Derniers Avis : La Boule noire - Page 2

Une inspiration d'après Simenon n'était pas pour me déplaire, le casting était très bien choisi et un Bernard Campan entrant très vite et très bien dans un rôle inhabituel nous promettaient un régal cinématographique : du Maigret 2015 ?. J'étais au départ sous le charme de ce scénario qui avançait bien et dans lequel un directeur de super-marché rêvait d'intégrer le clan de notabilités locales et autres parvenus, mais sans y parvenir : la vie est injuste mais on était dans l'ambiance du commissaire à la pipe. Images variées, animation mesurée, progression intéressante de l'histoire, superbe collection de vieilles voitures anciennes (et françaises !) comme neuves, pour faire époque, avec malheureusement une musique déphasée mais heureusement rare. On pressent que l'énigme qui avance va lentement aboutir avec une évolution proche du suspense et soudain : générique de fin et rideau : si vous voulez une fin, faîtes-vous la vous même. Méprisant pour le spectateur : babache réalisateur et babache scénariste nous laissent sur notre faim de fin ! Nullissime : je ne suis pas là de revoir un de leurs navets, et je plains Jean-Baptiste Neyrac qui a financé cet abus de confiance et nous a fait perdre notre temps ! On est à des années lumière des récits bien ficelés de Simenon avec un Santamaria pitoyable et des acteurs floués
willycopresto

Excellent film, scénario, musique, direction d'acteurs et mise en scène parfaits. Les acteurs sont tous impeccables, Bernard Campan en tête et collant parfaitement à ce personnage torturé en pleine remise en question et doutant de sa valeur. On est tenu en haleine pendant ces quelques jours où il parait sombrer. Virginie Lemoine m'a aussi épatée. L'actrice qui joue la fille aînée est parfaite aussi, son jeu est intense. Antoine Dulery nickel.

Certes le film est un peu déprimant car tout semble aller de mal en pis pour cet homme, mais c'est tellement bien joué et bien mis en scène que j'avais envie de connaitre le dénouement. Un film d'actualité sur les racines, les origines, les classes sociales, et les croyances délétères exterieures ou auto-imposées qui réduisent la valeur d'un homme à son pedigree. Or la valeur d'un homme ne se mesure pas à ses origines, mais bien à ce qu'il est, à son savoir-etre et à ses actions quotidiennes envers autrui.

Rochefort 1979.

Le film fait magnifiquement ressortir l'hypocrisie d'une prétendue bourgeoisie provinciale. Rien de changé entre hier et aujourd'hui. Seul le décor n'est plus le même.

Impossible de ne pas penser à Chabrol. La réalisation de Denis Malleval est juste, soignée, efficace. Le scénario habilement adapté d'une œuvre de Georges Simenon est signé par Jacques Santamaria. Les dialogues finissent de donner à cette fiction son véritable intérêt.

Fils d'immigrés portugais, ayant réussi dans sa vie, professionnelle et privée, Vincent Ferreira est un père aimant, débordé mais attentif, courageux et amoureux de sa femme. Ce rôle offert à Bernard Campan, lui permet d'imposer toutes les palettes de son talent. Comment oublier un passé qui vous colle à la peau quant on est devenu un notable provincial, sans être un fils à papa ? Mais fils unique d'un père décédé et d'une mère interprétée par une surprenante Linda de Suza. Un petit second rôle, avec deux seules apparitions dans lesquelles la chanteuse de la valise en carton, démontre un joli talent de comédienne.

"Monsieur Ferreira nous sommes tous de petits bourgeois, mais rien ne nous oblige à nous montrer encore plus petits" avouera l'un des acteurs au principal protagoniste de cette fiction parfaitement réussie.

Virginie Lemoine en épouse dévouée est parfaite. Antoine Dulery, comme d'habitude, excellent. La musique de Jean Musy rajoutés à tous ces talents réunis contribuent au plaisir d'un agréable moment de télévision.

Un prix d'interprétation pour Bernard Campan serait largement mérité.