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Jorik V
1 282 abonnés
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3,5
Publiée le 26 novembre 2015
Le film de Thomas Bidegain trouve un écho particulièrement fort avec l’actualité récente faite d’attentats et d’État islamique. « Les Cowboys » ne traite pas frontalement de ces sujets mais parle d’un de ses dérivés, tout aussi brûlant : la conversion de jeunes français(es) au djihad. Le film s’est tout de même frayé un chemin dans nos salles alors que le distributeur de « Made in France » (qui parlait clairement d’attentats à Paris) a préféré reporté la sortie de son film. Dans les deux cas c’est compréhensible : personne n’aurait eu envie de voir au cinéma ce que les infos rabâchent à longueur de journée pour « Made in France » tandis que la quête d’une famille pour retrouver l’une des leurs visiblement convertie à la cause islamique semblait plus nécessaire et moins malvenue. Le film est assez réussi et l’aurait été encore plus si un segment au Pakistan dans la seconde partie ne venait quelque peu noircir le tableau. En effet, cette partie semble un peu moins maîtrisée et trop opaque au point de décrocher quelque peu. On a du mal à en cerner véritablement les tenants et les aboutissants, notamment en ce qui concerne le personnage incarné par l’américain John C. Reilly. Heureusement le dernier quart du film, beau et porteur d’espoir, réhausse le niveau et parvient à effacer plus ou moins ce bémol. Mais il faut louer les interprétations de la révélation Finnegan Oldfield, nouveau venu impressionnant de retenue, et de François Damiens. Ce dernier prouve une nouvelle fois après « Suzanne » qu’il est capable d’autre chose que de faire rire, et qu’il sait être particulièrement bon dans le registre dramatique. Le fait de débuter l’action du film dans les années 90 et de la prolonger sur une période de dix ans est un bon point. Les ellipses sont parfaitement gérées et cela montre que ce genre de drame peut détruire une famille sur des années. Mais cela montre également que le problème de la conversion au djihad islamique n’est pas nouveau. Et les faits récents résonnent encore plus dans nos esprits en mettant en exergue un problème présent depuis des années qui n’a pas su être pris assez en considération. La quête de ce père de famille pour retrouver sa fille pourrait devenir celle de beaucoup de nos concitoyens. « Les Cowboys » stigmatise cet état de fait dans un thriller sombre et triste, aussi émouvant que crispant, où les Al-Qaïda d’hier sont les Daesh d’aujourd’hui. Un film nécessaire qui prend une tournure particulièrement amère avec le contexte actuel.
ça vous remue jusqu'au plus profond - d'une actualité sensible - le sujet extrêmement grave d'un père cherchant sa fille partie rejoindre l'islam radical - François Damiens est époustouflant et les autre comédiens sont d'une vérité sensationnelle - on vibre de tout son être , on espère, on redoute on s'écroule c'est un pur joyau de cinéma franco belge doté d'une mise en scène solide et bouleversante -- et Cannes est passé encore a côté
Un excellent film dramatique pour moi. On suit la recherche sur presque 15 ans d'une personne partie de son plein gré et qui ne veut pas qu'on la retrouve. Le père et le frère de la jeune femme vont la chercher sans relâche entre la Belgique et le Moyen Orient. C'est intense, prenant, angoissant et émouvant.
L'histoire démarre en 1994 avec une jeune fille de 16 ans qui quitte sa famille soudainement pour partir avec son amoureux, Ahmed. C'est le point de départ d'une famille brisée, d'un père qui ne vit plus que pour retrouver cet enfant (François Damiens méconnaissable) et d'un frère cadet qui va aussi passer 15 ans à chercher cette soeur un peu partout (Pakistan, Turquie, Belgique, Yémen, Danemark...) L'idée de fond est bonne mais trop de longueurs viennent endormir le spectateur à mon goût. Le film est très inégal et se découpe en deux parties bien distinctes : la première avec le père et la seconde avec le fils. Intéressant mais pas indispensable.
Une jeune fille de 16 ans va choisir de suivre son petit ami musulman, de quitter l'école, sa famille et la France. Son père et son frère vont essayer de la retrouver coûte que coûte pendant de nombreuses années. C'est un sujet difficile mais très bien traité. J'ai beaucoup apprécié ce film sobre et émouvant.
Tout avait bien commencé. Le soleil était à son zénith et la lumière éclaboussait le visage d'Alain, ravi de chanter sur scène dans un rassemblement « country ». Pourtant, les signes étaient là, mais comment les déceler à temps ? Impossible. Ce jour-là sera le dernier où ce père de famille aura vu sa fille Kelly, partie subitement dans un autre pays se convertir à l'Islam.
La réalité dépasse encore une fois la fiction, tragiquement. Alors que les attentats résonnent encore dans la tête des Français comme un cauchemar interminable, le scénariste d'Audiard s'empare pour la première fois de la caméra et traite d'un sujet aussi brûlant que judicieux. Plus jamais Alain ne savourera les rayons d'un soleil désormais disparu. Quelques années après la fuite de Kelly, l'homme n'a qu'une idée en tête : la retrouver. Le visage de Damiens est métamorphosé et son allure vacillante. L'acteur est d'une crédibilité désarmante. Son personnage, terrassé. Quand la figure paternelle ne peut plus poursuivre son but, c'est alors au fils de reprendre ce flambeau empoisonné. La filiation est par ailleurs l'un des thèmes prépondérants des Cowboys.
Ce film ne se contemple pas à échelle politique, mais bien à hauteur d'hommes. Perdus dans les limbes désertiques de pays qu'ils ne connaissent pas, ces personnages sont à la recherche d'un être qui n'existe plus. Sans beaucoup de dialogues, Thomas Bidegain fait passer des thèmes aussi classique (la filiation, la quête destructrice) que contemporains (le droit à la différence), en laissant un message déchirant de réalisme. La mise en scène, épurée et dénuée d'artefacts, délivre néanmoins une folle puissance intimiste. Premier film, première grande réussite.
Un film de société comme en a déjà réalisé Tomas Bidegain (la famille Bélier,De rouille et d'os ...) . Pour autant la force du film tient autant au sujet d'actualité que dans sa façon de le traiter . Sans partit prix, sans jugement et aucun manichéisme. Passionnant . Prenant . Avec de très bons acteurs . François Damien admirable dans sa course effrénée pleine d'incrédulité et d'incompréhension ! Jusqu'à la fin emblématique et ambiguë . A voir !
Thomas Bidegain fait fort pour son premier long métrage en solo (nous le connaissions déjà pour ses travaux en collaboration avec Jacques Audiard). Bille en tête, le réalisateur ose, et ça fonctionne. Le résultat, en plus d’être intéressant, est captivant.
Histoire prenante et terriblement d'actualité en ce mois de Novembre 2015. Ce film nous amène au coeur même du dépassement de soi et du sacrifice pour une cause qui semble perdu d'avance... Une vrai histoire d'amour familiale avec des faits d'actualité en parallèle de 90 à nos jours : Comment a t-on pu ne pas voir que ce monde changeait ? Un chef d'oeuvre ! Poignant !
Francois Damiens et Finnegan Oldfield sont peu loquaces, mais tellement expressifs...
Il est peut-être difficile d'apprécier le film après les événements qui viennent de meurtrir la France. Car avec lui, on a l'impression de remonter à la naissance d'un mouvement dont les protagonistes n'ont pas les moyens d'imaginer l'ampleur qu'il va prendre, au moment où se passe l'action. Ils sont donc enfermés dans les mailles d'une histoire, certes terrible pour une famille ( la jeune fille de la maison, Kelly, disparait subitement pour suivre son petit ami musulman en adoptant son mode de vie et sans explications pour ses parents), mais une histoire en quelque sorte déjà dépassée par l'intensité de l'horreur qui frappe aujourd'hui des parents qui découvrent avec stupeur le départ de leur enfant et leur engagement dans le terrorisme. Mais c'est peut-être aussi la force du film, de rester la tragédie personnelle d'un père brisé (magnifiquement joué par François Damien malgré la brièveté de sa prestation)) et d'un fils ( le jeune Oldfield, extraordinaire acteur) qui par amour du père, reprendra et achèvera sa quête. Deux mondes qui s'ignoraient se rencontrent donc, sans pouvoir faire un pas l'un vers l'autre, en ennemis déclarés comme les cow-boys et les indiens en leur temps, avec cette fille ressentie comme volée à son clan d'origine.D'où cette obsession mutique et butée du père qui veut bien tout perdre plutôt que s'avouer vaincu, qui va jusqu'à sacrifier la jeunesse et la liberté de son fils au nom d'un devoir sur lequel il ne s'explique même pas. Seule la mère semble admettre cette rencontre et accepter le choix de sa fille, si douloureux soit-il: elle montre au père du jeune musulman la photo de l'enfant que sa fille a eu de lui, elle recueille avec tendresse la jeune musulmane que son fils sauve et ramène du Pakistan où elle risque d'être exécutée par sa faute. La fin, que l'on attend bien sûr tout au long du film (retrouvera t'on finalement Kelly? qu'est-elle devenue pendant tout ce temps?), est énigmatique, pour signer peut-être cette incompréhension monumentale, cette fracture qui s'installe dans le monde à ce moment et va engendrer les misères et les désespoirs que l'on sait.
Belle surprise ! Un film très très bien écrit et vraiment bien réalisé. Les acteurs sont très justes et François Damiens à contre-emploi est impressionnant.
Voilà un film très fort sur un sujet brulant, malheureusement d'actualité : Kelly, une jeune fille de 16 ans, d'une famille de français moyens, disparait du jour au lendemain sans prévenir, avec son petit ami arabe Ahmed. Le père (joué par un remarquable François Damiens), puis le frère (joué par un jeune acteur franco-américain, Finnegan Oldfield) se lancent alors à sa recherche. Le film aborde la radicalisation de l'islam, l'embrigadement du conjoint, le point de vue des parents de la jeune fille française, mais aussi celui des parents du jeune arabe, la condition des femmes chez les arabes. Un reproche cependant, certaines scènes ne font qu'effleurer les problèmes, comme par exemple celle où le père d'Ahmed comprend qu'il ne reverra jamais son fils comme il l'a élevé, mais ce n'est peut-être pas le sujet du film. La fin laisse entrevoir une petite note d'optimisme, le frère ayant retrouvé sa sœur en Europe, mais elle est "perdue" pour la famille.
Thomas Bidegain ne pouvait pas savoir que son premier film allait sortir quelques jours après les évènements à Paris. Alors, forcément, aller voir « Les Cowboys » demande un peu de courage, un peu de force. Passé quelques longueurs, quelques erreurs de débutants, reste un message universel d’amour multi frontières dont nous avons grandement besoin.