Scénariste reconnu, notamment auprès d’un certain Jacques Audiard, Thomas Bidegain se lance, avec Les Cowboys, dans le grand bain de la réalisation, s’offrant par ailleurs un petit détour par la Croisette en 2015. Si son film fût, dans l’ensemble, épargné par la critique, certaines le trouvant même remarquable, son mélodrame familial souvent bien trop auteuriste manque de percussion, d’un dynamisme qui en aurait fait une œuvre importante. Il n’en est rien. Souvent amère mais jamais acide, souvent pathos mais jamais touchant, Les Cowboys n’est finalement sauvé des eaux que de par son casting, le tandem François Damiens et Finnegan Oldfield.
Quand bien même les acteurs font ce qu’ils peuvent, on salue par ailleurs la présence remarquable du jeune Oldfield, le film ne passionne jamais, alternant les sauts temporels sans contrepartie assouplissante, maltraitant ses personnages sans réellement leur offrir de choix. Tout n’est finalement que question d’acharnement, d’obsession, chez Thomas Bidegain. La fille qui disparaît mystérieusement, se dirigeant vers une condition qui entre dans le canevas d’une triste actualité, c’est un entêtement. Le père, qui sacrifie sa vie pour rechercher sa fille, le tout vire à l’obsession. La quête du fils et frère, parallèle et ultérieure, l’est tout autant, en dépit du fait que le jeune comédien soit plus imposant à l’écran que celui qui incarne son père. Sans jamais passioner, le cinéaste nous livre un drame larmoyant, obsessif, qui ne parvient pas à sortir de son strict carcan de film d’auteur à tendance actualité. 07/20