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    El Club
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    3,6
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    38 critiques spectateurs

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    Christoblog
    Christoblog

    828 abonnés 1 674 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    Pablo Larraín s'affirme de film en film comme un immense réalisateur.

    Avec ce petit bijou, tourné en vitesse entre deux projets plus importants, il nous scotche littéralement à notre siège.

    Le début du film est sidérant : quatre prêtres catholiques sont retirés dans une maison en bord de mer, gardés par une soeur.

    Qu'ont-ils fait ? Sont-ils prisonniers, malades ou en retraite ? On est littéralement happé par les tronches des acteurs et la mise en place de l'histoire. La mise en scène est magistrale, la photographie somptueuse, avec ses nuances de surexposition blanchâtre et son aspect éteint. On sent en quelques plans à quel point Pablo Larraín est doué pour installer une ambiance et raconter une histoire, en réussissant une parfaite osmose entre le jeu de ses acteurs (remarquables), les images pleines de force, la musique suggestive (classique dépouillé ou jazz aérien) et la profondeur des sentiments en jeu.

    Après un début captivant mené sur un rythme d'enfer, l'arrivée d'un nouveau père dans la petite communauté va changer la tonalité du film, qui devient alors plus instrospectif, puis plus baroque. La fin est totalement inattendue.

    Cette oeuvre dépouillée va chercher haut dans les cintres de la foi des turpitudes qui pourront choquer les spectateurs : il ne faut probablement en conseiller la vision qu'aux aventuriers cinéphiles amateurs de sensations fortes. Pour ceux-ci, la jouissance esthétique sera extrême.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 novembre 2015
    Après le solaire et très réussi "No", Pablo Larrain signe un film plus sombre et plus grinçant avec "El Club", prenant la forme d'un réquisitoire contre les prêtres pédophiles et l'hypocrisie de l'Eglise. Ce discours-là est en fait très vite annoncé (dans les vingt premières minutes) et ne cesse d'être rabâché par des dialogues lourdement explicites. Mais le plus embarrassant réside dans le fait que Larrain pense développer son propos en dévoilant progressivement de nouvelles informations relatives aux personnages. Ce qui est dit par exemple du Père Vidal ou de la Mère Monica est plus un moyen de leur donner une certaine épaisseur que d'approfondir le discours, dont on connaît les grandes lignes grâce aux médias et autres reportages. Le film se suit néanmoins sans réel ennui, surtout parce que sa mise en scène retranscrit une atmosphère poisseuse et dérangeante à travers un travail étonnant sur le son (thème musical mystérieux, ampleur disproportionnée des voix des personnages) et sur l'image avec une multiplicité de plans en contre-jour, le plus souvent dans une météo peu favorable, et un goût prononcé pour des gros plans aussi imprévisibles qu'angoissants. Un film qui sort largement des sentiers battus, à la réalisation originale et judicieuse mais qui manque de consistance dans son fond.
    islander29
    islander29

    864 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    Un film chilien cru et sans concession.....Attention au vocabulaire très expressif voire choquant....En gros un vagabond , ancienne victime de curés, vient hanter ses bourreaux...Le film montre les dégâts psychologiques, tandis que les retraités moroses font des paris de lévriers pour agrémenter leurs journées......On reprochera à l'image un léger voile brumeux par moments, mais souvent les paysages caressées par le spleen sont très expressifs....Le film clairement vise le clergé chilien et ses exactions morales....IL le fait de façon à remuer, ou plutôt déranger le spectateur.....Le trait est fort, mais l'on est en droit de se poser les justes question concernant les victimes.....La fin est très subtile et aura de quoi décontenancer le spectateur.....A voir que l'on soit concerner par le sujet ou pas, la subtilité et la grossièreté du film en font un plaidoyer efficace et plus que sensible....
    cylon86
    cylon86

    2 515 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 novembre 2015
    Une petite ville côtière du Chili, une simple maison aux murs jaunes. C'est ici que vivent quatre prêtres marginalisés par l’Église. A eux quatre, ils représentent les pires aspects de la religion : pédophilie, vol d'enfants, tortures... Cette maison est leur lieu de pénitence où sous la surveillance d'une bonne sœur, ils observent une vie faite de prières mais aussi de courses de lévriers. Et puis un jour, l'équilibre bascule avec un drame, l'arrivée d'un homme décrivant haut et fort les abus dont il a été victime par un prêtre étant jeune et l'arrivée, encore plus gênante, du père Garcia, très dévoué à l’Église et venant confronter ses collègues à leurs péchés. Avec "El Club", Pablo Larrain frappe très fort. Avec un humour noir et une dureté certaine, il nous plonge au cœur de cette maisonnée où tout le monde a grandement péché sans pour autant sembler vouloir s'en repentir, chacun étant plus préoccupé par son sort personnel que la rémission de leurs actes. Opposant deux visions, celle des prêtres marginalisés (cynique et pessimiste) et celle du père Garcia (naïve et stupide), le film pose un constat amer : l’Église est une institution qui a de plus en plus de mal à offrir quelque chose de bon en ce bas-monde. Loin des clichés et de la facilité, le cinéaste aborde son sujet de plein fouet, le tout filmé dans des teintes grisâtres, nous interrogeant aussi bien sur la foi que la culpabilité. Certes, "El Club" n'évite pas certaines longueurs et sa fin déroute mais il transmet un message si fort (le tout à l'aide d'acteurs impeccables) qu'on ne peut que se laisser entraîner par ces portraits sans concessions de curés marginalisés.
    Bulles de Culture
    Bulles de Culture

    134 abonnés 634 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 novembre 2015
    Fiction inspirée d’un fait divers, El Club surprend, bouscule et interroge. Pablo Larrain fait voler en éclat les tabous de l’Église et la met face à ses contradictions. Il dénonce les abus de cette Institution qui soustrait les individus à la justice civile par crainte d’une mauvaise publicité.

    Un rythme lancinant, quelques pointes d’humour noir savamment distillées et l’étau se resserre lentement, implacablement, faisant croître le malaise.

    Fidèle à ses comédiens, l'étoile montante du cinéma chilien, Pablo Larrain, rassemble un casting hors norme qui crève l’écran.
    velocio
    velocio

    1 304 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 novembre 2015
    A bientôt quarante ans, le réalisateur chilien Pablo Larrain a acquis une notoriété méritée avec sa trilogie sur la dictature chilienne : "Tony Manero" en 2008, "Santiago 73, post mortem" en 2010, "No" en 2012. "El Club" est son 5ème film et cette charge cynique et très anti-cléricale a obtenu le Grand Prix du Jury lors de la Berlinade 2015, en février dernier. "El Club" est un sacré pavé dans la mare de l’Eglise catholique, d’autant plus qu’il vient d’une région du monde dans laquelle cette Eglise représente une force très importante, parfois pour le pire, parfois pour le meilleur.
    Robin M
    Robin M

    70 abonnés 283 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 novembre 2015
    Après une trilogie sur la dictature Pinochet (1973-1990), Pablo Larraín poursuit sa représentation d’un pays en mutation idéologique regardant, à travers sa caméra, les zones d’ombre de son histoire. Il s’attaque, avec son ton singulier frôlant la dramédie, à une Eglise catholique en proie à une vitale reconfiguration bureaucratique. Il s’inscrit alors dans la démarche critique du cinéma contemporain qui dépeint la religion davantage par sa confrontation au rationalisme des sociétés occidentalisées que par sa dimension mystique. L’Eglise, déchue de sa centralité sociétale, ne s’illustre qu’à travers des communautés religieuses recluses volontairement (Au-delà des Collines, Cristian Mungiu, 2012) ou non (El Club). Le bannissement des prêtres de Larraín est d’autant plus intéressant qu’il est le résultat direct de la politique ecclésiastique. En refusant l’extrémisme dogmatique, le cinéaste chilien teinte ces êtres tendants vers le sacré d’une pesante humanité. Ils ne sont rattachés à leurs semblables que par les péchés les plus graves : l’avarice (le vol) et la luxure (pédophilie).

    El Club joue sur la puissance intime du cinéma en développant un dispositif confessionnel. Les prêtres-pécheurs sont filmés de face, centrés dans le cadre, et en plans rapprochés poitrine. Le spectateur prend ainsi les habits du confesseur en s’identifiant, par un simple jeu de champ/contrechamp, au Père Garcia (Marcelo Alonso) – ce bureaucrate du Vatican venant enquêter sur ce « club » excommunié aux confins du Chili. Le cinéma de Larraín devient, avec une force encore plus palpable que dans No, un véritable témoin mémoriel en se focalisant avec vigueur sur la parole. Il fait alors de ces prêtes des passeurs du non-dit d’une Eglise s’épuisant à cacher ses dérives. Le cinéaste offre par son procédé une dernière possibilité d’absolution, un dernier chemin vers la lumière.

    La question de la lumière est primordiale dans le travail plastique d’El Club. Les personnages s’inscrivent dans un paradis terrestre, la campagne côtière chilienne, qui se teinte d’une atmosphère nébuleuse. Cependant, Larraín altère cet idyllique tableau en troublant la vision de son spectateur. Il fait de l’image le reflet moral de ses personnages. Il impose l’ombre (par les contrejours) et le flou (par la focale) à ses hommes distordant la réalité pour continuer à jouir de cette prison dorée. A contrario, la perfection de l’image qui entoure le Père Garcia symbolise cette nouvelle Eglise devenue un produit communicationnel et mercantile. Une image lissée qui ne permet pas justement d’atteindre une lumière miséricordieuse, l’œuvre plongeant dans l’obscurité de la nuit.

    El Club questionne la mutation de l’Eglise catholique. Larraín établit un dialogue entre une vision passéiste, croyant que sa toute-puissance est intacte et la protège de la loi, et une vision moderne, absorbant les principes du capitalisme. Cette dernière fait de l’Eglise une entreprise obnubilée par le contrôle de son image. Dans un contexte de mise en doute des croyances – qui touche même le corps clérical –, l’Enfer n’est plus un hypothétique au-delà, mais une réalité terrestre incarnée par la Presse. En effet, ces deux visions se retrouvent uniquement dans la forte conviction que les affaires de l’Eglise ne peuvent être jetées sur la place publique et jugées par un tribunal civil. La gestion de l’image de marque du Vatican, son orgueil, est alors la porte-ouverte à tolérer le péché déguisé : les prêtres, y compris Garcia, s’enfoncent dans le mensonge et la manipulation pour sauver un honneur déjà écaillé. La force de l’écriture de Larraín (aidé par Guillermo Calderon et Daniel Villabos) est justement de faire des victimes des abus passés de l’Eglise ses nouveaux martyrs, à l’image du personnage de Sandokan (Roberto Farias) prenant littéralement la position du Christ.

    En bémol, El Club se laisse dépasser par son propre dispositif visuel et narratif. Au fur et à mesure que les rouages de sa grinçante intrigue se referment, Larraín tend vers une esthétisation quelque peu affadissante qui par son formalisme grandiloquent rappelle les limites du cinéma autrichien (Haneke, Siedl). Il fait de l’immobilisme de sa caméra un moyen de décupler un canevas dramatique qui se suffit pourtant à lui-même. De plus, il appuie parfois, dans un souci de subversion, le décalage entre le discours vulgaire de ses prêtres déchus et le caractère religieux qui devrait les contenir. Néanmoins, cela ne parvient pas à entacher la force du questionnement qui parcourt la filmographie de Larraín : la prise de responsabilité d’une institution étatique ou religieuse incapable de se remettre en question.
    Marie-Agnès K.
    Marie-Agnès K.

    2 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 octobre 2015
    excellent film parlant d'un sujet délicat, merveilleusement bien joué. A voir absolument.
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