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alain-92
322 abonnés
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4,0
Publiée le 4 avril 2016
Le film de Pablo Agüero, découpé en trois parties, mêle habilement des images d’archives, à la pure fiction. Chaque séquence révèle les étapes du long cheminement de la dépouille d'Eva Perón. Une femme qui, de son vivant, fut adorée voire idolâtrée par des millions d'Argentins. Haïe, pareillement, par une oligarchie rétrograde et menacée. Après sa mort, en Argentine, les différents régimes qui prennent le pouvoir n'ont eu de cesse de vouloir effacer toutes traces du péronisme. Celles d'Evita en particulier. "Son poids historique repose plus sur l’introduction du concept de justice sociale que sur son programme politique. Evita m’intéresse en tant que parabole de cette revendication populaire que personne ne pourra faire taire. C’est une femme qui, même morte et disparue, continue de vivre dans les idéaux de milliers de personnes qui l’ont adoptée comme une mère de l’insurrection. C’est le cauchemar vivant des militaires et des néolibéraux.", note Pablo Agüero, récompensé en 2012 par le Grand Prix du meilleur scénariste. Un scénario intelligent, solide et parfaitement écrit qui démontre avec justesse que rien, ni personne, n'a le pouvoir d'effacer un mythe. Les images sont sombres, souvent sinistres. La violence des dialogues donne une force supplémentaire à cette réalisation ténébreuse, singulière et parfaitement maîtrisée. Le casting tout entier est à saluer pour sa justesse. En conclusion d'un interview, Pablo Agüero a déclaré : "Ce n’est pas un film pour ou contre le péronisme, mais un film contre les dictatures, contre le capitalisme sauvage et pour la liberté et l’égalité de droits." Et de rajouter "Ce nouveau film accroît encore plus mon intérêt pour la passion féminine et approfondit ma conviction qu’après des siècles de soumission, nous sommes entrés dans l’ère de la femme."
Je retiendrais parmi les trois parties du film, à trois époques différentes, surtout la prestation de Denis Lavant....Je rejoins certains commentaires, on a du mal à saisir la finalité du scénario, qui est pourtant suffisamment intéressant, entre une fiction minimaliste, aux sombres airs de téléfilm dramatique, et les hommages à Eva Peron que constituent les images d'archives, plus rares hélas mais plus porteuses d'émotions.....cette femme qu'on n'arrête pas d'enterrer, fut l'égérie d'un peuple, c'est le principal ressenti d'un film, ni politique, ni documentaire, mais qui se laisse suivre, d'autant qu'il n'y a pas longueur, juste une certaine lenteur....A vous de voir....
Morte en 1952, à l'âge de 33 ans, est plus qu'une icône en Argentine. Elle est à la fois Edith Piaf, Louise Michel et Jeanne d'Arc. Le mystère de la disparition de son cadavre a encore ajouté au mythe auquel s'attaque le film de Pablo Agüero, de façon très personnelle, c'est le moins que l'on puisse dire. Des scènes d'archives et la voix très particulière d'Eva ponctuent plusieurs moments de l'histoire de l'Argentine censés symboliser la présence obsessionnelle de cette héroïne, encore plus grande morte que vivante. Il y a un côté conceptuel et théâtral dans la démarche du cinéaste dont les images très léchées témoignent d'une stylisation extrême qui nuisent à la compréhension d'un scénario brumeux dont on saisit mal la finalité. Trentenaire, Pablo Agüero est un réalisateur très doué mais il est trop souvent dans la pose artistique pour que la marche de son récit soit exaltante. Quant à Gael Garcia Bernal, bien que tête d'affiche, sa participation se limite à de maigres apparitions sur une grosse dizaine de minutes. Frustrant.
je suis allé voir ce film sur le seul nom de Gael García Bernal, que j'aime beaucoup en général. bien mal m'en a pris! 1h27 qui m'ont parues une éternité. même si les acteurs sont tous bons, je ne garde rien de ce mélange malheureux de fiction historique et d'images d'archives (beaucoup trop nombreuses, je me croyais devant un doc d'Arte). soporifique.
Si une figure politique forte et engagée a bien marqué l'Argentine, c'est celle d'Eva Perón. Première Dame du pays en 1946, celle qui était mieux connue sous le nom d'Evita (Alan Parker en a tiré un film en 1996) s'est battue pour les droits des femmes et des travailleurs durant des années. Une idole pour certains, une gêneuse pour d'autres. Une gêneuse pour le dictateur qui enterre le corps d'Evita sous six mètres de béton pour s'en débarrasser pour de bon après des années troubles. Parce que oui, Evita est morte. En 1952 à 33 ans (le même âge que Jésus Christ quand il fut mis sur la croix), emportée par un cancer foudroyant. C'est d'ailleurs à sa mort que le film commence. Il faut dire que l'histoire qui entoure le corps d'Evita est assez folle. Après avoir été embaumé, son corps est envoyé au Vatican pour être enterré en secret, loin du peuple argentin. Il y restera pendant 17 ans avant de revenir au pays. Une histoire faite pour le cinéma. Pablo Agüero s'en empare en s'appropriant la réalité historique comme ça lui convient. Il évite ainsi le cours d'Histoire et concentre son film sur quatre segments, centrés sur quatre personnages plus salauds les uns que les autres. Le portrait d'Evita se fera donc à travers ces personnages. Plus un dictateur (Gael Garcia Bernal, saisissant) l'insulte, plus on sent le combat farouche de cette femme pour le peuple. Laisser parler les salauds, c'est aussi éviter de tomber dans le portrait flatteur sans intérêt pour offrir une vision plus complexe. En cinéaste intelligent, Agüero construit son film à partir de rien. Des images d'archives, de la musique rock et des séquences impeccables, tournées largement en plans-séquences fixes. Le manque de moyens force une fois de plus à l'inventivité et toute la construction du récit est audacieuse, avec une mise en scène et une photographie extrêmement travaillées. "Eva ne dort pas" a cependant ses limites. Les séquences forcent l'admiration mais laissent indifférents. Après un début très réussi, le film devient peu à peu hermétique. Le propos du cinéaste passe à travers des personnages intéressants mais qui peinent à vraiment passionner. Ne s'encombrant guère de psychologie, "Eva ne dort pas" tombe parfois dans la démonstration efficace mais un peu vaine et malgré une durée d'1h27, on sent quelques longueurs. Mais reconnaissons tout de même à l'ensemble une audace visuelle et narrative que l'on n'avait pas vue depuis longtemps et qui se retrouve ici bien exploitée, servant merveilleusement la figure d'Eva Perón.
Résolu de faire fi d’un schéma narratif linéaire dans sa retranscription, le réalisateur argentin fait le choix de construire son long-métrage comme un film à sketchs, bâti sur une succession de vignettes, chacune filmées dans des huis clos dont la théâtralité et la dimension picturale sont renforcées par la multiplication des longs plans fixes. Et même si, finalement, ces trois saynètes, ne racontent rien de concret prise une à une, le fait qu’elles soient entrecoupées par des images d’archives réussit à donner à l’ensemble une certaine cohérence dans sa volonté de témoigner de l’importance que peut avoir Eva Perón pour son peuple. Cette alternance fait d’Eva ne dort pas un docu-fiction, même s’il ne s’assume pas en tant que tel.
Etant fan du film « Evita » d’Alan Parker (1997) magistralement interprété et chanté par Madonna et Antonio Banderas, je ne pouvais pas ne pas aller voir le film « Eva, ne dort pas » Le fond : le film de Pablo Agüero raconte la tragique errance du corps embaumé d’Evita Perón entre 1952 (décédée à l’âge de 33 ans … comme le Christ !) et 1976, un quart de siècle pendant lequel ce corps fut adulé, haï, exilé en Italie puis retourné en Argentine aux grès des différents régimes politiques qui ont succédé à la chute de Juan Perón ! Mais que les amateurs d’Histoire ne se réjouissent pas car on apprend rien de plus sur la curieuse errance du corps de cette femme - symbole d’une certaine Argentine. La forme : le film se découpe en 3 séquences avec le Médecin embaumeur mi-Dr Frankenstein mi-Merlin l’enchanteur ; le colonel transporteur dont le nom de code est Orphée et le dictateur déchu, nom de code Cerbère. Ces 3 séquences sont mises entre parenthèses avec un 4ème personnage que l’on pourrait appeler le fossoyeur-bétonneur et entrecoupées par des bandes d’actualités qui nous permettent d’apprécier le pourquoi du problème posé par le corps d’Evita et – si besoin en était- nous montrent la puissance et l’égarement des masses populaires. A ceci s’ajoute une scène onirique tournée en pleine lumière, en pleine nature et « en miroir » (en voyant le film vous comprendrez pourquoi j’utilise ce terme) durant laquelle le colonel vient déposer délicatement le corps d’Evita – Eurydice dans un fleuve non nommé mais le Styx. Ces 3 scènes se déroulent dans des huis-clos parfois étouffants avec de très gros plans et une image et une lumière extraordinaires de beauté malgré la durée de certains plans souvent fixes, et tout cela la bande son (ou le silence) vient encore l’enrichir. La forme peut rebuter les spectateurs car il ne se passe rien … sauf que peu à peu on comprend toute la puissance du symbole qu’est ce corps embaumé qui vient par au-delà de la mort encore influencer la vie des Argentins malgré la brutalité des régimes militaires et du fait du caractère sacré pour ce peuple catholique du corps qu’on ne pouvait pas faire disparaître ou incinérer. La dernière séquence avec le fossoyeur-bétonneur se termine malgré l’enfouissement du corps sous plusieurs mètres de béton, par une image très symbolique de la bétonnière montrant que l’esprit d’Evita Perón perdurera à jamais malgré le béton dans le cœur de certains Argentins. Un film déroutant un peu comme « Le fils de Saul », où l’excellence de la forme vient supplanter la pauvreté du propos mais où toute la dimension humaine du drame vient par la qualité du film nous prendre aux tripes.
Pablo Agüero livre une trilogie post mortem dédiée à la mémoire d'Eva Perón. Ni biographie, ni récit historique ou politique, sans militantisme, Eva ne dort pas se décline en un triple huis clos audacieux sur la forme comme sur le fond. Entre onirisme et surréalisme, ce film étrange, fascinant, artistiquement ambitieux, déroule de longs plans séquences baignés dans de somptueux clairs-obscurs. Plus de détails sur notre blog ciné :
"Eva ne dort pas" est un film qui reste en tête bien après la séance et qui enthousiasme J'ai vraiment aimé la façon dont Pablo Aguero a utilisé l'histoire incroyable du corps d'Eva Peron,dans laquelle ,il faut bien le dire, la réalité dépasse largement la fiction, pour raconter l'histoire de l'Argentine contemporaine. Car ce corps disparu fait évidement écho aux corps disparus des argentins massacrés par la dictature, et dont "les Folles de la place de Mai" réclamaient sans relâche des nouvelles A la manière de Patricio Guzmán, Aguero utilise poésie , allégorie, rêve, fantastique,pour évoquer sa vision qui est politique. C'est un superbe film politique, habilement mêlé de documents d'archives,qui arrive à faire ressentir l'incroyable incarnation dans un fantôme de l'idée même de justice sociale. Car Eva ne dormira jamais, en effet.Elle n'est pas morte, et revient hanter les dictateurs, narguant leur machisme et leur violence.C'est une idée géniale d'avoir adopté le point de vue des oppresseurs à travers l'Amiral, incarné par Gael García Bernal, et sa haine délirante pour ce qu'incarne cette femme et pour la femme elle-même C'est un film magnifique,très beau et très riche, romanesque et passionné, un cauchemar porteur de lumière .
"Eva ne dort pas" est surprenant par sa forme. Le récit est tout sauf classique. Pas d'identification possible ici. De même la mise en scène réserve des surprises formelles. Le réalisateur ne cherche pas à captiver le spectateur par un montage nerveux et elliptique ; les plans sont peu nombreux et souvent fixes. Le décor est spartiate, dépouillé, presque en carton pâte. Mais malgré ces apparentes tares, nous avons affaire à un film jubilatoire, ambitieux et très beau, porté par des comédiens excellents.
Très décevant après avoir lu des critiques dithyrambiques. Le procédé qui consiste à insérer quelques scénettes théâtrales entre des images d'archives n'a pas permis à Pablo Agüero de réaliser un film digne de ce nom. On peut classer le résultat dans les oeuvres d'art et d'essai un peu soporifiques. On peut supposer qu'il a manqué de moyens dans la mesure où on ne voit jamais plus de trois comédiens et pas le moindre décor. De plus, cette ode à Eva Peron est un peu déplaisante dans la mesure où n'est pas évoqué l'instrumentalisation de cette égérie par un caudillo populiste puis par des politiciens corrompus. Etonnant que Pablo Agüero n'ait pas réussi à se faire subventionner par la présidente Kirchner...
Malgré un réel travail de recherche et d'analyse, ce film pompeux récité d'une voix monocorde est d'une tristesse infinie et d'une longueur insupportable.
Le style docu-fiction n'est pas facile. Mais, ce film un rien étrange nous retient avec l'exemple unique dans l'histoire où la mémoire du corps mort (d'Eva Peron) a joué un plus grand rôle pendant 20 ans que si elle avait été tout simplement enterrée. Et d'un Vatican qui s'est encore entre-mêlé du mauvais côté .... Intéressant pour se souvenir (ou apprendre) l'origine et les revendications du mouvement péronniste (d'après Péron, ..), et découvrir le mécanisme fascinant du culte de la mémoire.
Mauvais ! Film en trois parties qui traitent d'un sujet passionnant mais au final c'est un fiasco. On n'apprend pas grand chose. Les personnages sont fades. Le pauvre Gael Garcia est cantonné à fumer une cigarette. Une scène de combat entre un soldat et le "transporteur" qui n'apporte rien et une fin interminable avec un dictateur sous les traits d'un pauvre vieillard soumis à la pression de péronistes aussi effrayants que les jeunes de "nuit debout"