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Loskof
388 abonnés
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3,0
Publiée le 18 juin 2015
C'est mon premier Desplechin et je m'attendais quand même à plus aimer. Car, même si je lui reconnais des qualités indéniables, et très rares, ce film n'est pas totalement maîtrisé et son éviction de la compétition officielle à Cannes le montre de manière assez évidente. Au rang des qualités, il y a évidemment le 3ème souvenir, celui avec Esther, le plus long d'ailleurs, et de loin. Toute cette relation est très fantasmé mais il s'en dégage quelque chose d'incroyable, c'est très vaporeux, le réalisateur nous égare dans les sentiments de ces deux jeunes adultes, le tout renforcé par la diction très Doinelienne de Paul Dedalus, son flegme, et le charme dégagée par Esther. Les dialogues sont savoureux à souhait, notamment celui de leur rencontre, c'est très verbal, presque un livre filmé en fait, très référencé, ça parle culture, art, forcément c'est génial ! La prestation des deux acteurs est vraiment très bonne. Cependant le film souffre de nombreux défauts. Pourquoi avoir mis les souvenirs 1 et 2, ainsi que les moments du présents? Rien n'a d'impact sur les autres souvenirs, tout est décousu, et évidemment seule le 3ème est digne d'intérêt. Il se serait suffit à lui-même. Les passages au présent sont inutiles sauf à tenter de recoller les morceaux maladroitement et sans que cela n'apporte quelque chose. Il y a surement un côté autobiographique là-dedans mais si c'est le cas ça ça ne rattrapera rien, bien au contraire tant j’exècre les projets auto-centrés. De même la relation avec Esther finit par lasser, ce jeu incessant du chat et de la souris. Cette relation est fantasmée, sauf qu'elle existe réellement au début. Mais elle s’estompe, et il ne reste alors que le fantasme, c'est trop peut pour rester accroché.
Quentin Dolmaire possède un magnétisme extraordinaire. Il semble promis à un brillant avenir. C'est lui qui m'a aidé à tenir jusqu'au bout mais combien de fois j'ai regardé ma montre et failli piquer du nez. L'histoire manque cruellement d'action. Ces amours de post-adolescents qui s'attirent, se quittent et se retrouvent irrésistiblement ne sont pas d'un grand intérêt.
Extrêmement bien reçu par la critique et dans une moindre mesure par le public, "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" a tout d'une œuvre-somme, reprenant dans une narration inspirée tout ce qui nous a un jour séduit, emporté, chez Desplechin : les histoires de famille, les histoires d'espions, la science et la culture, la confusion des sentiments, le tout avec ce mélange unique de distance "intellectuelle" - qui rend le film comme son spectateur plus intelligent, semble-t-il - et d'incandescence inouïe. De charme aussi, car ici la peinture d'un premier amour entre adolescents, superbement porté par l'interprétation de Quentin Dolmaire, revêt toutes les couleurs de la nostalgie (les eighties, très justement décrites) et de l'embrasement... jusqu'à ce que la cruauté - des autres, du monde, de soi-même ait raison de ce petit couple naissant. Qui se refusera quand même à mourir, au moins dans le cœur de Paul Dedalus (de l'un des deux Paul Dedalus, plus exactement...). "Trois Souvenirs de ma Jeunesse" est un film qui soulève l'enthousiasme, fait peur parfois (au cours des deux premiers "épisodes", qu'il ne faudrait pas négliger parce qu'ils sont plus courts), et nous accompagnera longtemps, de manière très intime, une fois le mot fin inscrit à l'écran. Desplechin a encore réussi son coup !
On suit l’histoire de Paul Dédalus qui, suite à une interpellation à la douane, se remémore 3 éléments de sa jeunesse pour expliquer comment une autre personne pouvait avoir la même identité que lui. Le souvenir le plus important, moins en lien avec le scénario se déroulant au présent, se concentre sur la principale histoire d’amour qu’a vécu Paul Dédalus avec Esther. J’ai eu du mal à saisir le sens de ce film, particulièrement les raisons pour lesquelles cet arc scénaristique a autant d’importance. Néanmoins, les 2 protagonistes Quentin Dolmaire et Lou Roy Lecollinet sont très convaincants et disposent d’un certain charisme. Leur liaison qui s’ancre à la fin des années 80/début des années 90 reste plutôt intéressante à suivre.
Littéraire et sensuel, lyrique et théâtral, incandescent ou même résolument pop, le nouveau Desplechin permet de réactiver l'appellation trop galvaudée de grand film.
Une des pire bouze que j'ai vu. Des dialogues on ne peut plus con et prétentieux. Une intrigue d'une banalité incroyable et des personnes antipathique à souhait. Film a fuir a tout pris.
Après une aventure Outre-Atlantique, Arnaud Desplechin revient à un cinéma et à un personnage plus familier. Dans "Trois souvenirs de ma jeunesse", on retrouve Paul Dédalus, héros de "Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)" en proie à un problème d'identité puisqu'un autre Paul Dédalus né le même jour et la même année que lui a été retrouvé. L'occasion pour Paul de se souvenir de sa jeunesse, de la fois où il a fait un voyage scolaire en Russie et surtout de sa rencontre avec Esther, femme aussi sensuelle que capricieuse. Parfois un peu longuet, le film brille tout de même par la façon dont Desplechin raconte la jeunesse avec une vision romancée et des personnages qui débitent des dialogues très écrits. Bizarrement, la sauce prend et on se retrouve vite devant un film qui ne manque certainement pas de charme, dont on ne sait pas toujours où il veut en venir mais qui parvient à chaque fois à nous captiver. L'interprétation des deux jeunes acteurs ainsi que celle de Mathieu Amalric n'y est sûrement pas pour rien.
Paul Dédalus quitte le lit de la belle Irina, au Tadjikistan, pour filer au Quai d’Orsay à Paris où il est embauché. C’est l’aboutissement de ses études d’ethnologie et de nombreux voyages. C’est aussi le moment ou remontent les souvenirs jeunesse. Son enfance à Roubaix, entre une mère dépressive et mal aimée, un père éploré, un frère joyeux et une sœur complexée. Suit l’époque des soirées entre copains de lycée et un fameux voyage de classe en URSS ou il a joué les agents secrets et abandonné son identité à un Russe candidat à l’exil en Israël... Mais Paul se souvient surtout d’Esther, son premier grand amour, qu’il a « honte d’avoir laissé s’étioler » dans le Nord quand il étudiait à Paris avec une directrice de recherche qu’il aurait aimé comme mère… Mais avec Esther « sa femme, sa sœur », le temps des amours et des chagrins est resté intact. A grands coups de flash-back, Arnaud Depleschin nous entraine dans les méandres de ses souvenirs. « Dédalus » des « je me souviens… » Le ton est allègre, le récit foisonnant. La quête du temps perdu finit par donner à ce « puzzle mémoriel » des allures d’épopée existentielle. Mais, « comme Paul qui doit entendre son histoire de la bouche d’un autre pour retrouver son identité, le cinéaste emprunte sans cesse à ses références pour créer son film ». L’emprise de Truffaut est manifeste : Paul est un Antoine Doinel libre et frondeur, Esther une Adèle rebelle et entêtée. Prisonnier de ses références, y compris les siennes, le réalisateur peine à lâcher les rênes de sa propre imagination. Et Paul devient un héros exfiltré de « Comment je me suis disputé », « Rois et reines » ou « Un conte de Noël »... D’où cette double impression de surlignage et d’emprunts parfois un peu insistants. C’est la limite de ce film, formidable exercice de style, mais émotionnellement amputé.
Arnaud Desplechin reprend et dédouble le personnage de Paul Dédalus (Mathieu Amalric et Quentin Dolmaire) pour une histoire qui mêle magnifiquement souvenirs et littérature au milieu d'une relation amoureuse à la fois tendre et instable. Le film est donc construit autour de trois souvenirs qui ne sont pas à considérer individuellement mais qui résonnent entre eux et donnent une ampleur considérable au personnage de Dédalus. Trois souvenirs pour trois types de cinéma (film de famille; film d'espionnage; teen movie) qui montrent la capacité de Desplechin à savoir allier le comique au drame, la tendresse de superbes scènes d'amour à la peur de perdre Esther, ce "cœur fanatique". Car si Dolmaire est excellent, c'est bien la jeune Lou Roy Lecollinet qui irradie l'écran et électrise ce film subtilement écrit, faiblissant toutefois très légèrement dans sa dernière demi-heure. Un montage plus resserré aurait en effet permis d'éviter la répétition de certaines scènes concernant le couple principal. "Trois souvenirs de ma jeunesse" reste un film rafraîchissant, à la mise en scène inspirée, faite à la fois de simplicité et de fulgurances formelles remarquables.
Peut être le meilleur Desplechin : une claque de mise en scène et de finesse d'écriture. Les 2h passent à vitesse grand V tant on se régale devant la qualité des dialogues et des images. C'est à la fois poétique, mélancolique et lumineux (voire parfois drôle devant les dialogues très écrits entre les ado). Les acteurs sont tous remarquables : Amalric comme toujours; et les deux révélations du film, Quentin Dolmaire et Lou Roy Lecollinet, promis à un bel avenir.
Paul Dédalus, anthropologue, arrive à Roissy après huit années passées au Tadjikistan. La douane l'interpelle, il aurait un double quelque part. Son retour comme l'arrestation, l'amènent à se remémorer trois souvenirs de jeunesse. Ceux-ci constituent le tissu du film avec quelques allers-retours vers le présent.
Les narrateurs s'alternent (Paul Dédalus, un autre homme, Esther), l'histoire est racontée de façon captivante, avec un texte intéressant et bien écrit, de jeunes acteurs très prometteurs, et un montage qui dynamise l'ensemble.
J'ai beaucoup aimé les 2 premiers souvenirs qui donnent une allure très romanesque au film. Le dernier souvenir, le plus long, justement traîne en longueur, dommage.
Heureusement les tirades de Mathieu Amalric à la fin concluent de façon percutante et touchante. Les dernières images apportent une jolie touche finale et une unité aux souvenirs.
Entre fiction et autobiographie, Desplechin tricote un pêle-mêle au montage nerveux, s'autorisant les sautes d'axe et les faux raccords, avec voix off, lettres lues en regards caméra et dialogues littéraires dits -presque- sans souci de réalisme. L'ombre de Truffaut plane encore et toujours sur ce cinéma. (...) Sublimée, parfois fantasmée, la jeunesse chez Desplechin est belle parce qu'elle est éternelle, puisque figée dans le souvenir. De cette insouciance, cette insolence intemporelle, rien ne s'efface, reste le parfum volatil d'un passé dont la présence colle à la peau.
Paul Dédalus, comme autrefois Julien Sorel. Chaque époque à ses héros romantiques, et la nôtre devra se souvenir de ce si joli Trois souvenirs de ma jeunesse. Desplechin s'attache une fois de plus à la jeunesse. A l'adolescence sublimée. A l'amour surtout. C'est mélancolique et enjoué à la fois. Gai et triste. A vous donner le sourire et vous filer le bourdon. C'est tout ça à la fois. Un doux mélange, grandiose, de sentiments, de sensations. Scénario, mise en scène, dialogues et jeu des acteurs : tout y est parfait. A voir, absolument.
Alors oui c'est le premier Desplechin que je vois donc oui je suis à la masse... mais n'empêche il faut bien commencer quelque part. Alors j'avais bien envie de le voir plutôt pour ce qu'on en disait que pour la BA qui m'attirait surtout pour les dialogues plus que pour autre chose. Et bah dis donc ça fait plaisir à voir. Je vais commencer tout de suite avec ce qu'il y a de plus génial dans ce film : les dialogues. Cet amour de la langue qui transpire à chaque réplique, dont certaines sont d'une rare beauté et cet affirmation d'un cinéma stylisé, théâtral, pour une valorisation de l'esthétique, moi je dis oui, j'adore ça, je n'aime pas quand on veut faire réaliste, et là on s'en fout du réalisme et du coup ça sonne vrai. Je dois dire le personnage c'est un peu de moi et de ce que j'aimerais être, ce style de loser héroïque, l'identification à tout de suite marché, avec son sens de la joute verbale et du phrasé. Après je dois dire que ce qui m'intéressait c'était cette histoire d'amour parce que le début je m'en tamponne pas mal de son histoire de passe-port en URSS. Même si la scène d'engueulade avec la mère est tout à fait poignante. Mais bon j'ai pas vu l'autre film aussi du coup peut-être que je manque quelque chose. Mais voilà c'est juste que je voulais autre chose et quand il rencontre la fille, c'est trop beau, ces regards caméra, (oui parce que j'oubliais mais la mise en scène est excellente), et puis la légèreté pétillante et intelligente des dialogues ah mais quelle euphorie bon sang. Pis même quand il s'énerve, quand il s'énerve en rigolant, ou très sévèrement. Mais c'est trop vrai, c'est beau, c'est sincère, et puis je me reconnais pas mal là-dedans. Après j'ai un chouia été déçu par pas mal de trucs romantico-romantiques mais ça passe, c'est ponctuel et ça à lieu souvent quand c'est pas intéressant. Parce que oui en fait il y a plein de choses que j'ai pas trouvé intéressantes dans le film. Mais au moins cette histoire d'amour elle ne jette, elle a de la classe (pas le schéma parce que c'est convenu mais le traitement). Et puis ce plaisir de la langue, la direction d'acteur et la mise-en-scène tout ça mis ensemble ça fait un mélange détonnant. Bref, un vrai plaisir qui ne m'a pas laissé indifférent !
Et de six ! Sixième collaboration d'Arnaud Desplechin avec Mathieu Amalric (La sentinelle, "Comment je me suis disputé : césar du meilleur espoir en 1997" et "Rois et reine : César du meilleur acteur en 2005", Un conte de Noël, Jimmy P.) qui joue ici, dans "Trois souvenirs de ma jeunesse", son rôle dans une parfaite justesse et prêtre sa voix pour raconter ses trois histoires de vie. Jusque là, rien de particulier mais très vite, on se dirige vers un cinéma d'auteur loin d'un cinéma moderne qui demande une petite adaptation.
Dans ce retour agréable des années feutrées de 1970, le souvenir le plus marquant reste celui de la passion amoureuse dévorante, formidablement filmée, entre Quentin Dolmaire et Lou Roy Lecollinet (premiers pas à l'écran exceptionnels pour les deux jeunes acteurs). Mais la séquence trop longue, tourne un peu en rond...