Je dois le concevoir, pour une fois, je n’ai pas été au cinéma en tentant d’être objectif. Ouija, premier du nom, n’était pas bon, mais du tout, cliché, prévisible sur ses jumpscare, pas forcément bien réalisé, flagrant au niveau de sa mise en scène, bref, un échec.
Les raisons d’aller voir Ouija 2 ? Une simple envie de rire entre amis et un abonnement au cinéma.
Première chose, le long-métrage a fait des tests, et ça se ressens. L’histoire étant un préquel, le réalisateur a tenté d’ajouter un grain à l’image qui fait vraiment ancien et c’est, pour le coup, très réussi.
Autre chose plutôt réussie, le jeu des acteurs qui, bien qu’un peu poussif par moment, marche au niveau de la mise sous tension du spectateur. Bien sûr, nous n’atteignons pas des sommets, mais cela reste agréable.
Pour être franc, ce deuxième opus est beaucoup plus réussi que son prédécesseur, mais tout de même…
Les mécanismes de l’horreur ne sont pas choses évidentes à mettre en place, chaque public a sa sensibilité et sa vision de l’épouvante, ainsi que ses sujets de prédilection. Un film d’horreur est un jeu au cours duquel le réalisateur fait croire des choses à son spectateur, par la musique, par l’angle de sa caméra par des subterfuges au cours desquels chacun croit anticiper mais en vain, c’est ce qu’a compris James Wan par exemple, modèle à suivre dans le cinéma de genre aujourd’hui.
Il reste néanmoins une constante dans toute cette subjectivité : tout ce qui touche à la réalité quotidienne des gens a plus de chances d’effrayer, et c’est là que le long-métrage se rate dans son écriture.
Tout la première heure est plutôt crédible et peut faire croire à un semblant de réalité, l’histoire est bien tissée, mais mon Dieu, la dernière demi-heure est un calvaire cliché et incohérent au possible. Je ne citerai pas toutes les scénes où la logique même des esprits du point du vue des sciences physiques me dépasse (car marcher sur un mur est plus rapide que prendre l’escalier) mais il y a un tel potentiel de drainage d’esprit logique dans la fin de cette œuvre qu’on croirait à un film de Nicolas Wending Refn écrit par Quentin Dupieux, mais sans le talent.
Ouija : les origines est donc meilleur, globalement, que Ouija premier, mais il a sans doute gâché tout ce qui aurait pu faire de lui un long-métrage à la hauteur.