Après avoir regardé BIZARRE, on pense à plusieurs influences : Ozon, Araki, Gus Van Sant ainsi qu'à des éléments de Mort à Venise et de Shortbus, mais dans un style épuré et sensuel. Ce n'est pas un conte initiatique -le film n'a pas cette prétention- mais le récit éphémère d'un adolescent habile mais un peu paumé. Pierre Prieur -une révélation- incarne parfaitement Maurice (clin d'oeil à Forster/Ivory), cet être à la fois lisse et mystérieux, fort et fragile, séduisant...
et asexué
. Il déploie son allure trop saine, trop parfaite, alors même qu'il se retrouve plongé dans le temple underground du burlesque. Adrian James, la figure androgyne des lieux, est d'une photogénie tout aussi saisissante ; sans parler de Charlie Himmelstein, mannequin de son état, transfiguré ici en obsédé sexy. La ville, New-York-Brooklin, resplendit de simplicité atypique. La phase diurne, brute et légèrement mélancolique, chavire soudainement dans la nuit étourdissante, l'univers débridé de ce curieux antre du grotesque (le club Bizarre). Cet OFNI, sous ses airs de pas grand chose, offre une agréable expérience poétique, un mélange d'interactions énigmatiques et d'excentricités effarantes et ce, jusqu'au bout de l'étrange.