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weihnachtsmann
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2,5
Publiée le 15 septembre 2022
Pour ce qui est du rêve, on repassera. La réalité est trop dure pour permettre de s'évader. On n'est vraiment pas dans la nature dont elle dit que les hommes la recherchent. C'est davantage un film de société où les désœuvrés semblent y habiter pour oublier leur quotidien. C'est intéressant de donner la parole à tout le monde mais le résultat est pathétique en matière de joie de vivre.
Dans ce film qui suit le rythme des saisons, la documentariste Claire Simon nous offre une fascinante plongée dans le bois de Vincennes, une poche de nature en pleine ville, située dans le sud-est parisien. Sous le patronage lointain du philosophe Gilles Deleuze, qui y donnait des cours dans les années 70 et 80 au sein d’une université expérimentale, elle fait mine de se perdre dans ce lieu où se croisent autant de familles, de sportifs et de visiteurs d’un jour que toutes les marges imaginables – le bois est aussi un lieu de prostitution, de drague gay, de fête sauvage et un repaire pour les clochards. Elle nous dresse ainsi le portrait drôle, attachant ou émouvant de tous les « habitants » de cet endroit qui offre l’illusion d’une possibilité de retour à la nature à cinq minutes de Paris.
C'est surtout le regard de la réalisatrice qui m'a plu. Elle filme les gens comme on pourrait filmer les arbres. Sans jugement. C'est long, c'est lent et pourtant ce n'est ni long ni lent. Chaque coin de bois, chaque habitant est une découverte. La réalisatrice filme la poésie des gens. Acceptation totale. Elle filme les gens un peu rares. Elle filme notre humanité, celle qu'on croise chaque jour sans même songer que les autres sont si différents de nous. Et le bois les accepte comme Claire Simon les accepte comme nous-mêmes le faisons. C'est magnifique de savoir écouter et faire parler comme ça. Plusieurs fois dans le film je me suis demandé "mais comment a-t-elle fait ?". Cette délicatesse est une surprise sans cesse renouvelée. Et puis, aussi, je me suis souvenue qu'il y avait eu cette université à Vincennes. Elle est devenue un rêve. Comme tous les gens de ce bois qui pourtant existent.
J'étais bien obligé d'aller le voir: le bois de Vincennes (héros du reportage) est à deux pas et je le fréquente assidument depuis mon enfance...en fait, il s'agit d'une suite d'entretiens, extrêmement bien amenés et menés, l'intervieweuse questionnant très peu mais ayant visiblement l'art de mettre en confiance, avec différentes catégories de gens liés intimement à ce petit morceau de Nature dans un ensemble construit gigantesque: c'est vrai que se retrouver en pleine nature en pleine région parisienne entièrement bâtie laisse parfois une étrange impression...clairement, les gens interrogés considèrent ce bois comme un refuge, un lieu important, voire vital, lié à leur histoire personnelle, passée ou présente...pêle-mêle: agents d'entretien (dot un étonnant éleveur de pigeons), réfugiés cambodgiens, expatriés guinéens, sportifs du dimanche, prostituées, homosexuels en goguette, exhibitionnistes, mères de famille, la liste est longue...un point commun pour la plupart: une solitude plus ou moins marquée...la scène qui sans doute en dit le plus long: cette personne atteinte de troubles psychologiques importants, qui va se réfugier un long moment contre un arbre, le caressant comme un être aimé...le film est long (2h27)mais parole, on ne sent pas le temps passer, comme une promenade en forêt, d'ailleurs...finalement, tout le monde (et même plus généralement) a des choses intéressantes à dire, tous attirent la sympathie et même, qulle que soit leur situation, parfois tragique, le rire. J'ai bien sûr reconnu beaucoup d'endroits, au passage remarquablement filmés, d'où mon intérêt accru, mais franchement, je pense que ce chouette film peut intéresser aussi ceux qui n'ont jamais fréquenté ce bois...et puis des bois, y en a d'autres....
Un documentaire un peu long, mais qui a le mérite de prendre le temps de donner la parole à différentes personnes qui ont un rapport avec le bois de Vincennes, qui y vivent, travaillent, pêchent, fêtent, rêvent ou copulent au choix. Sinon le titre est magnifique.
La documentaliste Claire Simon a planté sa caméra dans le bois de Vincennes. Pas dans le bois de Boulogne dont il y aurait eu peut-être plus de choses à dire : Roland-Garros et les travelos, le Pré Catelan et les minets de la place Dauphine, la Fondation Louis Vuitton et l’hippodrome d’Auteuil.
Pas non plus pour raconter l’histoire du parc de Vincennes, des monuments ou des institutions qui l’entourent. Pas un mot sur le zoo ou son jardin des plantes. Rien sur le château ou sur la Cartoucherie. Seulement une allusion à la faculté de Vincennes, temple de la contre-culture soixante-huitarde, qui s’est installée à Saint-Denis et dont il ne reste rien.
Sous les auspices de Gilles Deleuze et de Gilles Lipovetsky, Claire Simon filme un lieu anomique. Ni tout à fait en ville, ni tout à fait ailleurs. Le bois de Vincennes, c’est encore Paris mais ce n’est plus tout à fait Paris.
Elle y croise des marginaux qu’elle prend le temps d’apprivoiser (le film dure près de deux heures trente) et qu’elle filme avec un respect affectueux : un ermite misanthrope, une prostituée sympathique, un militaire retraité, une maman au bord de la dépression…
Ces rencontres ne nous disent rien sur Paris. Il n’y a aucune ambition sociologique, ni aucun message politique dans ce documentaire. « Le Bois… » est un kaléidoscope dont certaines séquences sont en état de grâce alors que d’autres ne riment pas à grand-chose. C’est la principale force de ce long documentaire. C’est aussi sa principale faiblesse.
La réalisatrice présente le bois comme un univers unique. L'histoire commence dedans et ses limites sont les haies qu'on ne franchira pas pendant ses deux heures et demie de durée. Le film se divise en quatre saisons de façon qu'on puisse suivre au long d'une année les différents profils qui fréquentent le lieu, dès l’automne jusqu'à l'été. Comme partout, il y aura de visages qu'on reverra, mais pas tous.
Les gens qui passent devant la caméra sont non seulement nombreux, mais aussi fascinants. D'un côté on compte sur un fort fond émotionnel: des anciens réfugiés cambodgiens auxquels le bois leur rappelle leur enfance, en cachette dans la jungle; aussi des gens qui n'ont plus rien à perdre et qui ont décidé de trouver leur liberté habitant le bois de Vincennes; même de mères bourges qui cherchent calmer l'angoisse de la solitude maternelle, ce moment où certaines femmes se voient obligées de quitter de façon temporelle leur travaille, leurs amitiés et leur temps libre pour se dédier aux enfant au cent pour cent.
Mais il existe aussi un côté cru qui peut gêner les spectateurs les plus sensibles: des voyeurs, des hommes qui pratiquent le cruising et des prostituées qui exercent leur métier cachées entre les buissons, mais qu'elles amènent aussi leurs enfants au lac pour naviguer les jours qu'elles ne travaillent pas.
La réalisatrice porte sa caméra et elle pose les question d'une façon très directe aux gens, mais quand même elle arrive à établir des liaisons affectives avec les gens qu'elle interviewe. Elle prend partie dans leurs activités, elle joue son rôle de confidente... en gros, elle s'involucre dans l'esprit collectif, mais inconscient, du bois.
Simon sait comment mélanger les deux extrêmes pour créer de la poésie. Le film aurait pu tomber dans le sensationnalisme, mais il nulle part on trouve un seul préjugé. Le bois... n'est pas un reportage télé qui dénonce qu'on risque que nos enfants soient molestés par des méchants dépravés qui machinent leurs perversions à quelque mètres, dans l'impunité totale. Non. Rien à voir avec l'oeuvre. Le bois... fait paraître que la magie de Vincennes permet la coexistence en harmonie absolue.
/// Encore plus de fautes et d'erreurs sur le lien ci-dessous
Film intéressant, j'ai eu peur qu'il ne se termine jamais... Mais finalement c'est une découverte que ce bois ou je allais pas souvent mais que je vais définitivement bannir désormais, tous ces personnages m'on affreusement fait pitié, entre les putes qui viennent pour avoir de quoi s'acheter des fringues et les homos qui attendent le premier venu parce qu'ils ont en manque, ce film est d'une tristesse métaphysique effrayante...
Un film documentaire précieux qui nous fait pénétrer dans les secrets du Bois du Vincennes, ou plus exactement des gens qui y vivent ou y vont quotidiennement. Ici pas de cours magistral, Claire Simon s’attache à aller parler aux gens qui peuplent le bois et découvrir leurs motivations. On ne voit pas la réalisatrice à l’écran mais on entend ses conversations avec les protagonistes. Ceci constitue un travail de mémoire et d’exploration urbaine remarquable. Cela dit, je me suis quand même pas mal ennuyé au long du film. En partie parce-que je ne suis pas sensible aux charmes de la nature, je suis donc resté un peu à l’écart de la fascination que le bois exerce sur certains. Mais aussi parce-que le film est simplement constitué d’une suite de scènes dénuée de tout fil conducteur narratif. Il n’est certes pas évident de trouver une trame narrative quand on fait un documentaire, mais c’est vraiment nécessaire si on veut soutenir l’intérêt du spectateur.
Le film de Claire Simon est un documentaire sur le bois de Vincennes et ses habitants. On y voit tous ceux qui fréquentent le bois, prostituées, homosexuels, voyeurs, ceux qui vivent sous des tentes, ceux qui y travaillent pour la ville, des réfugiés cambodgiens ayant fuis Pol Pot fêtant leur nouvel an près du temple bouddhiste mais aussi Emilie Deleuze (elle-même réalisatrice) filmée sur les lieux où son père enseignait à l'université de Vincennes dont il ne reste rien car elle a été rasée en 1980 par la ministre très droitière des universités et reconstruite à Saint-Denis entre la rue Lénine et le boulevard Stalingrad. La hargne du gouvernement de droite pour éradiquer ce qu'il considérait comme un nid de gauchistes est impressionnante. Aucun panneau, une rare pierre, il est impossible d'imaginer qu'il y ait eu cette expérience unique où le baccalauréat n'était pas exigé pour suivre les cours, où les cours étaient souvent dispensés en soirée pour que les salariés puissent y assister, où il n'y avait pas d'examen... J'ai beaucoup aimé la façon dont la réalisatrice interroge les personnes sans les juger. Comment chacun éprouve des rêves et des sentiments en projetant sa propre histoire (les Cambodgiens, les Guinéens). Je me rappelle du livre d'un écrivain arménien, Nicolas Sarafian (1902-1972), intitulé Le bois de Vincennes, pour qui le bois s'étend de la Marne au Don, couvrant une grande partie de la Mer Noire, une œuvre poétique. Le bruissement des arbres est comme un murmure de terreur et devient tout à coup un champ de crimes. Alors que pour les rescapés cambodgiens du film la forêt faite d'esprits protecteurs représentait un allié sur le lieu de leur déportation par les Khmers rouges. Bien qu'assez long, on ne s'ennuie pas du tout.
Le fait de reconnaître des endroits d'un bois, en l'occurrence celui de Vincennes, où le spectateur a pu se reposer, courir, déjeuner sur l'herbe, draguer, et même faire l'amour, sublime notre propre réel. C'est bien la fonction de l'art. Claire Simon, en introduisant son film "Le bois dont les rêves sont faits" par un vers bien connu de Baudelaire, annonce qu'elle ne va pas tant faire une œuvre sur le Bois, que la recherche du Beau et du Vrai. La réalisatrice guette ses personnages avec sa caméra. Elle les regarde un peu comme une fiction, comme si, miraculeusement, les mouvements de la caméra se fondaient aux récits de ces gens, au milieu du Bois. La grande réussite du film réside dans le fait que la réalisatrice ne force jamais la confidence. Les personnages, souvent touchants, s'abandonnent à leurs récits, sans excès, avec justesse et émotion. Mais il s'agit bien d'un film de cinéma, et non d'un austère reportage sur le Bois de Vincennes. Le film raconte l'histoire de ces personnages, non plutôt de ces évènements, pour reprendre la propre citation de Deleuze par la réalisatrice. On est touché par ces gens, que la caméra filme avec tendresse et pudeur. "Le bois dont les rêves sont faits" est un film magique, qui pousse le spectateur sinon à l'admiration de ces crépuscules de vie, en tous les cas à beaucoup d'humilité..
Durant 2h26, Claire Simon nous immerge dans le poumon oxygéné et libertaire de Paris. Son objectif et de montrer que le bois est un être vivant, un corps en mouvement qui fait vivre en son sein, en les faisant exister, des exclus de la société volontaires ou non, des réfugiés, des malades mentaux, des sportifs, des prostituées, des gays se mouvant dans un lieu sans se gêner les uns les autres. La grande force du film est justement de montrer, sans la moindre volonté d'énumération les différents cas du bois, que c'est justement celui-ci qui fait vivre ceux qui y habitent et non l'inverse. Claire Simon, avec une grand douceur pudique, filme avec la bonne distance sans volonté de voyeurisme des choses grivoises qui auraient pu gêner le cinéphile. Le passage des saisons est parfaitement montré ; la vie du bois est soumis à la circularité. La nature renaît, les habitants du bois de Vincennes, y compris les animaux, ont leur chance de survie, leur liberté de rester ou de partir. La cinéaste sait au mieux poser sa caméra, voir cette scène merveilleuse où les badauds déploient leur joie le dimanche sur la pelouse où le mouvement des cyclistes, bien mieux filmés que pendant le tour de France, envoûtent. Ils semblent tourner "en rond". Le cinéphile trouvera dans Le bois dont les rêves sont faits ses instants préférés. Je pense qu'il y a peu de déchets même si certaines scènes sont un peu longues et d'autres hors sujet comme le passage final de la fête des Guinéens, scène qui me semble superflue. Ces défauts nuisent quelque peu à ce film souvent lumineux qui n'atteint pas le niveau de La gare du Nord. Paradoxalement, on est impatient de voir le DVD et ses bonus inédits. Claire Simon aurait tourné 10 heures de films. A noter que le personnage, remarquable, du gay explicite d'une façon claire et juste les codes et contextes de la drague gay.
Vraiment déçu par ce film dont la bande annonce ne reflète pas ce qu'il est, en l'occurrence un film bavard qui ne parvient pas à faire vivre ses personnages autrement que par un déclaratif somme toute très convenu pour un documentaire.
J'en attendais bien autre chose, c'est-à-dire une plongée dans la relation qu'entretiennent celles et ceux qui fréquentent le bois avec justement, ce que sont un bois, une forêt, lieux où se partagent le réel et l'imaginaire. On effleure, sans plus. Les personnages n'existent pas en tant que "personnages du bois" mais en tant que personnes vivant dans le bois, ou le fréquentant. Ce qui n'a rien à voir.
La réalisatrice est selon moi passée à côté de son sujet, si l'on excepte quelques instants (cette femme d'origine cambodgienne qui méritait bien plus qu'un témoignage face caméra). Au final, le film est noyé par l'empathie envahissante et surjouée de la réalisatrice pour les personnes rencontrées, cette sorte de pathos de gauche - comme il existe un pathos de droite - ce qui l'empêche pour le coup d'exister. Ou comment ne pas faire de cinéma.
Quant à Deleuze, il est convoqué à la limite du kitch, alors qu'il y avait tellement plus à faire au vu de l'intention supposée du film.
"Le bois dont les rêves sont faits" me donne au final une impression de manque de travail et de complaisance.
sujet du film....en priorité les marginaux,prostitués....je n'ai pas vu passé les 2h30,mais,habitante du "bois de Vincennes " où je suis née,je n'ai pas reconnu "mon bois".j'ai la nette impression que Claire Simon ,ancienne élève de Deleuze dit-elle dans le film,est allée chercher des personnages dans le bois et non partie à la découverte de ce bois.J'avais mal compris le sujet du film.