Ah le dernier Desplechin ! Après la déception qu'était Jimmy P. je l'attendais celui là et c'était excellent ! Alors j'ai peu de souvenirs de comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) qui m'avait moins marqué que Conte de Noël et Rois et Reine, mais ça m'a donné envie de le revoir parce que trois souvenirs de ma jeunesse c'est le retour de Desplechin à un très haut niveau. Étonnant qu'il soit relégué à Cannes à la quinzaine des réalisateurs... parce que bon... vu que ce qu'il y a en compétition c'est on ne peut plus surprenant.
Alors ce n'est pas le meilleur Desplechin, je préférerai encore Rois et Reine et Conte de Noël ! Mais Waouh ! ça fait du bien de voir ça ! Alors j'aurai aimé voir Devos, rien qu'un cameo, qu'une apparition, même muette, mais quel film malgré tout ! (et c'est plus envie personnel qu'un réel manque au film) Si le début peut faire un peu peur, on se tape l'enfance de Paul, puis son voyage à Minsk, alors ce n'est pas mauvais, mais ce n'est pas ce que je veux voir et ce ne sont pas les meilleurs moments, ce que je veux voir c'est sa relation avec Esther ! Et heureusement c'est la partie la plus longue (elle doit bien durer 1h30).
Et là c'est le festival, parce que oui ce n'est pas "réaliste" mais on s'en fout, c'est vrai, c'est bien mieux, la relation entre Paul et Esther est d'une justesse incroyable, déjà parce que les deux jeunes acteurs sont bons, surtout Lecollinet (la fille), tous les deux ressemblent aux acteurs adultes (et même le gamin qui joue Paul petit), ont la même diction, le même charme, c'est fou ça et on n'est pas dans l'imitation, peut-être parce que je ne les ai jamais vu ailleurs, mais j'ai vraiment vu Devos et Amalric jeunes.
Toutes les situations sont géniales et le film montre, parle des vraies choses de la vie, les amitiés qui se délitent avec le temps, la séparation... L'amour de jeunesse pour lequel on garde de très bons souvenirs, où l'on sait qu'on est marqué à vie par cette personne. Et on voit ça pas parce que c'est dit, mais parce que chacun situation le crie ! Et ça c'est beau ! C'est vraiment une "super" relation de cinéma (bon parce qu'en vrai ça risque d'être plus compliqué), mais ça dit des choses vraies et c'est ça qui rend le film vraiment émouvant, les étreintes, les dialogues, les maladresses, les séparations, les retrouvailles, les regards... surtout le regard désinvolte de Lecollinet.
La scène de fin est vraiment magnifique, on a vraiment un super regard.
Et quelque part c'est un beau film assez mélancolique (puisqu'on est dans le souvenir), un portrait doux amer d'une vie.
Sans doute, tout le monde n'y trouvera pas son compte, tout le monde n'aimera pas ces personnages fantasmés, où tout le monde est cultivé, où tout le monde a un charme nonchalant... Mais qu'est-ce-que c'est beau.
En gros j'ai vraiment adoré, non seulement il y a une empathie folle qui se créer avec Paul Dédalus, des dialogues somptueux, mais bon, Paul Dédalus c'est un peu chacun d'entre nous.