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    El Club
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    vincentasc
    vincentasc

    33 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 12 janvier 2016
    Trop c'est trop. Sombre très sombre. Mais inutilement appuyé. Scènes et dialogues d'une violence gratuite. Prétentieux dans le propos comme dans la forme. Un voile bleu colore l'image sur toute la durée sans en comprendre l'intérêt et la raison. Le film est sauvé par une interprétation hors norme.
    Fritz L
    Fritz L

    184 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 janvier 2016
    Souvent dans les cauchemars, la vision générale est comme déformée, entachée d’un halo, et donne l’impression d’être plongé dans cette univers horrifique sans y être tout à fait pour autant. C’est ce procédé que choisit Pablo Larrain pour attiser le malaise, et démultiplier le traumatisme provoqué par « El club », véritable diatribe mystico-intellectuelle au service d’une parabole virulente contre un pays qui n’en finit pas de panser les meurtrissures d’un passé terrible.

    Au suicide du nouvel arrivant, la paisible maison d’accueil de prêtres mis aux rebuts, va être bouleversée par l’arrivée du père Garcia, venu enquêter sur cette mort suspecte. Si le prisme retenu est celui de la religion, très prégnante au Chili, les comportements décrits dépassent ce seul cadre et visent plus haut.

    Pablo Larrain, choisit les ressorts de la tragédie antique pour illustrer son propos. Il se compose d’un chœur et de son chef (les quatre prêtres résidents et une sœur) véritables stigmates de la société sous la dictature de Pinochet (atteintes aux droits de l’homme, corruption, clergé dépravé et ce que l’on ose imaginer encore). La sœur qui les encadre semble représenter la clémence, en opposition avec le père Garcia, figure de la nouvelle église et bras armé de la justice. C’est le messager, en la personne de Sandokan (victime d’actes pédophiles par des prêtres) qui viendra bouleverser en sens contraire les faits, semer le trouble, réveiller les vieux démons, renversant un à un le statut de chacun.

    Il y a bien longtemps qu’un film aussi engagé n’avait pas atteint ce niveau de perfection, sur la durée (courte et parfaitement calibrée), sur le soin esthétique qui y est apporté (éclairages crépusculaires, décors fantomatiques et désœuvrés), les mouvements de caméra (cadre épuré, gros plans nauséeux…), l’interprétation éblouissante… Cette boîte de « pandeur » (la pandémie de l’horreur) n’a de cesse d’éclabousser la mémoire et de faire ressurgir un passé que tous semblent vouloir dénier, par culpabilité ou omission hypocrite.

    « El club » est sans doute le film le plus perturbant et déchirant qu’il m’ait été donné de voir. Cette constante opposition entre froide quiétude (des lieux, comportement ambigu de la sœur ou des prêtes coupables, les regrets de Sandokan d’avoir été abandonné…) et violence du propos et des actes (absence de remords, cruauté, ignominie) dévaste tout sur son passage. Toute cela est bien réel, proche et se passe sous nos yeux, « El club » nous livre l’inhumain dans ce qu’il a de plus abject. Pablo Larrain, ne se pose pas en donneur de leçon, il cherche juste à maintenir une certaine vigilance. Dans une démocratie, qui cherche à se stabiliser depuis une décennie, la résurgence des travers d’hier, et par là même l’ombre de Pinochet, est un risque réel. Comme un soleil au coucher, le Chili pourrait bien être replongé dans l’obscurité, voire l’obscurantisme le plus complet.
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2015
    Un scénario parfaitement écrit et documenté met en avant l'hypocrisie des dignitaires de l'Église catholique face à ses représentants. Ici, au Chili. Sous la surveillance d'une "religieuse" bienveillante, des anciens prêtres, coupables du pire, semblent se plier au règlement imposé, tout en se livrant à la lucrative course de lévriers. La photographie est noyée dans une brume permanente. Elle n'en sert que mieux le propos. Il en va de même pour la bande son d'Arvo Pärt, associée aux musiques sacrées de Bach. Les silences sont pesants, les dialogues tout autant. L'ensemble du casting est remarquable. Pablo Larraín réussit, avec un incroyable brio de captiver l'attention en dépit de l'horreur du propos. Grand prix du Jury à la Berlinale 2015, le film est nommé pour les prochains Golden Globes. El Club serait en lice pour représenter le Chili aux Oscars 2016. "Je crois aux choix responsables de chacun, que la lumière peut succéder aux ténèbres. C’est un film sur la liberté de conscience", a déclaré Pablo Larraín en réalisant ce long-métrage dérangeant, courageux et parfaitement réussi.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 décembre 2015
    "...Le film aboutisse. Il aurait pu devenir un chef d'oeuvre mais la malaise infligé à la sortie de la salle reste présente longtemps. Il ne s'agit d'un film agréable, le traitement de la lumière n'est pas optimale et le récit aurait du s'adresser envers le code des classiques. Cependant, El club reste un film puissant."

    Lire la critique en entier sur:
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 décembre 2015
    Beau film, courageux, tout en finesse...sans généraliser, la pédophilie touche également l'église catholique...un film qui fait réfléchir...à voir absolument !!!
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    269 abonnés 1 640 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 décembre 2015
    Un film très audacieux dans sa volonté d'aborder frontalement un sujet délicat, méconnu et tout sauf "commercial". À savoir : l'existence de "centres de prière et de pénitence", appellation pudique pour désigner des lieux de retraite accueillant des prêtres démis de leurs fonctions et obligés à quitter leurs paroisses. Des lieux de retraite gérés discrètement par l'Église pour permettre aux prêtres délinquants ou criminels d'échapper à la justice de l'État et d'éviter ainsi quelques scandales retentissants. L'histoire du film se déroule au Chili, mais pourrait se passer ailleurs...
    Après trois films très noirs ou amèrement ironiques, situés au coeur de la dictature chilienne (Tony Manero, Santiago 73 et No), Pablo Larraín change de perspective - les considérations sociopolitiques laissent place aux considérations socioreligieuses - mais pas de thématique critique : les abus de pouvoir, les violences physiques et morales, et leurs incidences sociales. Il ne change pas non plus de regard sur l'humanité, sondant une nouvelle fois les tréfonds pulsionnels et fangeux de l'âme humaine.
    Le scénario nous introduit habilement au sein d'une petite communauté pas comme les autres, avec sa routine, ses silences pesants, ses mystères planants. Il rompt brutalement cet équilibre précaire, puis dévoile progressivement l'histoire et la personnalité des acteurs du drame, sous la forme d'une enquête (menée par un prêtre psychologue, aussi beau qu'inquiétant). Narration subtile et captivante. Propos très cru. Portrait de groupe aussi inédit que monstrueux. Le cinéaste manie l'abject avec un aplomb et une maîtrise redoutables : sans discours moralisateur, mais à coup de scènes confondantes, glaçantes ou grinçantes, parfois dans une veine tragi-comique qui génère un grand malaise. Le style visuel, avec l'utilisation de filtres blanc laiteux ou bleu sombre, soutient cette ambiance lourde et tendue, sans pour autant tomber dans la complaisance glauque qui était l'un des écueils de Tony Manero et de Santiago 73.
    Bref, El Club est un film très dur et inconfortable, mais très réussi dans son genre. Juste dans sa dénonciation. Parfaitement interprété. Et puissant dramatiquement, notamment dans la conclusion, dans la mise en place - terriblement retorse - d'une justice en vase clos, d'un entre-soi cruel et sans issue, où se confondent bourreaux et victimes. Loin des regards. Loin de l'Église et de l'État. Dans le calme infernal d'un petit bord de mer.
    Extremagic
    Extremagic

    68 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 novembre 2015
    Avec Guzman, Larrain c'est un peu le cinéaste chilien du moment. Je suis un grand fan de son boulot mais j'avais bien aimé No. Si jusque là son cinéma était véritablement centré sur la période pinochetiste, ce film (quoi qu'encore emprunt d'un certain discours politique) préfère se centrer sur l'Eglise et faut dire qu'elle prend cher. Alors les discours athées anti-théologien toussa toussa on en a à tout va et c'est il suffit de lire un bouquin de Stephen King pour se frapper la tête conter un mur tellement la critique est lourde et grossière. C'est assez facile de critique à l'Eglise ses méfaits quant à la pédophilie et les paradoxes entre les paroles et les actes vis-à-vis de l'homosexualité, disons que c'est pas nouveau, que ça se sait et le film évite même de développer le sujet de la prostitution. Après ce qui m'a définitivement plu dans le film c'est qu'il le fait assez subtilement parce que il montre avant tout des relations humaines qui gravitent autour de ces sujets. Et comme je ne crois pas à l'erreur de sujet mais à l'erreur de traitement, je dois avouer que celui-ci m'a fort bien plu. Je trouve aussi que ce film es définitivement le plus cru, violent et peut-être de ce fait violent de Larrain. La fin m'a quand même pas mal secouée et la scène où le type vient débiter toutes les horreurs qu'on a pu lui faire est vraiment excellente aussi. Déjà dans Post Mortem il arrivait à insuffler cette ambiance cauchemardesque. Il y a aussi une ambiance mystérieuse qui n'est pas sans me déplaire. Rien que le bord de mer dégage ça mais comme tout tourne autour des secrets et tabous on ne sait jamais vraiment si les gens sont en train de mentir ou non. Finalement ce qui m'a le plus gêné c'est l'utilisation continuelle du grand angle qui me débecte de plus en plus à croire qu'il n'y a que To qui est capable d'en faire quelque chose de beau (Cronenberg étant un peu à part) mais là c'était vraiment pas top, sans parler de la définition de l'image qui laissait par moments clairement à désirer. Après il y avait tout de même de très beaux plans et la musique venant ajouter une certaine touche d'étrange mélancolie et de mystère. Après il y aussi un certain humour, très noir et typiquement chilien qui frôle le sinistre par moments. Mais plus je vois de leur cinéma et plus je continue de me rendre compte qu'ils ne veulent pas voir les choses en face, on continue de se cacher de ce qui s'est passé avec Pinochet, la nouvelle génération ne traite pas du coup d'état et l'ancienne essaie de traiter le sujet par voie détournée. A la limite Mon ami Machuca le faisait bien... Bref, c'était bien mais je n'ai pas été emballé - mais c'est souvent le cas avec le cinéma Chilien - en tout cas j'ai préféré à d'autres films du même réalisateur.
    Jmartine
    Jmartine

    167 abonnés 673 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 novembre 2015
    Film chilien de Pablo Larrain…quel film !!! Glaçant…je suis littéralement resté scotché sur mon siège pendant une heure et demie…dans un petit port de Patagonie, une maison banale, quatre hommes et une femme vivent en quasi réclusion…une activité pas banale, les hommes entraînent un lévrier et parient sur ses courses, sans vraiment pouvoir y assister sur le champ de course, seule la femme y conduit leur champion…qui sont ces gens ? des prêtres… non pas dans une maison de retraite mais dans une maison de pénitence, aux règles strictes, la femme elle-même est une ancienne religieuse…ils ont été mis à l’écart pour s’être compromis avec la dictature, dans des scandales d’adoption, dans des affaires de pédophilie …arrive un nouvel arrivant lui aussi écarté par les autorités catholiques pour des affaires de pédophilie…bientôt surgit devant la maison, un pauvre bougre qui a reconnu l’arrivant…il en a été l’une de ses victimes…d’une voix forte, il vient crier dans un langage des plus crus et avec un luxe de détails, toutes les atrocités que lui a fait subir le prêtre…les autres prêtres soucieux de leur confort, propose à l’arrivant un révolver pour effrayer le perturbateur…le prêtre préférera se tirer une balle en pleine tête…les autres occupants de la maison, donneront une version très édulcorée à la police, présentant la victime comme un sujet dépressif…la hiérarchie catholique envoie un prêtre, psychologue, véritable inquisiteur qui va rétablir la discipline et interroger chacun sans concession, en même temps plane la présence de ce pauvre bougre…la vengeance poursuivant le crime…le reste du film est irracontable…jusqu’à sa fin très christique….le film est tourné dans les tons gris bleus presque délavés, nimbés d’un perpétuel voile, rendant l’atmosphère pesante…impression renforcée par les musiques sacrées et fiévreuses de Jean Sébastien Bach et Arvo Part…On pense de suite à Luis Bunuel , irréductible blasphémateur, dans ces diatribes contre une certaine forme dévoyée de la religion…ce portrait de prêtres ignobles tout autant que poignants, est d’une incroyable cruauté…et l’on peut se demander si ce jésuite inquisiteur est là pour laver les péchés , pour rétablir la justice ou pour protéger l’institution ??? Ce monde gris semble démentir la citation de la Génèse placée en exergue au début du film « Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la Lumière d’avec les Ténèbres » Ours d’argent à Berlin…pour moi une distinction méritée…
    mem94mem
    mem94mem

    116 abonnés 575 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 novembre 2015
    Voilà un petit groupe de prêtres, marginalisés par l'Eglise, qui est secoué par une visite, puis par des éléments extérieurs. Le sujet est grave, la délation tendue comme fil directeur. Le scénario est impeccable, efficace. Toutefois, pourquoi autant de violoncelle à certains moments et pourquoi une image glauque du début à la fin ? Dommage, car les couleurs et la lumière sont bien en accord avec le scénario.
    pierre72
    pierre72

    137 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    Si vous projetez quelques vacances au Chili, pas sûr que la vision du magnifique " Le bouton de nacre" de Patricio Guzman sur les différents génocides qui ont secoué ce pays associée à celle de "El club" cette semaine vous fassent foncer dans la première agence de voyages venue.
    Pourtant, le film de Pablo Larrain se situe dans ce qu'il semble être une petite station balnéaire. Il démarre sur une plage de sable plutôt noirâtre ( pas terrible pour étendre sa serviette ) où un homme joue avec un chien... Le temps est gris, l'image brumeuse sans que l'on sache vraiment s'il s'agit d'un brouillard naturel ou de filtres ad hoc ( en fait, des filtres utilisés dans de vieux films soviétiques). Bref, c'est déjà un peu glauque et la suite ne va pas infirmer cette première scène puisque nous voilà au sommet d'une colline où un groupe d'hommes à la mise sans âge et sans goût, observe à la jumelle une course de lévriers dans laquelle on reconnaît le chien de la plage, cornaqué cette fois-ci par une dame en sweat Gap. Le chien ayant remporté la course, nous retrouvons ce groupe autour d'une table, dînant presque en silence. J'ai pensé être parti pour un de ces polars où des marginaux vont subsister et se battre avec d'autres amateurs tout aussi à l'écart via de minables courses de clébards. Grossière erreur ! La suite va nous apprendre que ces hommes sont d'anciens prêtres mis à l'écart et que le Vatican soustrait à la justice des hommes même s'ils ont commis des actes répréhensibles (pédophilie, trafic d'enfants, ...). En gros, l'Amérique du sud en plus d'avoir été un repaire d'anciens nazis, est également spécialisée dans l'organisation de colos de vacances à vie pour les brebis galeuses de l'église catholique romaine.
    Ce petit monde vit à l'écart, faisant quand même profil bas. L'arrivée d'un nouveau prêtre délinquant va bouleverser cette tranquillité. Le père Lazcano pensait se mettre au vert au bord de l'eau, mais c'est sans compter sur le hasard qui le met face à face avec un sdf qui n'est autre qu'une de ses anciennes victimes. Ce dernier hurle dans la rue, à qui veut l'entendre et avec les détails les plus crus, ce que le prêtre lui a fait subir. Devant ce déballage, l'ancien curé se tire une balle dans la tête. Branle bas de combat dans l'église chilienne et le Vatican. On dépêche vite fait un démineur de situations tendues, à savoir le jeune et beau père Garcia chargé de fermer cette maison...
    Tout est malaise dans ce film! De ces prêtres qui n'ont aucun remord sur leurs actes à l'image constamment grise qui les enveloppe dans une brume sinistre.
    La fin sur le blog
    Le Blog Du Cinéma
    Le Blog Du Cinéma

    105 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    EL CLUB est le cinquième long métrage de Pablo Larrain, auteur du très remarqué No. Il a été sélectionné en compétition à la dernière Berlinale et y a remporté le grand prix du Jury – la seconde place en somme. Le long métrage a par ailleurs été choisi pour représenter le Chili aux prochain Oscars du cinéma.

    Le Chili reste ici le lieu principal du récit mais l’on se retrouve dans un village reculé et presque banal où les courses de chien semblent rythmer la vie quotidienne. EL CLUB s’intéresse de près à un mystérieux groupe d’hommes - des prêtres - retranchés dans une maison sous la maternelle surveillance de Monica. Eux aussi élèvent un chien et sont bien déterminés à en faire le roi des compétitions. Un jour, un autre prêtre s'installe dans la maison; un inconnu l'accusera publiquement de divers crimes sexuels, ce qui perturbera immémorialement l’hypocrisie qui règne sur le village. Pablo Larrain s’attaque à un épineux sujet avec EL CLUB. Les scandales de l’Eglise sont directement pointés du doigt : homosexualité, pédophilie et abus sont dénoncés sans concession dans des dialogues au langage cru témoignant d’une acidité envers le dogme religieux. Le Chili est également égratigné – en tant que société – à travers différentes et invraisemblables anecdotes des villageois. Il est clair que le long métrage attaque frontalement les non-dits ainsi que les mensonges.

    Mais les mensonges ne dureront plus, un (autre) homme d'Eglise est envoyé au village pour faire – en quelque-sorte – "le ménage". Ainsi, le Club n'a d'autre choix que de se rassembler afin de faire front à ce nouvel individu qui risque de dévoiler leurs secrets les plus inavouables. Ce procédé scénaristique permet de dénoncer l'omerta qui régit l'Eglise, et l'absence complète de responsabilité de ces "messagers" de Dieu. De plus, EL CLUB interroge sur la place de l’homosexualité au sein même de l'Eglise, et les frilosités des institutions religieuses à ce sujet.

    La réalisation de Pablo Larrain est intelligemment réussie avec notamment la photographie du film. A l’aide de filtres éclaircissant bleutés et gris, le rendu final est poisseux, glacial et mortifère. Ainsi, l’atmosphère devient irrespirable et noire. De subtiles contre jours sous exposés font resurgir de sombres silhouettes méconnaissables faisant écho à toute la noirceur des personnages. En effet, le talent de Pablo Larrain se ressent également par sa réalisation. Il aurait été facile de mettre en scène un scandale à plus grande échelle – par exemple, à un niveau national. C’est exactement le contraire qui est effectué dans EL CLUB: l’action se déroulant dans un village isolé, la moindre perturbation du semblant d'harmonie fait resurgir immédiatement toute la puissance du drame qui se joue devant nous. EL CLUB est un huis clos abasourdissant réalisé à l'aide de plans rapprochés à effet de distorsion qui accentuent la perdition des personnages. Enfin, tout le récit chemine de façon très orchestrée vers un climax déchirant et superbement interprété.

    Finalement, EL CLUB ne fait pas dans la demi-mesure et dresse un portrait peu flatteur de l’Eglise. Pablo Larrain délivre ici une critique acide d’une société qui va de mal en pis à travers un huit clos étouffant.

    La critique, sur Le Blog du Cinéma
    traversay1
    traversay1

    3 579 abonnés 4 864 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 novembre 2015
    Après sa trilogie consacrée aux années Pinochet, Pablo Larrain en vient à un sujet plus contemporain avec El Club. Ours d'argent à Berlin, le film va plus que diviser, il laissera un gouffre entre ceux qui l'aiment (beaucoup) et ceux, sans doute plus nombreux , qui le détesteront. Déjà pour son formalisme et ensuite pour son discours d'une violence inouïe contre l'Eglise et ses débordements. Tourner un tel film au Chili, pays hyper catholique, témoigne d'un culot phénoménal, voire de l'inconscience. Il est d'une crudité dans les mots employés et d'une cruauté dans les actes perpétrés, qui laissent pantois. C'est justement la raison pour laquelle on peut soutenir El Club et, pourquoi pas, l'admirer. Parce qu'il va au bout de son discours, passe outre la bienséance, n'a pas peur de la vulgarité et s'acharne sur son sujet comme un chien sur un os. Quant au style, chichiteux pour ses contempteurs, il est tout simplement grandiose, surligné par une musique grandiloquente. Quand il s'agit de noirceur, Pablo Larrain n'y va pas à moitié. El Club est un Attila cinématographique, l'herbe ne repousse plus après son passage.
    Jorik V
    Jorik V

    1 273 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    Pablo Larrain a le courage de nous emmener dans un voyage aux confins des tréfonds de l’âme humaine avec son nouveau long-métrage. Et il réussit à nous mettre mal à l’aise par son propos et quelques scènes chocs tout en nous hypnotisant par sa mise en scène parfaitement maîtrisée et le contexte dans lequel évolue ses personnages. Après, entre autres, « Despues de Lucia » ou encore « Le médecin de famille », cela nous montre encore la vitalité du cinéma sud-américain.
    Dès le départ, où l’on voit évoluer ces cinq personnages isolés dans une petite maison au fin fond d’un village chilien, on sent que quelque chose cloche. Un climat délétère et étouffant se met en place par le biais d’une mise en scène à la fois sobre, clinique et froide. La bande son rajoute encore à cette impression malsaine. Le metteur en scène sait instaurer une atmosphère et cela ne se démentira pas jusqu’à la dernière minute, après un climax effroyable et malin.
    Dès le début et petit à petit on apprend le passé des personnages et leurs méfaits : des curés bannis par l’Eglise pour des actes pédophiles ou immoraux. Mais l’arrivée d’une victime de l’Eglise et d’un prêtre réformateur va faire basculer l’équilibre apparent de ces retraités forcés du clergé chilien. Les dialogues sont sans tabou et peuvent mettre dans un état de gêne tellement ils sont crus mais c’est la force du réalisateur : aller au bout de son sujet.
    En l’état, « El Club » est un film nihiliste et une puissante diatribe contre l’Eglise catholique et ses débordements. L’histoire qu’il filme (Ours d’Argent au dernier Festival de Berlin) secoue autant qu’elle fait réfléchir. En dépit de quelques longueurs et incohérences, le film de Pablo Larrain prend aux tripes et dénonce de manière intelligente l’omerta pratiquée par cette instance révérée qu’est l’Eglise. En ces temps troublés par la religion, un film à ne pas mettre devant tout les yeux mais cependant nécessaire malgré son abord difficile, sur le fond comme sur la forme.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 27 août 2017
    Ce film aborde un sujet très délicat : la pédophilie dans l’Église catholique ainsi que la corruption et l'hypocrisie qui y règnent. Traité de manière très intelligente et crue, El Club offre au spectateur une fine critique de cette religion, de ses aberrations et des ses dogmes. Intense et dérangeant. A voir absolument.
    poet75
    poet75

    272 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 novembre 2015
    En fait de club, on a affaire à une maison isolée du Chili dans laquelle vivent des prêtres dévoyés. Ils sont censés vivre de prières et de pénitence, mais s'adonnent aussi à leur passe-temps favori, les courses de lévriers. Cela paraît quelque peu étrange, mais pourquoi pas? Le réalisateur traite ce sujet délicat avec intelligence et mesure pendant une bonne première moitié du film. La communauté des prêtres est harcelée par un homme qui crie sa souffrance car il a été la victime d'un prêtre pédophile. Quelqu'un est envoyé sur place pour enquêter et éventuellement fermer cette maison. Il y a quand même déjà une présence étrange et assez invraisemblable, la maison étant régie par une ex-religieuse. Si elle a quitté la vie religieuse, on se demande bien ce qu'elle fait là. Mais le film bascule dans l'invraisemblance surtout dans ses scènes finales. Se suivent alors deux séquences: l'une pendant laquelle on assiste médusé à des actes de violence abjecte et la suivante où l'on accueille au sein de la communauté l'homme dont on voulait se débarrasser. Cela m'a laissé complètement interloqué. Je me demande bien comment un film au scénario aussi peu convaincant a pu obtenir un ours d'argent au festival de Berlin... 4/10
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