rapports humains, et notamment dans le milieu bourgeois des années 20. Marguerite est un film réussi dans son scénario porté par de très bons acteurs ; c’est un plaisir de voir les comportements du mari de Marguerite (André Marcon très juste), le professeur de chant excentrique Atos Pezzini (Michel Fau excellent), le majordome (Denis Mpunga) et bien sûr Catherine Frot, même si elle reste dans son registre habituel de femme naïve. La bande son du film est aussi un régal, des classiques de l’opéra, sauf quand ils sont interprétés par Marguerite bien sûr. En revanche, le film souffre d’une mauvaise qualité de lumière. J’ai trouvé les images ternes et les éclairages forment des reflets dérangeants.
Les relations des personnages dans les regards et les gestes sont d'une grande sensibilité. L'élégance des années 20 et la douceur de Catherine Frot mais en exergue tout le tact et le soin apporté au projet. Bien que nous puissions parfois nous ennuyer quelques peu.
Superbe ! Quel jeu,quelle prestation de Catherine Frot ! Et des autres!On retrouve de l'émotion,de la sensibilité,c'est drôle,c'est triste,c'est émouvant.Grand bravo,ça fait du bien.