Après le carton de la famille Bélier, François Damien désormais une vedette, revient à contre-pied de ses rôles comiques, dans un film difficile, à l'ambiance lourde, qui surprend jusqu'à la fin. N'attendez pas une comédie ou un western!
Le réalisateur Thomas Bidegain, a collaboré avec Jacques Audiard sur les scénarios de plusieurs de ces grands films, dont Le prophète et De rouille et d'os. Il signe là son premier long-métrage.
Tout débute dans un festival de Country Music, comme il y en a en province. Alain, le père, amateur de la culture cow-boys, est confronté soudain à la disparition de sa fille Kelly, qui reste introuvable. Avec son fils Kid comme témoin, il va questionner, et apprendre les secrets de cette adolescente qu'il croyait connaître, et dès lors, va tout faire pour découvrir le chemin qu'elle a pu prendre, quitte à risquer sa vie dans les quartiers interlopes d'Anvers.
Autant pour retrouver sa soeur que pour mériter le respect son père, Kid va seconder son père dans cette quête, et c'est lui le véritable héros du film. Le film traite des premiers départs pour le Djihad dans les années 90.
Les cowboys, c'est nous, occidentaux, habillés en jeans, vivant à l'occidentale, qui jugeons les "indiens"; terroristes islamistes, mais aussi par amalgame les migrants ou encore les hommes et femmes vivant au Moyen-Orient.
Ce film sociétal nous fait voyager de la France vers la Pakistan, en passant par la Belgique, au gré des multiples rebondissements. Ce film nous prend et nous conduit vers une surprise.
Pourtant, malgré un scénario ambitieux, l'histoire est faite d'innombrables allers-retours (le père est souvent sur la route), de nombreux lieux, et des scènes trop vite expédiées, qui manque en lisibilité et en clarté. J'ai aussi eu du mal à croire en certains personnages, comme l'espion américain ou l'ambassadeur qui sont caricaturaux et arrivent dans ce récit, tel des deus ex machina. A noter les interprétations de François Damien et Finnegan Oldfield vraiment réussies.
Si cette histoire manque de cohérence, si la mise-en-scène prend parfois des détours évitables, il faut souligner quelques scènes, rares, d'émotion pure, de celles là mêmes qui font le grand cinéma, à l'instar de Deephan.
Déception car tous les ingrédients étaient réunis, et le réalisateur comme les acteurs sont plein de talent.