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Olivier Barlet
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399 critiques
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5,0
Publiée le 2 avril 2015
(...) Parti d'une Algérie en effervescence sous contrôle, il en élargit les contours, en cherche les possibles : Battuta aussi bien que Nahla voudraient pouvoir relier les résistances et les luttes, en tisser la toile.
C'est dans cette perspective que se situe Révolution Zendj. Conçu avant les révolutions arabes et tourné pendant, il aurait pu s'attacher à leur destin mais il ne se situe pas dans cette immédiateté. Mais il est clair qu'il ne peut qu'être regardé à leur lumière. En dressant la carte sensible des tremblements et des bouleversements à l'oeuvre sans en renier les complexités, il ne les enferme cependant pas dans un présent vite réducteur mais en rappelle au contraire l'ancrage dans la continuité et la soif d'avenir.
Après Rome plutôt que vous qui dressait un constat du blocage algérien, puis Inland qui tentait une ligne de fuite vers l'Afrique, le troisième long métrage de Tariq Teguia poursuit sa cartographie, non pour opérer, comme cela est suggéré dans un dialogue entre Battuta et Nahla, la photographie du temps présent mais pour tenter de voir ce qu'il devient. Du grand art.
Il y'a de quoi regretter le "Timbuktu" de Sissako et sa si sobre étude des relations entre deux sociétés. Étrange mentalité de se moquer du capitalisme pour après voler son argent et puis, ensuite, ne rien faire mais surtout n'en tirer aucune leçons. Voici toute l'idée de malveillance qui émane de cette oeuvre tordue et grotesque, infligeant au spectateur une suite de plans mal-pensés et qui ne mènent à rien. Les pseudo-acteurs déambulent dans un embouteillage aux multiples sorties et vitesses, et dans lequel les "idées" roulent à contre-sens, la plupart terminant leurs routes dans le mur. D'accord, peut-être que Teguia pourrait trouver un intérêt à regarder des gens courir et tomber sur des cailloux pendant une bonne quinzaine de minutes, ou même observer des liseurs d'un bout de pièce de théâtre en train de répéter maladroitement mais surtout monotonement, ou plutôt mâchouillant des mots (il a fallut traduire la langue maternelle à cause de leurs dialectes incompréhensibles!), mais a-t-il pensé au public, qui se languit de voir une histoire bâclée tourner en rond pendant deux (très longues) heures? Non, ça c'est moins sûr.