Pas à dire, ça dépote, c'est du brutal. C'est nerveux, sobre, anxiogène à souhait, c'est du cash sans voyeurisme gore. Avec son "Braqueurs" Julien Leclerq remplit le contrat en réussissant presque, en prime, à nous faire entrer en empathie avec ses malfrats. Enfin pas tous les malfrats, seulement quelques braqueurs, Sami Bouajilah et Guillaume Gouix en tête de liste. D'autant plus dure est la chute, même si on ne s'attend pas trop au happy end...Sami B. campe un chef de groupe secret, méthodique, implacable et magnanime, une belle figure de gangster à l'ancienne, avec la french touch qui va bien. Il est parfait pour le rôle...
Une petite critique : sa relation avec une violoniste effarouchée est peu crédible et plaquée, limite inutile. Pas très grave, elle ne prend pas beaucoup de place.
Par ailleurs, si les deux premiers bracos sont très "haut de gamme", réglés au cordeau et vraiment impressionnants, après c'est parfois un peu plus brouillon, autant dans le déroulé quand ça défouraille avec les dealers puis avec les bleus (très méchants les dealers, des caricatures) que dans les dialogues clés permettant de comprendre l'enchaînement des faits et donc le pourquoi du comment... Mais rien que pour les scènes d'action le film mérite ses trois étoiles.
La quatrième, je l'ajoute pour l'ambiance générale tout en retenue, en variations de rythme façon montagnes russes, en noirceur nerveuse addictive, en adrénaline à la vie à la mort.
De la bonne came, ce polar.