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vinetodelveccio
68 abonnés
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4,5
Publiée le 23 février 2016
Un film délicat, sublimement écrit et emprunt d'une mélancolie vaporeuse. Desplechin nous offre une histoire d'amour absolue, poignante et totalement habitée. Les deux jeunes héros sont complexes, pleins d'aspérités et d'imperfections ce qui les rend absolument attachants.Il s'agit ici d'une histoire de résistance, et de s'interroger comment tenir face à la réalité de la vie qui ronge les sentiments. Quentin Dolmaire est rayonnant et Lou Roy Lecollinet aspire véritablement la caméra à chaque plan (un César chacun s'il vous plaît...). La mise en scène est brillante, à la fois étonnante de fluidité et abrupte comme peuvent l'être les personnages. Un film sublime qui reste longtemps dans le coeur.
Si Mathieu Amalric est mentionné sur l’affiche, l’histoire se concentre surtout sur son personnage adolescent. Le personnage principal est donc l’inconnu Quentin Dolmaire. Ce jeune homme à la voix particulière et aux phrases scandées rappelle un certain Louis Garrel avec un dialecte Amalric-Luchini. Il est accompagné de la fougueuse Lou Roy-Lecollinet, novice également. Nommé à la Quinzaine des Réalisateurs, Trois souvenirs de ma jeunesse raconte la rencontre entre ces deux jeunes qui vivent comme dans un film de la Nouvelle Vague. Installés nu dans un lit, ils lisent un roman à haute voix. Assis sur un banc en face la Tour Effel, ils se disent des mots d’amours. L’une danse au milieu d’une foule, pendant que l’autre est assis en admiration au bout de la salle. L’histoire accumule des clichés romantiques mais savoureusement mis en scènes sous la direction d’Arnaud Desplechin. Trois souvenirs de ma jeunesse parle du temps, ressasse la mémoire, interprète l’avenir et nous met en garde sur cette histoire qui s’écrit de toute façon. Drôle au début, mélancolique ensuite, voici un drame au charme profond et mémoriel. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Grâce au festival Télérama, j'ai pu voir ce film que j'avais volontairement esquivé à sa sortie, n'étant pas très attiré par un prequel d'un long-métrage que je n'ai pas vu... Mais entre temps, j'ai eu le temps de découvrir le cinéma de Desplechin, et j'étais plus qu'impatient de voir ce qu'il pouvait faire dans Trois souvenirs de ma jeunesse. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les trois souvenirs présentés n'ont pas la même importance, et donc pas la même durée. Cela prend tout son sens quand on voit le plus long, celui consacré à Esther. Il s'agit du premier amour de Paul Dédalus, un amour complexe et dur mais véritablement flamboyant. Leur vie amoureuse est bancale, en particulier à cause de la distance qui les sépare, mais cela ne les empêche pas de partager de beaux moments. Quand même, cette relation épistolaire est magnifique ! Les séquence où les personnages récitent face caméra leurs lettres remplies de banalités sont à la fois futiles et pleines de poésie. Le seul défaut que je peux trouver à leur relation, c'est leur rencontre et leur première discussion : j'ai du mal à concevoir que Paul puisse trouver quelque chose à Esther, qui se conduit vraiment comme une garce. Pourtant, cela s'accorde totalement avec le caractère des deux personnages, au fil du film on constate que l'effrontée s'assagit au contact du garçon un peu lourdaud, qui lui va légèrement s'affirmer. Cette (subtile) évolution s'opère en grande partie grâce aux acteurs qui, il faut bien le dire, sont très bien dirigés par Desplechin. Il les fait jouer de la même manière qu'il fait jouer Amalric et Devos. Cela se voit dans leurs mimiques et dans leur diction, et cela ne tombe jamais dans la simple copie. Le jeu des deux jeunes acteurs est assez singulier, il faut le reconnaître, mais cela reste tout à fait crédible dans le registre du bizarre. De la même façon, le texte est très littéraire, ce qui n'empêche pas les acteurs de bien poser leurs intonations sur chaque syllabe. Je pense d'ailleurs qu'il n'y a que Desplechin qui peut tirer quelque chose d'aussi authentique avec un langage aussi particulier. Et on arrive au point qui m'a chiffonné : cette authenticité est en quelque sorte mise à mal par les très nombreux regards caméra. Je ne sais pas s'ils sont là pour interpeler le spectateur ou pour lui demander de prendre du recul sur ce qu'il est en train de voir. En tous cas, voir une scène contenant beaucoup de réel se terminer par un effet mettant en avant l’artificialité de la scène, cela me freine beaucoup. À la manière d'Un Conte de Noël, je n'ai pas énormément apprécié le film à cause de certains choix de réalisation, mais je considère que Trois souvenirs de ma jeunesse est un bon film, très juste dans sa représentation d'un amour passionné mais difficile, éreintant mais nécessaire.
Vu en rattrapage dans le cadre du festival Télérama…et j’ai vite compris pourquoi j’avais évité ce film maniéré, superficiel et finalement très bavard à sa sortie…histoire abracadabrantesque qui part d’une vague histoire d’espionnage en Russie ou plutôt en Biélorussie, en passant à un épisode d’enfance et de détestation de la mère, pour s’éterniser dans une interminable histoire d’amour d’adolescence, avec une Esther agaçante à souhait…avec un faux air de nouvelle vague et aussi barbant qu’un Godard de la bonne époque…dieu que je m’y suis ennuyé !!!
Autant "Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle)" m’avait profondément ennuyé que ce Desplechin ci m’a enthousiasmé, j’ai adoré de bout en bout, c’est tellement fort, tellement juste en terme de mise en scène, c’est fantasmé, passionné, brut, sensible avec des acteurs remarquables. Toute la partie à Minsk s’apparente presque au thriller, j’étais à fond dedans comme rarement, puis lorsque Paul remonte ses souvenirs d’amour de jeunesse avec Esther on touche au sublime minute après minute, et ça a beau durer le film multiplie les moments volés avec malice, lyrisme et tendresse, et le ton reste étrange, comme si la réminiscence agissait sur ce qu’on assimile à l’écran. Un peu évasif donc mais juste ce qu’il faut, le personnage de Paul est incroyablement assimilable et attachant, tout fleure bon la mélancolie, magnifiée par la réalisation aiguisée de Desplechin, les regards de Esther à l’autre bout de la pièce, on comprend tout, la passion totale. C’est exactement ce que Gaspar Noé n’a pas réussi a capter dans "Love" par exemple, à ce niveau là le film m’a comblé car même si le style évite (habilement) l’hyperréalisme on ressent beaucoup de choses, enfin personnellement ça m’a énormément touché, et revoir ce personnage des années plus tard sous les traits d’Amalric, sa souffrance qui perdure, puis ce dernier flashback sublime, génial quoi ! Le meilleur film de 2015, tout simplement, gros coup de coeur.
L'histoire compte trois souvenirs mais se concentre essentiellement sur le dernier : Esther, souvenir chargé de sentiments et de romantisme. La mise en scène est originale et retranscrit subtilement l'état d'esprit de la jeunesse. Malgré quelques longueurs, ce film parvient à nous replonger, avec une touche de nostalgie, dans l'atmosphère et l'ambiance de cette période de la vie.
On à l'impression de se retrouver à l'adolescense, cherchant sa voie et combattre tous les maux, vivre l'amour et découvrir des passions...bref film très touchant et émouvant
Une expérience cinématographique mitigée : de bons moments – parmi lesquels, l’expérience russe et quelques dialogues bien sentis - et d’autres moments plus oubliables avec des personnages un peu trop complexes pour moi. Je pense que le film aurait gagné à être plus court, plus resserré en termes de montage. Pourtant l’idée de départ spoiler: (un retour en France après une longue absence et un interrogatoire par la DGSE) amène très bien les longs flash-backs explicatifs du film et les différentes périodes de souvenirs du titre. Peut-être aurais-je dû précédemment voir « Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) » du même réalisateur pour mieux savourer ce film ?
Pour parler de Desplechin, je ne trouve pas de meilleur qualificatif que celui de : "cinéaste-romancier-expressionniste". On trouve dans ce dernier film pas mal de caractéristiques qui viennent probablement de ses lectures : un langage très littéraire, bien sûr, mais aussi une multiplicité de personnages et de points de vue, une narration éclatée, mélange de temporalité et de genre, tout en incluant de nombreuses réflexions plutôt philosophiques.
C´est là son atout principal - l'oeuvre possède une singularité et une fraicheur bienvenue - et son talon d´achille : le film est parfois trop bavard et se repose sur ses très bons dialogues. Desplechin sait filmer, cela ne fait aucun doute, et partage avec les expressionistes cette capacité de briser le classicisme de la mise en scène tout en lui donnant un sens narratif. Les lectures de lettre, par exemple, sont joliment filmées dans cette optique, un peu à la "Jules et Jim".
L´histoire, quant à elle, ne joue pas la carte de l´originalité en s´inscrivant dans le roman d´apprentissage. Pourtant, je n´ai jamais eu le sentiment de déjà-vu. Il y a un je ne sais quoi de fraicheur qui fonctionne plus que bien. Il se trouve sans doute dans la qualité des dialogues, de l´écriture des personnages, du jeu des acteurs, et du montage jouant sur plusieurs temporalités. En témoigne la superbe mauvaise scène de séduction, l´une des plus belles définitions sur grand écran de ce que peut ressentir un garçon masculin. En témoigne aussi la riche galerie de personnages qui sont regardés par Dédalus comme autant de pièces constituant le puzzle de son identité, y compris -symbole très intelligent - un autre Dédalus qu´il connait à peine. Le regard de Dédalus sur ses souvenirs de jeunesse n´est pas un simple prétexte à la nostalgie, mais une invitation á l´introspection. Et enfin, dernier témoin de mon argumentaire, et quelle temoin, la sublime Lou-Roy Le Collinet qui est superbement cinégénique.
En explorant la mémoire de Dédalus, nous pourrons peut être travailler la nôtre, et en plongeant dans les dédales de notre identité, tenter de rendre nos souvenirs aussi actifs et présents que les siens.
Une romance qui fleure bon la fraicheur de l'adolescence, à l'heure de tous les possibles, même les plus cicatriciels. D'une grande force romanesque et avec des acteurs lumineux.
Extrêmement bien reçu par la critique et dans une moindre mesure par le public, "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" a tout d'une œuvre-somme, reprenant dans une narration inspirée tout ce qui nous a un jour séduit, emporté, chez Desplechin : les histoires de famille, les histoires d'espions, la science et la culture, la confusion des sentiments, le tout avec ce mélange unique de distance "intellectuelle" - qui rend le film comme son spectateur plus intelligent, semble-t-il - et d'incandescence inouïe. De charme aussi, car ici la peinture d'un premier amour entre adolescents, superbement porté par l'interprétation de Quentin Dolmaire, revêt toutes les couleurs de la nostalgie (les eighties, très justement décrites) et de l'embrasement... jusqu'à ce que la cruauté - des autres, du monde, de soi-même ait raison de ce petit couple naissant. Qui se refusera quand même à mourir, au moins dans le cœur de Paul Dedalus (de l'un des deux Paul Dedalus, plus exactement...). "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" est un film qui soulève l'enthousiasme, fait peur parfois (au cours des deux premiers "épisodes", qu'il ne faudrait pas négliger parce qu'ils sont plus courts), et nous accompagnera longtemps, de manière très intime, une fois le mot fin inscrit à l'écran. Desplechin a encore réussi son coup !
Pas évident de s'y remettre, mais bon, faut bien reprendre le fil une semaine après, même - surtout - sur des trucs aussi inutiles et frivoles que nos critiques Allociné... Que penser du dernier Desplechin ? Qu'il est très plaisant mais qu'il aurait pu être bien meilleur, s'il n'avait tenté d'entremêler artificiellement deux histoires très différentes, et qui auraient du faire l'objet chacune d'une oeuvre séparée. Le gros morceau, "Esther" concentre tout ce qu'on aime et qui agace chez cet auteur très particulier : sensibilité parfois exacerbée, dialogues archi-littéraire qui font souvent mouche mais versent parfois dans le grotesque, interprétation alternant pose ridicule et pur moments de grâce (merci à la lumineuse Lou Roy-Lecollinet). Et puis parfois, souvent, Trois souvenirs de ma jeunesse retrouve la légèreté de la Nouvelle Vague (esprit littéraire, libertinage, pulsions libertaires)... Allez, on va se resservir un petit verre de vin et se mettre du métal à fond dans les oreilles, même pas peur !
Un film un peu poussif mélangeant film d'ados, d'agents secrets dans un esprit Desplechin sans que la fusion n'opère vraiment ; sans légèreté ni gravité ! Le jeu d'acteur même s'il est subtil, manque parfois de profondeur. Sans compter la présence de M.Amalric de d'A.Dussolier qui viennent pimenter le tout. Un peu long !
J'aime beaucoup le cinéma français, mais j'été très déçue. La bande annonce laissait présagée une bonne histoire mais on se retrouve avec quelque chose de fade. L'histoire, les acteurs et l’enchaînement des scènes ne permet pas de rentrée dans le film. Je suis restée loin de mon écran. J'ai arrêtée au milieu du film déçue.
Un film superbe et émouvant de bout en bout. Les souvenirs d'enfance et d'adolescence, parfois drôles, parfois douloureux, s'entrechoquent dans une mise en scène subtile et un découpage intelligent. L'influence de Truffaut sur Desplechin n'a jamais été aussi patente, notamment avec le recours aux lettres que s'envoient les jeunes amoureux. Les 2 jeunes comédiens sont magnifiques, Desplechin nous livre avec ce film l'un de ses plus beaux.